Les chefs d'Etats de la région des Grands Lacs devaient entamer hier des discussions dans la capitale ougandaise Kampala pour définir le contexte d'une «force neutre» chargée d'éradiquer les groupes armés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et de surveiller la frontière avec le Rwanda. Le «principe» de cette force impartiale avait été adopté fin juillet, lors d'un précédent sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) en marge du Sommet des chefs d'Etats de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba. La CIRGL compte 11 membres: Rwanda, RDC, Ouganda mais aussi Angola, Burundi, Centrafrique, Congo, Kenya, Soudan, Tanzanie et Zambie. Plusieurs types de forces devraient être suggérées, selon des documents préparés par les ministres des Affaires étrangères des pays des Grands Lacs, notamment une force régionale constituée de soldats de la région et financées par ses Etats, à laquelle l'UA s'est dite prête à contribuer et une force «internationale et régionale incorporée à la Monusco» dont le mandat - limité actuellement à la protection des civils - serait renforcé. A Addis-Abeba, le président de la RDC, Joseph Kabila, et son homologue rwandais, Paul Kagame, s'étaient rencontrés pour la première fois depuis la reprise des armes par le mouvement «M23» des mutins et s'étaient entretenus en tête-à-tête. Les deux chefs d'Etats s'étaient mis d'accord sur le principe d'une force «neutre», mais sans définir sa nature, restée controversée.