Après la panne qui a touché l'ACO1 du complexe sidérurgique d'El Hadjar, c'est au tour du Skip du niveau du HF, qui vient d'enregistrer un arrêt subit. Une fois de plus l'entreprise sidérurgique d'El Hadjar Annaba vient en l'espace d'un mois d'enregistrer une deuxième panne, en rapport direct avec le poumon de l'entité, le HF n°1 en l'occurrence. Des pannes qui seraient sans un réel impact sur le bon fonctionnement de l'usine, nous dit-on. Il s'agit du Skip, chargé du transport des produits jusqu'au HF, le coke entre autres, cet outil de transport, qui est un chariot, a déraillé de la chaîne. Cette dernière s'est brisée subitement, occasionnant le déraillement du Skip, nous a expliqué le SG du bureau syndical du complexe, Noureddine Amouri. Notre interlocuteur contacté par téléphone, nous a indiqué que la situation n'est pas alarmante, du moment qu'il s'agit d'une panne maîtrisable. Dans cet élan, le syndicaliste a fait savoir qu'une équipe de l'unité MCM, chargée de ce genre de situation, est sur les lieux depuis hier, et se charge au moment où nous mettons sous presse, de la soudure de la chaîne du Skip. «Le chariot sera opérationnel au plus tard en fin de journée, si ce n'est plus tôt et le complexe reprendra son activité le plus normalement possible», a indiqué Amouri. Apostrophé à propos du recours aux experts d'une multinationale, afin de déterminer les raisons de cette panne, notre interlocuteur a réfuté un quelconque recours à une quelconque multinationale. Et pourtant, selon certaines indiscrétions véhiculées, informée par des cadres du complexe sur la panne, la direction générale du complexe aurait eu recours aux services d'une société multinationale, pour déterminer les causes qui ont été à l'origine du brisement de la chaîne. Par ailleurs, il est à noter que cet arrêt n'est pas le premier depuis la mise en marche du FHn°1 en mars 2017. Dans ce sens, il convient de rappeler que le complexe a fait l'objet d'un incendie le 9 avril, provoqué par la fuite d'un liquide inflammable qui s'était propagé dans un conteneur de train destiné au processus de refroidissement. L'autre incendie est survenu le 7 juin dernier, puis vint la panne qui a touché l'ACO1, il y a de cela moins d'un mois, pour qu'intervienne cette chaîne qui s'est brisée subitement, provoquant le déraillement du chariot (Skip), occasionnant un arrêt de la production. Un désagrément à plus d'un égard, quand on sait que le pacte social passe et se préserve par la hausse de la production, challenge de la direction générale de l'entreprise et du collectif des travailleurs. Drôle de situation pour ce complexe qui, apparemment, n'est pas près de retrouver la sérénité des années 1970, durant lesquelles le fleuron de l'industrie tournait à plein régime, avec un équipement d'origine. Des équipements usés jusqu'à devenir un tas de ferraille, de par la surexploitation du partenaire locataire des locaux de l'acier à l'est du pays. Un partenaire qui, d'un contrat de partenariat n'a honoré que la clause tacite du bradage. Ne se limitant pas au bradage des pièces de rechange d'origine qui étaient dans les entrepôts de l'usine, le partenaire est allé jusqu'à mettre au pied du mur toute l'industrie sidérurgique en Algérie, à travers l'absence d'investissement, ce qui a contraint l'Etat algérien à rectifier le tir en récupérant l'ensemble des parts d'un complexe difficile à remettre sur pied. Une équation impossible à résoudre pour l'Etat algérien qui a mis la main à la cagnotte des Algériens, pour redresser le géant de la sidérurgie nationale, à travers un plan d'investissement global d'une enveloppe dépassant les 720 millions de dollars. Un montant destiné à la réhabilitation et à la modernisation du HFn°1 et tous les équipements du complexe. Bon gré mal gré et après deux ans d'arrêt, El Hadjar a craché le feu sans la fumée en signe de reprise d'activité, le 6 mars 2017. Une reprise synonyme de réhabilitation et de modernisation de ses équipements..., conformément au plan d'investissement global... Mais là est toute la question. Des équipements dits flambant neuf semblent aujourd'hui faire défaut à ce mastodonte de ferraille. Ce dernier, victime d'incendies provoqués par le manque de maîtrise des nouvelles technologies et tantôt par le matériel qui se brise subitement, dont l'origine serait le bricolage. Deux facteurs qui suscitent moult questions sur la qualité des équipements fraîchement installés. Dans ce sillage, nous avons tenté d'en savoir plus sur la question, la surprise a été de mise. Selon un cadre de l'entreprise Sider, la situation interpelle à plus d'un titre les hauts responsables de l'Etat, le ministre de tutelle en l'occurrence, pour s'enquérir de lui-même de la question. Selon notre source, les équipements ayant servi à la modernisation et à la réhabilitation du complexe nécessitent une enquête approfondie. Sous couvert de l'anonymat, notre interlocuteur a fait savoir que le complexe ne sera jamais comme il était «petit à petit toutes les pièces vont péter et les vérités éclateront au grand jour». Si tel est le cas, Mahdjoub Bedda, ministre de l'Industrie et des Mines a du pain sur la planche. En effet, la première décision de ce responsable a été la commission d'enquête et l'audit dépêchés, il y a 15 jours à l'usine d'El Hadjar Annaba. Une action intervenant après la panne survenue à l'ACO1, entre autres raisons. Composé d'un DG et de quatre cadres, les membres de la commission se sont penchés sur plusieurs dossiers, dont la réhabilitation et la modernisation des équipements du complexe, la sous-traitance entre autres. Par ailleurs, il est à noter que la démarche entreprise par Mahdjoub Bedda est à l'origine de l'agitation au sein des responsables du groupe Imettal. Ce dernier dont le P-DG, Ahmed Yazid Touati, serait en visite à Annaba, apprend-on de source proche. Cette visite en catimini dont, jusqu'à la mise sous presse, rien n'a filtré sur ses raisons. Ces dernières portent à croire que le secteur de la sidérurgie connaîtra beaucoup de surprises dans les tout prochains jours.