«C'est par mesure de sécurité que l'on a agi de telle sorte, rebrousser chemin et épargner aux passagers une quelconque situation fâcheuse», a-t-on expliqué. Retour sur un événement raté. Le bateau taxi, devant assurer la liaison de la ville d'Oran à la station balnéaire de Aïn El Turck, a raté sa première navette en n'accostant pas dans la station finale des Dunes dans la commune de Aïn El Turck, corniche ouest d'Oran. Il n'en fallait pas plus au commandant de bord pour prendre la décision lui semblant idoine de rebrousser chemin et reprendre les eaux de la ville d'Oran laissant les 400 passagers sur leur déception. «C'est par mesure de sécurité que l'on a agi de telle sorte», a-t-on expliqué. Tout a commencé dans une ambiance bon enfant lorsque les autorités et élus locaux, journalistes et autres curieux sont venus en force pour prendre part au coup d'envoi inaugurant la ligne maritime «locale» devant apporter une valeur ajoutée au tourisme de la plus grande wilaya touristique du pays, Oran. C'est raté dès la première sortie, c'est-à-dire à l'approche du car-ferry dans la station d'accostage implantée dans la plage Les Dunes, localité rattachée administrativement à la commune de Aïn El Turck. Hélas! Le commandant navigateur a tenté plusieurs coups. Sans succès. Décision prise: rentrer tout de go à Oran. «Il s'agit de la vie de 400 passagers qui ont été embarqués», a-t-on indiqué, expliquant que «le capitaine navigateur n'aurait pas agi unilatéralement en décidant de faire demi-tour après avoir opéré plusieurs tentatives devant aboutir à l'accostage du car-ferry». C'est donc l'annulation de l'accostage sans pour autant juger utile d'apporter une quelconque explication devant assouvir la curiosité des milliers de passagers ayant ras-le-bol des bouchons de circulation obstruant la route de la corniche inférieure, notamment pendant la saison estivale. Les petites bribes, distillées au compte-gouttes, font croire que l'accostage a été sérieusement perturbé par des courants marins non moins forts ayant sérieusement déstabilisé le car-ferry lorsque le capitaine tentait vainement l'accostage. Ce n'est pas tout! Plus d'un passager a senti le bateau pris par des mouvements d'oscillations. S'agit-il de la houle? Rien n'est, jusque-là, confirmé ni infirmé au grand dam de ces milliers d'estivants en attente de rallier la station balnéaire de Aïn El Turck par voie maritime. Des spécialistes indiquent que «la petite houle peut aisément entraver l'accostage». Quel effet peut provoquer la houle même si celle-ci est faible? «Le bateau perd son équilibre le laissant tourner en rond tandis que le risque de la perte de la verticalité n'est pas à écarter dans l'éventuelle situation de l'omission de la prise en compte de certaines dispositions dont la mise en place des brise-vagues». Ce dispositif est, selon des spécialistes, mis en place dans les environs de lieux d'appontement. Un tel mécanisme réduit les courants marins l'achoppant. A défaut d'un tel mécanisme, le bateau, ayant pris le départ d'Oran-ville, a oscillé lors de l'accostage, d'où tous les risque et la mesure d'annulation de l'accostage prise par le capitaine navigateur. Il n'est un secret pour personne. La plage du cap Falcon, abritant le terminal de Aïn El Turck, est connue pour le rabâchage perpétuel des courants marins le parcourant à longueur de journée en toutes saisons, d'où d'ailleurs le nombre croissant des noyades enregistrées durant chaque saison estivale. A-t-on pris en compte tous ces paramètres ne serait-ce que pour voir plus clair avant de se lancer dans la réalisation d'un tel projet? Là encore, notre question est restée sans réponse. La seule «drôlerie» à laquelle nous avons eu droit fait que le ministère des Travaux publics a entériné le projet en le finançant. Or, l'APC de Aïn El Turck aurait émis une proposition portant sur la réalisation de la station dans un autre lieu mieux accommodé pour l'accostage des bateaux taxis. Une telle suggestion n'aurait pas été prise en compte par des cadres des travaux publics. En tout cas, le premier accostage a été raté. «Du moins pour le moment», explique-t-on à la fois fermement et fièrement. C'est une manière de dire que le projet ne sera pas lâché. D'autant plus que ledit chantier a été concrétisé dans un contexte particulier marqué par la restriction budgétaire ayant frappé plusieurs secteurs névralgiques. Pour peu que la station soit maintenue, mais à revoir de fond en comble, question d'éviter une quelconque situation plus ou moins fâcheuse pouvant être provoquée par les courants marins à la faveur de la prochaine tentative d'accostage. Le projet a d'abord été adopté par les hautes instances hiérarchiques dont le ministère des Travaux publics. Abdelghani Zaâlane, qui a occupé le poste de wali d'Oran, connaît sans aucun doute tous les soubassements du chantier en étant promu, à la faveur du dernier remaniement gouvernemental, au poste de ministre des Travaux publics. Quelles seront donc les mesures à prendre en urgence? L'avenir nous révélera les suites à donner.