Mohamed VI A la clôture du sommet le 4 juillet dernier, Abdelkader Messahel a salué le rôle des chefs d'Etat et de gouvernement africains quant à la recherche d'une solution juste au problème sahraoui, loin de toute manoeuvre machiavélique. Au 29e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) qui sest ouvert lundi dernier à Addis-Abeba, la diplomatie marocaine, formatée à la flagornerie, a embouché sa trompette pour nous servir sa symphonie préférée: «Courage...fuyons!». Le Maroc a adopté cette stratégie de la fuite en avant face à une cause pourtant considérée et par l'ONU et par l'Union africaine comme étant une question de décolonisation. Il y a tout juste six mois, le Royaume du Maroc a été admis au sein de l'UA comme 55ème membre, donc bien après le Sahara occidental qui en a été le 39ème. L'objectif inavoué de cette adhésion était sinon d'exclure, tout au moins de confiner la question du Sahara occidental au niveau de l'ONU. Partis en fanfare lundi dernier à Addis-Abeba, pour vendre cette idée de soustraire le Sahara occidental de l'UA, la forte délégation marocaine a buté sur le noyau dur de l'organisation, à savoir l'Algérie, l'Afrique du Sud, le Nigeria sans compter la réaction franche des autres membres. Le prince Moulay Rachid, le frère du roi Mohammed VI, estime qu'il a réussi à faire amender une résolution du Conseil des ministres qui parlait du Sahara occidental comme d'un «territoire occupé». Et le cri de la victoire fuse pour une histoire de terminologie! Or, en vérité les résolutions prises lors de ce 19ème Sommet sont sans ambiguïtés et vont à contresens du projet annexionniste du Royaume. Le Nigeria a coupé la poire en deux en proposant une solution consensuelle par la formule suivante: on parlera du Sahara occidental selon l'ONU et de la Rasd. Qu'on en juge par les faits et par les actes. La Conférence des chefs d'Etat africains «engage les présidents de l'Union africaine et de la Commission de l'Union africaine, sur la base de l'Accord-cadre entre l'Union africaine et l'ONU, le 19 mai 2017 à New York, à assurer le soutien approprié à l'initiative que le secrétaire général de l'ONU envisage d'entreprendre pour parvenir à un accord sur une solution consensuelle et définitive du conflit». La décision de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement sur le rapport du Comité pour la paix et la sécurité, dans sa résolution numéro 9, pour sa part, «réitère sa détermination à trouver une solution globale au conflit du Sahara occidental et appelle les deux Etats membres, le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique à s'engager dans des pourparlers directs et sérieux et apporter la coopération nécessaire aux organes politiques de l'UA pour le Sahara occidental». La Conférence se félicite aussi de «l'engagement du secrétaire général des Nations unies à relancer le processus de négociation de bonne foi et sans conditions préalables en vue d'obtenir une solution durable qui doit prévoir le référendum du peuple du Sahara occidental, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies et des décisions de l'UA/OUA. A la clôture du sommet le 4 juillet dernier, Abdelkader Messahel, a salué le rôle des chefs d'Etat et de gouvernements africains quant à la recherche d'une solution juste au problème sahraoui, loin de toute manoeuvre machiavélique.«Il y avait une tentative de certaines parties d'exclure ce dossier de l'UA. Au contraire, l'Afrique a, dans ce sens, joué un rôle important dans la recherche d'une solution au règlement de la crise», a-t-il indiqué. «La résolution africaine sur le Sahara occidental demande notamment au président de la Commission de l'UA, en concertation avec le Conseil de paix de l'UA, de prendre des mesures appropriées, y compris la revitalisation éventuelle du Comité des chefs d'Etat en 1978, pour soutenir les efforts des Nations unies et encourager les parties, aujourd'hui présentes toutes les deux au sein de l'UA pour coopérer loyalement et en vue du succès du nouveau processus», a ajouté le chef de la diplomatie algérienne.