L'autodétermination du peuple sahraoui seule solution Les dirigeants africains ont adopté à cet effet, hier à Addis-Abeba, une résolution demandant la revitalisation du Comité ad hoc des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. L'Afrique doit donner un grand coup de pied dans la fourmilière si elle ne veut être suspectée de cultiver le paradoxe. Comment peut-elle soutenir le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes faire la promotion des droits de l'homme lorsqu'elle abrite en son sein un de ses membres qui aspire à faire sien le «dernier bastion d'Afrique», qui pratique la torture pour réprimer les manifestations pacifiques (à Al Hoceïma ou dans les territoires sahraouis occupés) et qui détient le triste record de premier producteur de cannabis dans le monde? C'est l'éloquent palmarès détenu par le Maroc qui, toute honte bue pour soigner son image a rué dans les brancards de la Commission africaine des droits de l'homme qui stipulait dans son rapport l'envoi d'une mission d'évaluation des droits de l'homme dans «le territoire occupé de la Rasd» à l'occasion de la tenue du 29ème Sommet de l'UA. Le lifting opéré a calmé ses ardeurs. Sans que son image ne soit soignée. Le Sahara occidental demeure toujours annexé. L'UA vient de le lui rappeler avec une terminologie plus «soft» qui calmera les coups de sang des responsables marocains, mais qui n'adoucira en rien les souffrances du peuple sahraoui. Une concession qui ne fera cependant pas bouger l'Afrique de sa position de principe: le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a indiqué que l'UA est préoccupée par l'impasse actuelle que connaît le conflit du Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975. «Bien que nous nous réjouissions du déclin des tensions à Al-Guerguerat au Sahara occidental, de la nomination d'un nouveau Représentant personnel du SG de l'ONU et de son intention de lancer une nouvelle initiative pour le règlement pacifique du conflit, nous restons préoccupés par l'impasse actuelle», a déclaré le successeur de Dlamini-Zuma à l'ouverture du 29ème Sommet de l'UA. «Nous espérons que la présence des deux parties (le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique) en tant que membres de notre Union, facilitera à trouver une solution consensuelle, conformément à la légalité internationale, qui garantira le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», a souligné l'ex-ministre tchadien des Affaires étrangères (2008 à 2017) qui a ajouté que «les problèmes de paix et de sécurité continuent d'être de vives préoccupations pour nous». Les dirigeants africains ont adopté à cet effet, hier à Addis-Abeba, une résolution demandant la revitalisation du Comité ad hoc des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. «Les chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine (UA) ont adopté, hier, à Addis-Abeba lors de leur 29e Conférence, la résolution sur le Sahara occidental demandant la revitalisation du Comité des chefs d'Etat décidé en 1978, pour soutenir les efforts de l'ONU et encourager les deux pays le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) à coopérer loyalement en vue du succès du nouveau processus», rapporte une dépêche de l'APS datée du 4 juillet. L'UA a également salué la nomination d'un nouvel envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental. Le SG de l'Organisation des Nations unies Antonio Guterres a tranché en faveur de l'ancien président allemand (2004-2010) pour succéder à Christopher Ross. Spécialiste des questions économiques et financières il n'est pas précédé d'une réputation de diplomate chevronné au contraire de ses trois prédécesseurs, les Américains James Baker, Christopher Ross et le Hollandais Peter Van Valsum. Horst Köler aura surtout à «manoeuvrer» avec une composante de la Minurso toujours pas entièrement rétablie suite à la décision du souverain marocain d'expulser la majorité de ses membres après que l'ex-SG de l'ONU, Ban Ki-moon a qualifié la présence marocaine d'«occupation» lors de la visite qu'il avait effectuée au mois de mars 2016 dans les camps de réfugiés sahraouis. Accord d'Alger sur le Mali Le président Keita rend hommage au président Bouteflika Le président malien, Ibrahim Boubakar Keita, a rendu hier à Addis-Abeba un vibrant hommage au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour ses efforts qui ont permis le retour de la stabilité au Mali. «Je salue l'engagement personnel du président de la République Abdelaziz Bouteflika en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique ainsi que tous ses efforts qui ont permis le retour de la stabilité au Mali, grâce à l'Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger», a indiqué M. Ibrahim Keita dans sa présentation, lors du 29e Sommet de l'Union africaine (UA), des résultats du Sommet du G5-Sahel, tenu le 2 juillet 2017 à Bamako.