Le parti de la maire de Barcelone Ada Colau, arrivé premier aux législatives en Catalogne, a dénoncé samedi la «fuite en avant» des séparatistes au pouvoir dans la région, estimant que le référendum d'autodétermination unilatéral qu'ils entendent organiser n'offre pas de garanties. «Ce n'est pas le référendum que la Catalogne mérite», affirme dans un document publié samedi ce parti arrivé premier en Catalogne aux dernières législatives, portant ainsi un coup dur à l'exécutif séparatiste. Catalunya en Comú considère que les séparatistes ont «laissé de plus en plus de gens derrière eux et ont réduit les espaces de débat et de pluralisme». De ce fait, estime cette formation, une partie des Catalans ne se sentent pas «invités à participer», à une telle consultation, qui manquerait alors de légitimité. Le parti d'Ada Colau trouve «logique qu'une grande partie des Catalans veuille participer» et apporte son «soutien aux mobilisations» pour le droit à l'autodétermination des Catalans, mais refuse donc de considérer comme viable ce référendum unilatéral. Catalunya en Comú, partenaire en Catalogne du parti de gauche radicale Podemos, soutient l'organisation d'un référendum légal sur le modèle écossais de 2014, mais admet être divisé sur la participation au référendum prévu le 1er octobre, qui a été interdit par la Cour constitutionnelle espagnole. Le gouvernement catalan est pour sa part décidé à l'organiser en dépit de cette interdiction et a prévu de déclarer immédiatement l'indépendance si le oui l'emporte. Le gouvernement espagnol dirigé par le conservateur Mariano Rajoy est pour sa part déterminé à empêcher sa tenue. Les indépendantistes, accusés dans le communiqué de ne pas avoir assez permis de débats entre Catalans sur le sujet, se retrouvent donc isolés dans la défense de ce scrutin. La société catalane est profondément divisée: 48,5% des Catalans seraient contre la sécession, 44,3% pour, selon un récent sondage d'un institut dépendant du gouvernement catalan. Mais plus de 70% aimeraient trancher la question par un référendum en bonne et due forme, que Madrid leur refuse systématiquement, estimant que les questions de souveraineté doivent être décidées par l'ensemble des Espagnols.