Mettre fin au conflit inter-libyen tel est le souhait de l'Algérie Messahel a rencontré lundi dernier en Italie son homologue Angelino Alfano pour «se féliciter du niveau «élevé» de la coopération bilatérale et de «la qualité du dialogue politique entre les deux pays» ainsi que de «la nécessité de poursuivre leurs efforts en faveur de la paix et de la sécurité dans la région». L'information a été révélée par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, en marge de l'importante rencontre qui a regroupé à Alger, voici trois jours, des experts de haut niveau et des représentants du Forum Global de lutte contre le terrorisme, les membres du Conseil de sécurité de l`ONU, les pays du Sahel, les Nations unies, l`Union africaine et la Ligue des Etats arabes, l'Organisation de la Coopération islamique, l`Union européenne et les principaux organismes internationaux et régionaux en charge de la lutte contre le terrorisme. L'Algérie recevra, dans les prochains jours, des visites de délégations représentant les différentes parties libyennes et cela dans le cadre des efforts déployés pour parvenir à un règlement pacifique de la crise en Libye. C'est lors de l'atelier international sur le «rôle de la Réconciliation nationale dans la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme», que Abdelkader Messahel a réaffirmé que l'Algérie ne ménage aucunement ses efforts pour parvenir à un accord entre toutes les parties impliquées dans la crise libyenne et favoriser par-là même un dialogue inclusif inter-libyen, seul à même de mettre fin aux affrontements sporadiques qu'on a malheureusement enregistrés au cours des mois écoulés. En choisissant d'intensifier l'action diplomatique, avec la multiplication des visites de représentants libyens annoncées, excepté les factions classées par la communauté internationale comme «organisations terroristes», la diplomatie algérienne poursuit inlassablement son travail, par-delà les aléas, les critiques et les manoeuvres auxquelles se livrent certaines parties trop intéressées à un travail de sape. Dans cette perspective, est également attendue la visite du nouveau représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye et chef de la mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), Ghassan Salamé, désigné par M. Gutteres et approuvé par le Conseil de sécurité voici une dizaine de jours en remplacement de l'allemand Martin Kobler, vivement critiqué par les dirigeants de Tobrouk et surtout par le maréchal Khalifa Haftar. Autres indices de l'offensive diplomatique programmée, la présence, lundi dernier, du ministre algérien en Italie et sa rencontre avec son homologue, Angelino Alfano, pour «se féliciter du niveau «élevé» de la coopération bilatérale et de «la qualité du dialogue politique entre les deux pays» et pour convenir de «la nécessité de poursuivre leurs efforts en faveur de la paix et de la sécurité dans la région», à un moment où le gouvernement italien suit avec une attention extrême l'évolution de la crise libyenne qui impacte gravement sa sécurité et son économie. Cette visite sera d'ailleurs suivie par deux autres en Egypte et aux Emirats arabes unis. Les récents développements ont montré que l'argumentaire du dialogue libyo-libyen et la recherche opiniâtre des conditions préalables à la Réconciliation nationale dans le pays voisin dépendent aussi du rôle et de l'acception la plus large possible de cette démarche consensuelle soutenue par l'ensemble de la communauté internationale, nonobstant quelques calculs étriqués. On sait que l'entretien de Messahel avec le président du Haut Conseil pour la réconciliation en Libye, Mohamed El Haouch, a confirmé la continuité pérenne du dialogue inter-libyen et le «travail colossal» fourni par l'ensemble des parties prenantes, ce qui prouve s'il en est besoin la conviction de tous les groupes et de toutes les tribus qu'il n'existe pas d'autre alternative à la «solution pacifique sans ingérence aucune dans les affaires internes de la Libye». C'est d'ailleurs ce qui a sans cesse motivé le chef de la diplomatie algérienne au cours de ses deux précédentes tournées en Libye où il a pris le pouls de la situation réelle et constaté l'adhésion unanime des Libyens, sans exclusive aucune, dans les 23 villes visitées, à la poursuite et au succès du dialogue en cours.Forte de sa longue expérience acquise en matière de lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme ainsi que dans sa politique de dé-radicalisation par le recours à la démocratie et au dialogue, l'Algérie a multiplié l'organisation de rencontres internationales pour l'échange des expériences et les initiatives en accord avec les pays voisins pour faire bénéficier tous les Libyens, sans exclusive, des vertus de la réconciliation.