L'équipe algéroise a dominé de la tête et des épaules la présente compétition nationale. L'USM Alger a-t-elle le public qu'elle mérite? Pourquoi ne pas se poser cette question, lorsqu'on voit l'indifférence dont est victime cette équipe de la part de ses fans alors qu'elle venait de lui servir sur un plateau un cinquième titre de champion d'Algérie? Il y avait du monde jeudi dernier au stade de Bologhine, mais pas autant qu'on pouvait s'y attendre pour assister à ce qui devait être le match de la consécration. Pas plus de 8000 spectateurs pour assister à la victoire de l'USMA sur l'USMB et au couronnement de l'équipe des Rouge et Noir, c'est là un constat vraiment navrant pour une formation qui n'arrête pas de gagner des titres. Et c'est peut-être cela qui a agi négativement sur la popularité du match USMA-USMB. Il se trouve que les supporters de l'équipe algéroise sont maintenant habitués à la voir remporter chaque saison un trophée. Quand ce n'est pas le championnat d'Algérie, c'est la coupe d'Algérie. Alors ce public «rassasié» sur le plan national veut la cerise sur le gâteau: un titre continental. Ajouter à cela que l'USMA avait dix points d'avance sur la JSK et était pratiquement assurée du titre, même en jouant sur une seule jambe d'ici la fin de la saison. Pour revenir à l'Afrique, ce public est resté sur la déception de la Marsa et de l'élimination de la coupe de la confédération. Déjà mis à mal par la sortie prématurée de son équipe de la Champion's League, il a coupé avec son équipe suite au résultat négatif de la Marsa. C'est qu'à l'USMA, les gens semblent en avoir marre de voir les fans de la JSK et du MCA les railler sur le palmarès absolument vierge sur le plan africain. Une telle consécration, les dirigeants de l'USMA l'ont appelée de leurs voeux. Ils ont doté l'équipe de l'effectif qu'il fallait mais à chaque fois, ce fut l'échec. La participation africaine de l'USMA, cette saison, fut à notre sens, en trop. L'équipe était sur la brèche depuis trois saisons, avec de rares moments de répit. Elle ne pouvait, éternellement, tenir le même rythme d'où son fléchissement en coupe d'Afrique. Ajouter à cela que les saisons filent et les années également. Les joueurs prennent de l'âge et ne répondent peut-être plus comme ils l'auraient fait il y a 3 ou 4 saisons. Une équipe peut parvenir au sommet mais elle tombe, ensuite, fatalement dans la fin d'un cycle et il faut songer à renouveler quelques postes. L'USMA ne peut faillir à cette inexorable donnée. Il reste que sur le plan national, elle est hautement compétitive. Il n'y a pas lieu de chanter des louanges tant l'on sait que nous disposons en ce moment de l'un des championnats les plus médiocres en Afrique. Les champions que nous obtenons ne sont pas des clubs hors normes. Ils sont tout simplement les moins mauvais de la compétition. Cela est vrai depuis de nombreuses saisons par la faute d'une politique de formation négative qui a fait que notre football stagne et ne produit plus de joueurs de talent. Nier cela serait faire preuve de subjectivisme. La preuve en est que nous disposons d'une équipe nationale qui a dégringolé dans la hiérarchie africaine et qui n'est même pas sûre de se qualifier pour la prochaine CAN. La réussite de l'USMA s'explique par le rendement de ses joueurs cadres. Des éléments comme Meftah, Zeghoud, Dziri, Djahnine ou Hamdoud restent compétitifs parce que évoluant dans un championnat d'un niveau au-dessus de la moyenne. Ils n'ont pas besoin de se démener. Leur expérience leur permet de gérer leur carrière et leur rendement sur le terrain face à des joueurs qui font preuve de grosses lacunes car insuffisamment formés. Et l'USMA est capable de postuler pour un autre titre la saison prochaine parce que évoluant dans une compétition qui ne semble pas être de son niveau. C'est pourquoi son titre conquis jeudi dernier ne souffre d'aucune contestation. Le fait qu'elle ait été sacrée championne à trois journées de la fin de la compétition, témoigne de son hégémonie sur tous ses adversaires. C'est d'ailleurs peu de dire, que cette saison, il y a eu l'USMA et les autres. Une USMA qui s'est même permis de changer deux fois d'entraîneurs en cours de saison sans que cela n'altère sa marche en avant. Et si jamais son avance venait à être réduite d'ici la fin de la saison, cela ne fera pas changer l'opinion selon laquelle ce titre va comme un gant à l'USMA.