La formation algéroise base sa réussite sur son groupe de joueurs expérimentés. L'USM Alger sort championne des six premières journées de championnat. Nul ne contestera, en effet, la domination de la formation algéroise depuis le 23 août dernier, jour où la compétition de la division 1 a démarré. Cette supériorité lui a permis de se dégager seule en tête du classement général avec une avance de trois points sur un trio composé de l'ASO Chlef, de l'ES Sétif et de la JS Kabylie. Il n'y a rien de surprenant à cela. L'USMA tourne avec l'effectif qu'elle a depuis plusieurs saisons déjà. On parle plutôt des cadres de l'équipe ceux qui jouent constamment, à savoir Dziri, Ammour, Ghazi, Achiou, Hamdoud, Metref et Djahnine. En dehors de Metref qui a 23 ans, les autres sont proches de la trentaine, Dziri, l'ayant même dépassé de cinq ans. C'est autour de ce noyau de joueurs expérimentés que l'USMA a bâti sa réussite à laquelle on peut associer le Malien Mintou Doucouré (25 ans) et le Camerounais Daniel Moncharé (25 ans). Cela démontre que dans le football algérien les «vieux» ont encore du punch et sont capables de hisser leur équipe vers les sommets. Grâce à eux, l'USMA caracole en tête du classement général, une USMA invaincue en six rencontres, qui plus est possède la meilleure attaque (14 buts inscrits) et la seconde meilleure défense (3 buts encaissés).Et puis, il y a la confirmation des compétences de son entraîneur, Abdelkader Amrani. Celui-ci avait montré à Chlef qu'il était le meilleur entraîneur algérien pour avoir pu monter une équipe avec des jeunes et pratiquement sans moyens financiers. A l'USMA, il a trouvé l'occasion de mieux exprimer ses connaissances avec des joueurs plus expérimentés que ceux qu'il avait à l'ASO. Il va devoir cependant, garder le même cap car à l'USMA la pression n'est pas la même qu'à Chlef. Tant que ça marche, tout ira pour le mieux à l'USMA. La crainte serait de le voir soumis à la critique véhémente si son équipe venait à caler, et à l'USMA, des entraîneurs qui ont subi les railleries des supporters, dès que le vent tourne, on en connaît un tas. Derrière le leader, ils sont trois clubs à se partager la seconde place. La présence de deux d'entre eux ne constitue pas une surprise alors que celle du troisième est pour le moins inattendue. Ce troisième-là est l'ASO Chlef, habitué des bonnes places depuis quelques saisons déjà sous la coupe de Abdelkader Amrani. Celui-ci étant parti et l'effectif étant basé sur des joueurs jeunes et pratiquement inconnus pour la plupart, on se disait que l'équipe chélifienne allait passer par une saison de transition. Mais il faut croire que le remplacement de Amrani par Rachid Belhout a porté ses fruits, le nouveau coach ayant saisi la manière dont travaillait son prédécesseur avec cette équipe avec la réussite que l'on connaît. L'ASO se retrouve, donc, à hauteur des deux autres favoris du championnat que sont l'Entente de Sétif et la JS Kabylie. La première a comme challenge de défendre son titre de champion d'Algérie. Au bout de six journées de championnat, elle s'aperçoit que la tâche va être extrêmement difficile. L'Entente de ce début de saison n'a rien à voir avec la fringante équipe de la saison dernière à pareille époque. La faute à l'instabilité du staff technique (en moins de deux saisons, elle en est à son 4e entraîneur) et à ces changements dans l'effectif, notamment le départ du Malien Keïta qui n'a pas été remplacé ainsi que la petite forme de Hadj Aïssa jusqu'à son accident de la circulation et son hospitalisation. On peut, cependant, penser que les Sétifiens se battront jusqu'au bout. Enfin il y a la JS Kabylie «débarrassée» de la Champion's League africaine et qui peut, ainsi, se consacrer à la compétition nationale. L'équipe des Canaris a, semble-t-il, trouvé en Moussa Saïb l'entraîneur qui lui convenait et elle sera, une nouvelle fois, là pour convoiter le titre national. S'il y a une équipe à saluer bien bas, c'est bien celle du MC Saïda, qui, faute de moyens financiers, s'était préparée à Alger au moment où les autres équipes étaient à l'étranger. Aujourd'hui, le nouveau promu occupe la 5e place du classement général conjointement avec le CRB et le MCA. Une belle surprise mais aussi une belle leçon qui prouvent qu'avec un peu de volonté, de la motivation et de la modestie on peut renverser des montagnes. La 5e place du CRB est une grande victoire pour les joueurs et leur entraîneur, Mohamed Henkouche, mais également celle de leur nouveau président, Mokhtar Kalem. Quand il a pris la direction du Chabab, ses détracteurs lui prédisaient les pires «calamités». Aujourd'hui, le CRB est en bonne place, invaincu et avec la meilleure défense du championnat (2 buts encaissés). C'est une éclatante revanche pour Kalem. Quant au Mouloudia d'Alger on s'attendait à le voir mieux classé, tout près du leader, eu égard aux moyens dégagés en sa faveur et à la richesse de son effectif. Mais le MCA, c'est le MCA avec ses problèmes conflictuels et ses histoires de personnes qui font qu'il ne décolle presque jamais. Au sein des autres équipes se recrutent, inévitablement, les déceptions de ce début de saison aux premières desquelles on trouve l'USM Annaba, le MC Oran et la JSM Béjaïa. L'équipe annabie était remontée en division1 avec des ambitions démesurées. Il faut dire qu'elle ne manquait pas de moyens financiers et qu'en la circonstance, elle avait battu tout le monde dans le marché des transferts. On s'attendait, donc, à la voir jouer les premiers rôles très rapidement. Or, ce n'est pas du tout le cas et avec un total de 7 points récoltés en six matchs (2 victoires, 1 nul et 3 défaites), l'USM Annaba est loin de répondre à l'attente de ses supporters. Et dans l'affaire, elle en est à son 3e entraîneur, soit de quoi déstabiliser complètement les joueurs. Pour ce qui est du Mouloudia oranais, c'est à son histoire et à son palmarès qu'il déçoit. Eliminé dès le premier tour de la Coupe arabe, il joue n'importe comment en championnat. S'il continue de la sorte, il pourrait connaître sa première relégation depuis la création de la division1 en 1964. Quant à la JSM Béjaïa, elle ne confirme pas les bonnes dispositions affichées lors de la saison dernière où elle avait réussi à se classer en 3e position au classement général. Elle aussi en est à son 2e entraîneur et celui qui est venu ne semble pas répondre aux besoins du club. En tout cas, la JSMB va devoir se battre pour se tirer de ce mauvais pas pour se préparer ensuite plus sereinement à sa première participation à une Coupe africaine. Et puis il y a le WAT et le NAHD qui, eux aussi, déçoivent leurs fans et n'arrivent pas à redresser la barre. Le CABBA, quant à lui, semble avoir bien réagi suite au bon match nul obtenu à Sétif. Pour ce qui est du 3e promu, l'AS Khroub, «l'aventure» suit une ligne irrégulière et pour lui la lutte pour le maintien sera le mot d'ordre. Ce pourrait être le cas de l'USM Blida qui vit une crise financière majeure dont les joueurs sont les premières victimes mais qui font leur possible pour sauver leur club. Enfin, il y a l'OM Ruisseau qui semble avoir pris la mesure de la division1, sa place dans le milieu du tableau plaide pour cet état de fait.