Le ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda Dans sa première sortie médiatique, le ministre a tiré un constat négatif sur les projets de montage de véhicules développés en Algérie. Les projets de montage des véhicules en Algérie sont loin d'atteindre le résultat escompté. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, a fait part de son mécontentement sur les projets réalisés dans le secteur. Dans sa première sortie médiatique, le ministre a tiré un constat négatif en relevant trois critiques fondamentales. «Les prix des véhicules montés sont trop élevés» a-t-il affirmé en préambule avant d'ajouter:«Le Trésor public connaît un manque à gagner et ces projets n'ont pas créé des postes d'emploi.» S'exprimant, hier, en marge de la cérémonie de clôture de la session parlementaire de l'APN, le nouveau premier responsable du secteur a soutenu qu'une révision s'impose dans ce secteur. «Il faut une évaluation du secteur et une révision de la stratégie de montage des véhicules», a-t-il insisté, tout en précisant qu'il ne s'agit point de faire des reproches ou de solder des comptes à quiconque. Autrement dit, le nouveau ministre a fait un constat d'échec des projets développés, sans pour autant imputer la responsabilité à une partie ou ussne autre. Mahdjoub Bedda soutient que le secteur de l'automobile est très important et son développement repose sur la création d'un tissu de petites et moyennes entreprises qui vont se spécialiser dans la fabrication des pièces au lieu de faire appel à des équipes de montage. Dans sa stratégie de développement de l'industrie automobile, le successeur de Bouchouareb veut réduire la facture de l'importation. Malgré la réduction des importations des véhicules, cela n'a pas vraiment eu un impact positif sur le Trésor public vu que les importations en matière d'équipement ont doublé. Les Algériens qui attendaient des véhicules made in Bladi ont été surpris par les prix exorbitants qui dépassent de loin ceux des véhicules importés. Pourtant, l'ancien ministre soutenait que l'objectif de ces projets était de rendre la voiture accessible aux Algériens. «Je ne peux pas fixer le prix de cette voiture, mais en comparaison avec une voiture importée présentant les mêmes qualités, on aura un prix inférieur», avait soutenu Abdessalem Bouchouareb. Le gouvernement a même relancé le crédit à la consommation pour aider à l'écoulement rapide de la Symbol made in Algeria. Ce n'est pas tout. La création des usines de montage des véhicules qui a coûté des milliards de dinars, pour ne pas dire de dollars à l'Etat, n'a pas réussi à réduire le taux de chômage. Pis encore, ces projets sont loin de garantir le transfert de technologie tant attendu par le gouvernement. Le fameux feuilleton de la polémique de montage des pneus en Algérie est encore tout frais dans la mémoire des Algériens. Au lieu d'aider les entreprises nationales qui ont une expérience dans l'industrie automobile à l'image de la Snvi, l'Etat encourage les opérateurs privés à s'aventurer dans le développement de cette industrie sans pour autant exiger le minimum d'expérience. La Snvi, un fleuron de l'industrie automobile, qui a prouvé ses capacités et son savoir- faire par le passé se retrouve aujourd'hui menacée de disparition. Devant ce cafouillage, le nouveau ministre a-t-il les prérogatives pour opérer des changements profonds afin de redresser la situation et mettre en place une véritable stratégie de développement de l'industrie automobile? Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. L'actuel ministre s'attelle à faire une évaluation de son secteur. Des groupes de travail ont été formés pour faire le constat sur le terrain.