Nour-Eddine Bedoui, ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire «Nous supportons un fardeau de plus en plus lourd et nous agissons positivement, en dépit de tous les défis, même si nous pensons que nos partenaires internationaux doivent en tenir compte», a affirmé le ministre de l'Intérieur. La problématique des migrants africains en Algérie prend une dimension internationale. L'Algérie ne doit pas faire face à ce problème seule. Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Nour-Eddine Bedoui, est revenu à la charge sur la question pour interpeller la communauté internationale, en particulier les pays européens, à tenir compte de cette situation. «L'Algérie est passée de pays de transit à pays de résidence», a affirmé Nour-Eddine Bedoui lors de son intervention à la conférence sur «les défis de la sécurité et l'approche en matière des droits de l'homme: la Réconciliation nationale en Algérie comme exemple», organisée par le Conseil national des droits de l'homme (Cndh) à l'hôtel El Djazaïr. Le représentant du gouvernement n'a pas été par quatre chemins pour prendre à témoin les pays voisins de l'ampleur des flux migratoires en Algérie. «Nous supportons un fardeau de plus en plus lourd et nous agissons positivement, en dépit de tous les défis, même si nous pensons que nos partenaires internationaux doivent en tenir compte», a affirmé le ministre tout en appelant les pays à prendre leurs responsabilités. Adoptant un franc-parler, Bedoui a bien saisi l'occasion pour répliquer aux rapports souvent critiques des ONG sur l'Algérie en l'accusant d'avoir mal traité les migrants. «Les droits de l'homme sont un problème global qui nécessite une coordination complète», a-t-il martelé, avant de renchérir: «Les droits de l'homme, ne sont pas une question d'arbitrage ou de recensement de cas différents les uns des autres, mais plutôt une problématique globale nécessitant une coordination complète entre toutes les parties concernées, en ce sens que la sécurité territoriale est un facteur déterminant dans la concrétisation de la sécurité internationale». Une déclaration qui véhicule une mise au point non voilée à l'adresse des pays qui se rejouissent des rapports critiques des ONG sur l'Algérie. Bedoui a mis en exergue les efforts déployés par l'Algérie pour la prise en charge des migrants. Il a rappelé, dans ce sens, que l'Algérie suivait la même approche en ce qui concerne toutes les questions liées aux droits de l'homme, «une approche basée sur le principe du traitement des causes et non des symptômes» affirmant que sa position vis-à-vis de la question de l'immigration illégale en était «la meilleure preuve» en dépit du fait qu'elle soit devenue un pays d'accueil après avoir été un pays de transit. Soulignant que le défi sécuritaire était le baromètre pour mesurer le respect des droits de l'homme par les nations» et qu'il s'agit là d'une équation «qui ne peut être appréhendée à travers des cas différents et des constats ne s'appuyant sur aucune réalité concrète», M. Bedoui a affirmé que le gouvernement algérien a adopté les normes les plus exigeantes en vigueur dans ce domaine. «Nous n'hésitons nullement à coopérer avec nos partenaires internationaux dans ce domaine et nous appréhendons la question en étant confiants et libérés de tout complexe», a -t-il assuré. Evoquant la longue expérience de l'Algérie dans ce domaine, Bedoui a rappelé que face à ce genre de défis, l'Algérie a de tout temps fait preuve de pondération. «Nous sommes confrontés à cette question depuis le début des années 90 et nos services font bien la différence entre les droits de l'homme et le maintien de la sécurité pour protéger les citoyens et leurs biens», a dit Bedoui réitérant que «l'Algérie est un Etat de droit qui a beaucoup appris de son expérience qui remonte à l'ère coloniale». S'agissant de la Réconciliation nationale, axe principal de cette conférence, le ministre de l'Intérieur a tenu à préciser, dans ce sillage, que la Réconciliation nationale plébiscitée par le peuple «n'est pas synonyme de peur ou de renoncement, mais plutôt une démarche globale visant à réconcilier tous les enfants de la nation sans exception». Pour clarifier les choses une bonne fois pour toutes, Bedoui a tenu à préciser que «la question des droits de l'homme, préoccupation majeure à l'étranger, est pour l'Algérie un stade dépassé car son aspiration était de loin plus noble, surmonter la division et rétablir la cohésion nationale».