Les migrants dont les pays d'origine souffrent d'instabilité vont voir leur rapatriement ajourné. Les premiers migrants qui sont concernés par l'opération de rapatriement sont les migrants (hommes) qui seront appréhendés en train de mendier et ceux qui sont impliqués antérieurement dans des affaires de criminalité. Le rapatriement des migrants africains présents de façon illégale en Algérie vers leurs pays d'origine est actionné depuis hier. C'est le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire Nour-Eddine Bedoui qui aurait été chargé par le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune de s'occuper de ce dossier. Les premiers migrants qui sont concernés par cette décision sont les migrants (hommes) qui seront appréhendés en train de mendier et ceux qui sont impliqués antérieurement dans des affaires de criminalité, de trafic et de vol. Le rapatriement de ces derniers va se faire de façon systématique, a-t-on appris de sources sûres. Pour ce qui est des enfants et des femmes migrants, le ministre de l'Intérieur aurait été instruit de les regrouper dans des centres d'accueil, en attendant de contacter les gouvernements respectifs de leurs pays d'origine pour organiser leur rapatriement. Selon nos sources, cette opération de rapatriement a été précédée par un recensement des migrants qui se sont fait enregistrer soit auprès de leurs ambassades soit auprès des structures étatiques, telles que les hôpitaux et les APC. Cette tâche a été confiée aux services de sécurité. L'objectif de ce recensement est de connaître les nationalités de ces migrants, afin de programmer leur rapatriement par ordre. C'est-à-dire, expliquent nos sources, de commencer par le rapatriement dans des pays qui ne sont pas en guerre. Les migrants dont les pays d'origine souffrent d'instabilité vont voir leur rapatriement ajourné. Dans ce sillage, nos sources indiquent qu'une liste de cinq pays africains est déjà établie par les services du ministère des Affaires étrangères. Il s'agit du Mali, Burkina- Faso, Bénin, Cameroun et Guinée qui ne souffrent ni d'instabilité ni de pauvreté extrême. Les ambassadeurs de ces pays ont été déjà contactés par le ministère des Affaires étrangères pour entamer l'organisation du rapatriement. Les deux pays dont on dit que leurs migrants ne seront pas rapatriés de sitôt, sont le Niger et le Tchad. Certains migrants issus de quelques régions du Mali seront eux aussi épargnés par le rapatriement systématique et il est même fort possible que ces migrants bénéficieront d'une régularisation permanente, à l'instar des autres réfugiés palestiniens et syriens. L'aboutissement de cette démarche est tributaire toutefois, nuancent nos sources, du degré de la coopération des pays en question. Il est à noter que cette démarche de régularisation s'inscrit dans la nouvelle politique du gouvernement algérien quant à la question des migrants africains, basée sur une immigration sélective. Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères, qui a été interrogé récemment sur la question des migrants, a dit clairement qu'il est inconcevable que l'Algérie continuera à recevoir au même titre d'égalité tous les migrants africains. Pour le ministre, «les migrants africains ne sont pas tous propres comme le linge blanc. Bien au contraire, plusieurs parmi eux se donnent une fois sur notre territoire à toutes sortes de criminalité. Et à ce titre, l'Algérie fera tout désormais pour s'en débarrasser». Avant Abdelkader Messahel, le secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia a qualifié sans retenue aucune la présence de migrants africains en Algérie comme un danger réel et une bombe à retardement pour la stabilité du pays. Il est utile de rappeler aussi que le gouvernement est en train de préparer justement dans le cadre d'instaurer une immigration sélective un projet de loi qui va codifier à la fois la présence de ces derniers et les mécanismes de leur intégration. L'avant-projet a été déjà présenté par Nour-Eddine Bedoui, devant le Conseil des ministres qui s'est tenu il y a une dizaine de jours.