Ce rééchelonnement des dettes est truffé de préalables Ces petits patrons, créés par l'Ansej, Angem et la Cnac, sont bousculés par les banques, les sommant de s'acquitter de leurs redevances. Des entreprises créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi de jeunes, se démènent tant bien que mal. La majeure partie d'entre elles se retrouve dans la tourmente après avoir été financée à hauteur de factures colossales. Autrement dit, leurs propriétaires n'arrivent plus à rembourser les banques ayant assisté financièrement leurs projets. «Ce sont pas moins de 600 entreprises qui sont déficitaires», a-t-on appris auprès des sources proches du dossier. La majeure partie de ces entreprises redevables relève du secteur du bâtiment. Faute de marchés et de projets, les patrons de ces entreprises continuent à en pâtir, ne trouvant pas d'emploi, ne serait-ce qu'un petit chantier. Dans un passé récent, le gouvernement avait, pourtant, mis l'accent sur la «priorité» des entreprises créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi des jeunes en leur accordant une quote-part de 20% des projets leur permettant de se maintenir dans le marché du travail et de l'emploi. Hélas! ce n'est plus le cas. Plus d'une institution désirant lancer tel ou tel projet, estime que le recours à des grandes entreprises étrangères serait la solution la plus adéquate. Ce qui n'est tout de même pas compatible avec les recommandations du gouvernement. Ces mêmes petits patrons, créés par l'Ansej, Angem et la Cnac, sont bousculés à longueur de journée et à chaque fin de mois par les banques en les sommant de s'acquitter de leurs redevances. Faute de quoi, ces bénéficiaires, n'honorant pas leurs créances, sont passibles de poursuites judiciaires, d'où la très probable saisie des équipements dont ils ont bénéficiés dans le cadre du montage de leurs petites affaires. C'est dans un véritable engrenage que se retrouvent entraînés ces bénéficiaires des crédits bancaires. La problématique a, à plus d'un titre, été posée. Mais aucune solution n'a été jusque-là apportée. Une telle question est tributaire des pouvoirs hiérarchiques. Il s'agit là d'une insinuation, faisant état d'un fort probable effacement des dettes des bénéficiaires des crédits des différents dispositifs de soutien à l'emploi. Là est toute la problématique qui reste toutefois difficile à résoudre, vu que plusieurs milliers de jeunes ont été bénéficiaires des crédits bancaires. Par où commencer? Quels sont ces jeunes auxquels il faut accorder la «clémence» de l'Etat en les affranchissant de leurs obligations pour lesquelles ils sont redevables vis-à-vis des banques? La seule voie en vue resterait l'établissement d'un échéancier de paiement des redevances. C'est le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, qui a indiqué récemment que «les mesures d'accompagnement prises au profit de certains jeunes entrepreneurs financés par l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) consistent en un rééchelonnement de la dette et l'annulation des pénalités de retard et non pas un «effacement de la dette». «Les mesures prises au profit de certains jeunes entrepreneurs, ayant bénéficié du soutien des dispositifs publics pour créer des microentreprises et qui ont rencontré des difficultés par la suite, bénéficieront d'un rééchelonnement des dettes contractées pour la réalisation de leurs projets», a-t-il expliqué, tout en soulignant «qu'il ne s'agit pas d'un effacement de la dette, une mesure qui va à l'encontre des principes de la politique de l'entrepreneuriat et de l'esprit d'autonomie». Et encore, ce rééchelonnement des dettes est truffé de préalables. Il concerne en premier lieu les entrepreneurs dont les projets ont bénéficié d'un financement avant mars 2011. Car, a-t-on explicité, ces derniers n'ont pas profité des facilités et des avantages accordés après cette date. Dans l'enchaînement de ces explications, le ministre a souligné «qu'un grand nombre de jeunes entrepreneurs se sont acquittés des crédits qui leur ont été alloués dans le cadre de la création des microentreprises». A titre d'exemple, il a indiqué que «60% des crédits remboursés en 2016 ont été exploités pour le financement de nouveaux projets». Comme il n'a pas omis au passage de rappeler que «des mesures d'accompagnement sont prévues pour l'application des dispositions d'un article du Code des marchés publics qui prévoit de consacrer 20% de la commande publique locale au profit des microentreprises créées dans le cadre des dispositifs publics, afin d'assurer leur pérennité».