Chantre du melhoun et un défenseur acharné du patrimoine immatériel d'Oran, le disparu Houari Aouinet est une perte pour la culture nationale. Le défunt chanteur populaire Houari Aouinet a été inhumé hier, après la prière du Dohr au cimetière de Aïn El Beïda d'Oran. La cérémonie d'inhumation s'est déroulée en présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, des autorités locales et d'une foule nombreuse composée de parents, proches, hommes de culture et des arts, ainsi que des admirateurs du défunt. Au domicile mortuaire et tout le long de la matinée d'hier de nombreuses personnes sont venues présenter leurs condoléances à la famille du défunt. Karim, fils de l'artiste disparu, ne tarissait pas d'éloges sur son père. «Il était formidable. C'était le meilleur des pères. Un être très sensible et généreux. Il n'hésitait pas à se déplacer, avec ses propres moyens, en dehors de la wilaya d'Oran, pour animer gratuitement des soirées et des fêtes familiales au profit des personnes démunies», indiquera-t-il. L'ancien arbitre international Belhafed Mohamed qui a bien connu Houari Aouinet évoque, quant à lui, une autre face de l'artiste: celui du sportif. «Je l'ai connu à travers le football. Il était l'un des artisans des écoles de football à Oran. Il était un fan du football. Un être dynamique, jovial et bon vivant. Il avait un esprit de jeune», se souvient-il. Le poète Mekki Nouna, chantre du melhoun et un défenseur acharné du patrimoine immatériel d'Oran, estime que le disparu Houari Aouinet est une perte pour la culture nationale. Mekki Nouna partage de nombreux souvenirs avec le défunt. «Nous avons animé plusieurs soirées ensemble aussi bien au niveau national qu'à l'étranger. En 2005, nous étions programmés dans plusieurs villes de l'Hexagone dans le cadre de l'année de l'Algérie en France. La troupe 'Mahboub'' de Karkabou nous a accompagnés à Marseille, Grenoble, Montpellier et Paris. Houari Aouinet était un bon vivant. Il semait la joie et le bonheur autour de lui et savait susciter l'adhésion du public, partout là où il se produisait», soutient Mekki Nouna. Le responsable de l'Office des droits d'auteur (Onda) d'Oran, Belhachemi Boussif, a assuré, pour sa part, que l'organisme qu'il représentait a toujours suivi le défunt tout le long de sa maladie. Il a également rappelé que l'artiste a un riche patrimoine constitué de reprises de chansons puisées du patrimoine musical maghrébin. «Ce qui faisait sa particularité et sa renommée», précise-t-il. Chanteur populaire, Houari Aouinet est décédé, dans la nuit de vendredi à samedi à l'hôpital de la Sûreté nationale d'Oran, à l'âge de 70 ans, des suites d'une longue maladie qui l'a éloigné des années durant du milieu des arts et de la culture. Né le 1er avril 1947 à Oran, le défunt s'est fait connaître dans les années 1990 par sa forte présence sur la scène artistique nationale en tant que chanteur et danseur à la fois, versé dans le genre «maghribi». Son style bien rythmé et entraînant, ainsi que son look très particulier: une kéchabia, une chachia et une sacoche en bandoulière ont fait de lui un artiste à part entière qui a marqué son époque et la scène artistique. En juin dernier, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, et le directeur général de l'Onda, Samy Bencheikh El-Hocine, s'étaient rendus au chevet de l'artiste à l'hôpital de la Sûreté nationale d'Oran.