Le tribunal criminel de Constantine a, dans le traitement d'une affaire relative à un homicide volontaire avec préméditation, condamné l'accusé B.S., 34 ans, à la peine capitale. Le verdict a été prononcé hier aux environs de 13 heures. La salle d'audience où se déroulait le procès a été ouverte au public venu en force pour y assister. L'accusé semblait calme. A la barre, le présumé coupable n'a pu échapper à l'intelligence des magistrats qu'il tenta de leurrer en déclarant: «Je devais me protéger». Les faits de l'affaire qui ont mis en émoi la population constantinoise, remontent selon l'arrêt de renvoi, à la lecture qui a été faite par le greffier le 15 septembre 2004. L'accusé avait, ce jour-là, réclamé son dû, une somme de 32 millions de centimes à la victime âgée de 60 ans. La somme en question n'étant pas disponible, l'accusé est pris par une colère satanique et dès lors, planifia l'assassinat de la victime, qu'il conduira sur la route nationale d'Aïn El Bey, lui faisant croire qu'il voulait discuter avec elle. La victime préfèra partir à bord de son véhicule. Sur la route, l'accusé ordonne à la victime d'arrêter la voiture sous la menace d'une arme. Une fois le véhicule stationné, l'accusé porta à la victime 29 coups de couteau et l'abandonnant sur les lieux. L'accusé prendra alors la voiture qu'il laissa au 17-Juin et se débarrassa ensuite de ses vêtements. Le jour de l'enterrement, l'accusé présentera ses condoléances à la famille de la victime et assistera même à l'enterrement. Entre-temps, la brigade criminelle entame une enquête. Celle-ci conduira les enquêteurs jusqu'à la voiture de la victime, dans laquelle un morceau de peau appartenant à l'accusé sera analysé. La police scientifique qui a procédé à un travail technique très professionnel détermina le coupable grâce à la blessure de sa main. Ce dernier a tenté tant bien que mal de convaincre l'assistance judiciaire disant qu'il était âgé et en légitime défense. Mais toutes ses tentatives ont fait l'effet d'un coup d'épée dans l'eau. Le représentant du ministère public a, dans un réquisitoire remarquable, déterminé que l'acte était planifié et volontaire et l'homicide prémédité, il réclame la peine capitale. La défense, usant de tout son talent, a tenté de faire admettre à la cour le concept du doute en essayant de requalifier les faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Après délibération, l'accusé sera condamné à la peine capitale par le tribunal criminel.