En bord de mer chaque camp impose son modèle Ce qui semble être une campagne pour le port du bikini n'est autre qu'un lobby au nom des libertés individuelles, pour tenter de faire plonger le pays dans l'anarchie, en témoigne cette action virtuelle hypertrophiée par les médias étrangers. La femme algérienne a depuis la nuit des temps vécu dans le respect de la morale sociale et religieuse, au sein d'un modernisme et ouverture dictés par sa conscience. Si aujourd'hui, le port du maillot de bain est une matière pour alimenter les médias français, cela s'assimile à une campagne aux dessous douteux. D'où la question quant aux zones d'ombre manipulant une poignée de femmes, pour revendiquer le droit au port du bikini. Cette polémique qui agite les réseaux sociaux, sans pour autant éviter l'Algérie, semble l'oeuvre de forces à cours d'idées pour déstabiliser le pays. Voulant à tout pris enclencher le brasier de révolte, pour faire rallier l'Algérie au camp des pays pris au piège du fameux «printemps arabe». Ils usent de la religion sous couvert des droits individuels, le port du bikini entre autres, pour faire plonger le pays dans l'anarchie. Un lobby succédant à plusieurs, avorté par la force solidaire d'un peuple qui ne cède à aucune tentative. En témoigne une fois de plus, la présence de jeunes portant des bikinis sur toutes les plages d'Algérie. Ces vacancières, âgées entre 13 et 30 ans, dont des émigrées venues passer l'été au bled sans aucune connotation libérale et n'ont été sujettes à aucune intimidation. Une tragi-comédie Cette tragi-comédie qui emballe la société algérienne, où, le port du bikini, du burkini, de hidjab, pantalons et robes, relève de l'anodin, du fashion style et de la prude, pour une société, ne prêtant aucune attention à ces images révélatrices de profondes différences de mode de vie. Depuis Annaba jusqu'à Béjaïa en passant par El Tarf, Skikda et Jijel, entre autres wilayas côtières, des jeunes filles en maillots deux-pièces et une pièce couverts de paréo après la baignade, évoluent entre mer et sable sans se soucier des regards. D'autres en burkini aux couleurs chatoyantes, déambulent sur les plages. Entre les deux, les plus prudes en hidjab, en pantalon et tee-shirt, robes longues qui collent au corps une fois mouillées. C'est dire que les plages à l'est du pays ont cette particularité d'offrir à qui les observe, un tableau parfait des différentes franges de la composante féminine. Des scènes souvent révélatrices de différences sur un fond de tolérance. Cette dernière n'est en fait qu'une post- mutation en douceur, à la faveur d'amendement modéré des moeurs morales, religieuses et sociales, dans le respect de la femme, ses droits, mais surtout la promotion du respect de la laïcité et de l'égalité. Ces ingrédients de la tolérance gagnent la morale sociale, qui ne se plaint pas et ne se considère pas pour autant offusquée par les rares cas résistants du port du bikini. Les bronzés des côtes algériennes Sur toutes les plages d'Algérie le tableau est le même. L'égalité, laïcité et mixité, coexistent en parfaite entente. Les femmes sont là pour profiter du plaisir de la baignade dans les eaux de la grande bleue. A chacune sa conception de son corps et sa tenue de baignade. Sur les plages bônoises qui accueillent des vagues d'estivants, c'est en bikini, burkini, hidjab, long fuseau, liquette à manches longues et foulard, entre autres vetements, que, ne voulant se priver du plaisir de la baignade, les femmes portent sans aucune gêne. Ces vêtements de «horma», ou «vertu», le burkini est synonyme de tolérance pour les unes, d'ouverture pour les autres, entre les unes et les autres, celle estimant que le port du bikini, relève de la liberté individuelle. Mais dans tous les cas, ces situations ne déclenchent pas d'émeutes sur les plages d'Algérie où, classe aisée, cadres moyens, nouveaux riches et émigrés se partagent les plages dans une harmonie à la thématique de vision personnelle. En bord de mer chaque camp impose son modèle, où, des scènes de femmes voilées cantonnées sur la plage résument bien les nouvelles habitudes. Elles restent au bord et bénéficient de la fraîcheur des rivages seulement en trempant leurs pieds dans l'eau. Bien que personne ne leur interdise de se baigner même avec une «m'laya». Les plus téméraires, elles, s'y aventurent tout habillées. Situation identique dans toutes les plages de l'est du pays. A Jijel, les plages, bondées, sont fréquentées majoritairement par des familles venues notamment de l'intérieur du pays. L'ambiance est fiévreuse dans cette région, autrefois fief des hordes terroristes. Aujourd'hui, Jijel renoue avec ces bars-restaurants servant de l'alcool, ces touristes nationaux et étrangers, des femmes légèrement vêtues, mais exclusivement des femmes portant le burkini et le hidjab. Ce qui n'empêche pas, que Jijel est toujours, une ville prude et conservatrice. Idem pour Béjaïa où les plages sont fréquentées par des jeunes filles en bikini, en burkini et des femmes voilées. Blottie entre grande bleue et montagnes, la terre de Yemma Gouraya n'a enregistré aucune émeute, encore moins de baignade républicaine, comme rapporté par certains journaux français. Cette image de société d'un islamisme plus social que militant est retenue sur toutes les côtes du pays qui cultivent des allures de petit paradis secret réservé aux estivants. Outre les hôtels et les bungalows offrant toutes commodités, le relief côtier offre aussi: bar avec terrasse sur mer, à la vue tout aussi imprenable, piscines... Un état qui renseigne sur l'ambiance estivale sur les 14 wilayas côtières de l'Algérie. Depuis Annaba, El Tarf, Skikda, Jijel et Bejaïa, chaque week-end, ce sont des soirées musicales à laquelle sont fortement présentes des femmes en hidjab, djilbab, jeans, shorts et robes mini. Conclusion: les plages algériennes subissent les changements profonds qui marquent la société, comme partout dans le monde. Tiraillées entre modernité et traditions, libertés individuelles et interdictions religieuses, ouverture sur le monde et repli sur soi, les femmes algériennes prônent avant tout, le halal et le respect, en se conformant sans pression aucune à la morale sociale et religieuse, avec le port du burkini. Ce vêtement est depuis les quatre dernières années, très en vogue- fashion, au même titre que le bikini qui n'a jamais disparu des plages. Porté avec un paréo, le maillot deux-pièces ou une pièce est porté par des 12 / 30 ans, puisque les femmes en général ont, avant l'apparition du burkini, opté pour, les bermudas et tee-shirts pour se baigner. En fait, ce schéma de pensée sur le port du burkini par les femmes, est plutôt lié à la notion de pudeur qui est une chose légitime et concerne chacun, du fait qu'elle est liée à la vision que chacun a de son corps. Un sentiment, pour ne pas dire un comportement, qui s'inscrit dans l'ordre d'une multitude de valeurs socioreligieuses. En réalité, les Algériens n'ont pas besoin qu'on leur inculque la tolérance et l'acceptation de l'Autre. Des principes dont témoigne l'égalité, la laïcité et la mixité caractérisant la vie sociale, sur les plages notamment. Une tempête dans un verre d'eau On s'étonne d'apprendre que dans certains médias étrangers, le maillot, le bikini en l'occurrence, serait interdit. Mieux encore, il a été rapporté par ces mêmes journaux étrangers, qu'une association de quartier, a décrété des plages pour les femmes, ce qui n'est pas vrai. Une intox donnant matière à exploiter à plus d'un titre français. Ce holà vis-à-vis de Facebook a donné l'élan à une campagne de désinformation, orchestrée par des journaux français, le journal Marianne entre autres, qui a rapporté sans vérification aucune, qu'une «baignade républicaine géante» a été organisée sur la plage de Tichy à Béjaïa le 7 août. Une fausse note démentie par le média Observatoire Algérie qui rapporte qu'aucune «baignade républicaine» ou en bikini n'a eu lieu à Tichy. Une information confirmée par les présumées organisatrices du mouvement de Annaba, affirmant n'avoir eu connaissance d'aucune action dans cette ville. La conclusion est que les médias français usent de cet altermondialisme féministe pour inventer carrément des actions. C'est à se demander si l'initiatrice de l'action «baignade républicaine» de Annaba n'est autre qu'une pièce sur l'échiquier, des commanditaires..., puisque ce mouvement virtuel n'incombe qu'à une anonyme initiatrice. Cette dernière, peut- être trop libertine pour une société qui l'a alourdie de regards. Puisque sur toutes les côtes du pays, nantis et démunis se partagent dans l'indifférence les plages. Bien que l'Algérie ne soit pas le Brésil, mais le maillot et le «hidjab» n'ont aucun problème. Il faut savoir que, comme les pays de par le monde, l'Algérie a des plages non pas privées, mais payantes et, où, les prestations de service sont d'ordre international. Ces plages sont exploitées dans le cadre de la stratégie, de la promotion du tourisme. Ces plages sont prisées surtout par les émigrés, tout autant que la jet-set du pays. Ceci n'est pas un phénomène, c'est plutôt un mode de vacances à l'occidental. Le temps d'une journée ou un séjour dans les hôtels étoilés du pays, où les plages payantes procurent une ambiance similaire à celle du Trocadéro, Nice en France. Des moments de privilège durant lesquels les femmes, soit en bikini ou en burkini, se lâchent et se détendent sous les vibrations de la musique DJ. C'est pour dire que, sur les plages d'Algérie rien n'est interdit, hormis les comportements d'atteinte à la morale universelle, la nudité entre autres. Controverses et divergences «Baignades républicaines pour lutter contre l'obscurantisme religieux», tel est le slogan d'une poignée de femmes, luttant via Facebook, contre les regards pesant du sexe opposé. Mais qui a dit que l'islam est obscur? s'interroge-t-on. L'islam a libéré dans le temps et dans l'espace la femme, en témoigne le Saint Coran dans plusieurs versets coraniques, sourat Ennissa. «La femme est libre de ses gestes et faits, comme le stipule l'islam, qui n'omet pas de rappeler à la femme, ses garde-fous, pour la protéger», nous explique Mokrane. B, professeur à l'université islamique Emir Abdelkader de Constantine. Son confrère de la même université estime que le slogan est un indicateur de lobbys manipulateurs, usant de la faiblesse de quelques femmes égarées. «Les lois de la République autorisent la femme à militer pour ses droits fondamentaux, dont la pression sociale et le conservatisme exagéré, mais pas de défier les préceptes de la religion», explique Abed Ennour. F, professeur de sciences islamiques. Les mêmes points de vue sont tissés par Saâdani. T., politicien de son état «les lois de l'Algérie, n'ont jamais interdit le port du maillot dans les plages», dit-il en ajoutant «nous sommes parmi les premiers Etats à respecter les libertés fondamentales de l'individu. Et le port du bikini relève de la liberté de conscience et la liberté personnelle», dira notre interlocuteur, qui a mis en relief l'action engagée sur Facebook par ces femmes se disant défendre une liberté «mais personne ne leur a interdit de porter le bikini. Aujourd'hui, si elles sont incapables de supporter le regard des Autres, cela ne leur donne pas le droit de donner aux faiseurs de déstabilisation dans le monde, une opportunité pour toucher à l'Algérie», devait-il expliquer, en précisant que l'intégrité et la sécurité du pays sont une ligne rouge infranchissable. Bien que controverses et points de vue ont été distincts, on s'achemine vers une optique qui, en apparence ne semble pas déranger pour autant, pour peu que chacun se respecte et tout ira déjà pour le mieux. Selon des témoignages recueillis sur des plages de Annaba et El Tarf, ce phénomène est surtout «le fait d'internautes, manipulés de l'extérieur», nous confie ce sexagénaire, accompagné de sa famille. «Je ne vois pas en quoi cela pourrait relever de troubles à l'ordre public. C'est une campagne plutôt ambigüe», nous dira un autre estivant sur la plage d'El Ballah à Lahnaya dans la wilaya d'El Tarf. «En fait le burkini, n'a fait que faciliter la baignade des femmes qui sont complexées par leurs corps et les hidjabistes», devait-il estimer. En somme, la question ne semble pas être un sujet polémique. Pour cette jeune fille en burkini, la question n'a même pas lieu d'être «je suis libre de porter ce qui me plaît, sans aucune pression et je pense que le burkini me protège bien du soleil, c'est là toute la raison», a expliqué la petite demoiselle aux cheveux crépus. Non loin, à quelques mètres, garçons et filles, celles-ci en maillots couverts de paréos et hidjab jouent au volley, situation anodine ni plus ni moins. En dépit du regard public parfois un peu insistant, il n'en demeure pas moins que les remarques restent sporadiques, puisqu' aucun incident n'a brisé le rite de la baignade pour toutes ces femmes. En conclusion, les Algériens cultivent une réputation non usurpée de tolérance et d'ouverture, leur permettant d'évoluer sans contrainte, ni atteinte à leurs droits. Ce qui fait des plages de l'Algérie, le lieu privilégié des différentes couches sociales, aisées, cadres moyens, nouveaux riches et émigrés «relâchés» Chacun dans le respect de soi-même et d'autrui, mais surtout de son référent social, culturel et religieux. Trois repères, cibles de lobby qui, jusqu'à preuve du contraire, ne sont qu'une coquille vide aux dessous faibles, ne pouvant en aucun cas déstabiliser l'Algérie, même sous couvert de la religion, de droits et libertés individuels.