Il était une fois Alger la Blanche Ce fléau est devenu un vrai problème de santé publique. De jour en jour, Alger la Blanche perd de son éclat. Les amoncellements d'immondices jonchant les moindres recoins du centre de la capitale, souillent son paysage, prenant ainsi des airs de favela. Les ordures posées pêle-mêle sur les trottoirs, font des principales artères des décharges publiques. Pis encore, des odeurs peu agréables proviennent de ces détritus en tout genre. Conjuguées à la chaleur, l'air devient irrespirable. Ce qui est d'autant plus déplorable, c'est que la majorité de la population ne semble pas être gênée plus que ça par ce spectacle bien désolant. Minimisant la gravité de ce fléau, les personnes peu soucieuses de l'environnement vont et viennent dans l'indifférence, se contentant simplement d'éviter ces amas d'ordures. Si on leur pose la question de savoir si ce phénomène est grandement causé par l'incivisme de certains, la réponse est souvent la même, «c'est de la faute aux services de ramassage qui ne font pas convenablement leur travail». Après avoir contacté hier l'entreprise de nettoyage de la wilaya d'Alger (NetCom), nous n'avons malheureusement pas pu avoir des informations quant à cette question, les responsables étant en congé. Outre les ravages causés à l'environnement, ce fléau est devenu un vrai problème de santé publique. Surtout quand il s'étend dans des lieux commerciaux comme les marchés des produits alimentaires. Chose qui est constatée dans plusieurs marchés du centre d'Alger. Il faut savoir par ailleurs, que la ville d'Alger devait contenir un nombre limité de personnes, or avec les années, les statistiques de la population ont explosé de façon considérable. De ce fait, les déchetteries ont été très vite dépassées par le flux d'ordures ménagères et autres. Bien que l'incivisme ait sa part dans l'extension de ce phénomène, il est à relever que des couacs sont régulièrement enregistrés dans les opérations de nettoyage et de ramassage. Des rebuts campent pendant des jours dans beaucoup de quartiers de la capitale, les bacs à ordures débordent et ce sont les trottoirs qui font office de décharge publique. A cet effet, un numéro vert a été mis en service par l'Agence nationale des déchets, afin de traquer le phénomène des décharges sauvages qui pullulent dans la capitale et de ses environs. Au vu de cette situation affligeante, certains observateurs estiment que c'est le ministère de l'Intérieur qui devrait se pencher sérieusement sur cette problématique, et ce, en faisant bénéficier les agents de nettoyage de vraies formations sur les opérations de ramassage d'ordures. Cependant, la responsabilité relève tout aussi bien des APC qui, pour une bonne moitié d'entre elles, se contentent seulement d'accorder une somme d'argent pour assurer le nettoyage, sans s'inquiéter du déroulement du reste de l'opération. Restreignant ainsi leur cercle d'action. Autant de facteurs qui sont donc à l'origine de l'insalubrité qui qualifie la capitale, mais aussi d'autres wilayas du pays où le même spectacle s'offre aux riverains. Néanmoins, si face à cela, certains sont démissionnaires, d'autres en revanche décident de nettoyer leurs carrés respectifs avec les moyens du bord. Régulièrement, des habitants prennent l'initiative de ramasser les déchets et les ordures qui altèrent leurs environnements respectifs. Mais cela ne suffit malheureusement pas à mettre un terme au problème. Du moment que le manque de civisme des citoyens d'une part et le laisser- aller des autorités de l'autre subsistent, la situation ne fera que se dégrader davantage.