La réaction des partis politiques est timide et peu exhaustive, peut-être que la décision de limogeage de Abdelmadjid Tebboune et son remplacement par Ahmed Ouyahia, qui s'est faite d'une manière très rapide, avait surpris plus d'un. Le président Bouteflika a mis fin hier aux fonctions du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune et a nommé Ahmed Ouyahia à sa place. Cette énième désignation de Ahmed Ouyahia est vue par le FLN ainsi: «Le président de la République Abdelaziz Bouteflika est le président du parti. Nous sommes d'accord avec toutes les décisions qu'il a eu à prendre et qu'il prendra dans l'avenir. Nous n'avons aucune objection. Ahmed Ouyahia n'est pas un rival. C'est le secrétaire général du RND. Ce parti est notre partenaire dans l'exécution du programme du président de la République. Nous allons continuer à accompagner le gouvernement à travers l'APN et le Conseil de la nation. Quant à Abdelmadjid Tebboune, c'est le président qui est au courant des raisons de son limogeage», a déclaré Sadek Bouguetaya, chargé de communication du FLN. Quant au RND, la nomination est considérée comme «un changement est salutaire dès lors que la démarche de son prédécesseur a atteint très vite ses limites». «Pour ce qui est du poste, il le connaît très bien pour l'avoir occupé à plusieurs reprises. Il connaît les difficultés auxquelles il doit faire face. Il connaît très bien la situation du pays. Il est imprégné des enjeux à la fois économiques et sociaux. Il est également imprégné des enjeux régionaux et internationaux. Donc c'est par devoir qu'il a répondu à l'appel», a précisé le porte-parole du Rassemblement national démocratique Seddik Chihab. La réaction du RCD ne s'est pas fait attendre, le chargé de communication Yassine Aissaouene a exprimé la position du Rassemblement pour la culture et la démocratie en soulignant que «ce changement témoigne de l'anarchie généralisée. Je vous rappelle que nous avons été l'un des rares partis politiques, pour ne pas dire le seul parti, à avoir dit dès le départ que Tebboune n'avait aucun pouvoir et que tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains du chef de l'Etat. Ce revirement de dernière minute en est la preuve. Pour ce qui est du choix du nouveau Premier ministre, Ahmed Ouyahia est connu comme étant un serviteur du régime», a indiqué le chargé de communication du RCD. Pour TAJ de Amar Ghoul, la nomination de Ouyahia est vue ainsi: «Notre parti félicite M. Ouyahia pour cette nomination et cet honneur accordé par le président. Ahmed Ouyahia fait partie des cadres compétents de la République. Il est capable d'assumer les responsabilités. D'ailleurs, il a assumé cette mission à plusieurs reprises. C'est donc la personne idéale pour cette fonction surtout par rapport aux défis auxquels fait face le pays. TAJ exprime sa disponibilité à continuer à travailler ensemble au sein du gouvernement pour exécuter le programme du Président», a souligné le porte-parole du TAJ, Nabil Yahiaoui. Quant à Lakhdar Benkhelaf, cadre et député de l'union Al Adala, Ennahda, El Bina, cette nomination est perçue ainsi: «Aujourd'hui, on constate que tout est lié à l'échéance de 2019. Soit, c'est le nouveau premier ministre qui va organiser la succession, soit c'est lui qui sera candidat», a-t-il mentionné. Dans le même sillage, l'ancien président de l'APN, Abdelaziz Ziari qualifie cette nomination ainsi: «Ce n'est pas la première fois que je le dis: Ahmed Ouyahia est l'homme le mieux placé (pour le poste, Ndlr). Il a les qualités et les capacités pour gérer la situation dans laquelle nous sommes et pour faire face aux difficultés que nous rencontrons actuellement sur le plan économique et social. À mon avis, c'est un choix qu'on aurait pu déjà faire il y a deux ou trois ans», a-t-il expliqué. L'organisation patronale du FCE vient de réagir via un communiqué en qualifiant la nomination de Ouyahia «disponible pour travailler avec Ahmed Ouyahia et l'ensemble des institutions de la République dans le cadre du dialogue et de la concertation pour construire une économie forte et compétitive», a-t-on précisé. Quant au Front des forces socialistes (FFS), la désignation de Ahmed Ouyahia en remplacement du désormais ex-Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune est considérée ainsi: «Nous sommes passé de l'épisode Belagoun à l'épisode Tebboune, cela est la preuve du délitement total des institutions, puisque c'est la première fois qu'un Premier ministre est dégommé en une période aussi courte», a déclaré le responsable de l'organique et du département communication, Hassen Ferli. Pour le FFS ce changement démontre que le «système est empêtré dans ses contradictions et ses luttes internes», a ajouté le responsable de la communication, Hassen Ferli. Les réactions des partis politiques sont timides et peu exhaustives, peut-être que la décision de limogeage de Abdelmadjid Tebboune et son remplacement par Ahmed Ouyahia qui s'est faite d'une manière très rapide avait surpris plus d'un. Tout compte fait, la nomination de Ahmed Ouyahia va mettre un terme aux spéculations qui faisait dire que les institutions de l'Etat étaient quasiment paralysées après l'épisode politique qui s'est déclenché entre le gouvernement Tebboune et les hommes d'affaires et à leur tête le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad. La passation de consignes aujourd'hui Le président de la République ne perd pas de temps! Le chef de l'Etat a ordonné à ce que la passation de consignes entre Abdelmadjid Tebboune et Ahmed Ouyahia ait lieu le plus tôt possible. Ainsi, on apprend de source sûre que cette obligation protocolaire aura lieu aujourd'hui. Le Président Bouteflika veut ainsi mettre fin le plus rapidement possible à la page Tebboune afin que les choses sérieuses commencent, surtout que Ouyahia, qui doit gérer la prochaine rentrée sociale et la tripartite, devra en parallèle mettre fin à l'anarchie née des décisions inconscientes de Abdelmadjid Tebboune.