Le problème de la migration clandestine vers l'Algérie, longtemps occulté, ne pouvait perdurer en son état actuel De nombreux commentateurs s'accordent à dire que «Ahmed Ouyahia a dit tout haut ce que les gens pensent tout bas des migrants africains». Le RND a confirmé les propos de son secrétaire général sur les migrants, en diffusant sur son site officiel un communiqué reprenant les déclarations de son patron. Les propos de Ahmed Ouyahia ont suscité une véritable «polémique» médiatique et enflammé les réseaux sociaux. Au-delà de l'agitation, des surenchères politiciennes, le problème de la migration clandestine vers l'Algérie, longtemps occulté ne pouvait perdurer en son état actuel, selon de nombreux observateurs. De nombreux commentateurs s'accordent à dire que «Ahmed Ouyahia a dit tout haut ce que les gens pensent tout bas des migrants africains». Certains rappellent que Ouyahia avait également plaidé lors de la campagne pour les élections législatives pour l'application de la peine de mort contre les kidnappeurs d'enfants, châtiment ou El-Kassas, mis en avant par les milieux islamistes dans leur combat d'arrière-garde. De ce fait, des observateurs décèlent derrière l'attitude du directeur de cabinet de la présidence de la République une tentative de repositionnement politique visant à soigner son image longtemps ternie par ses décisions et déclarations impopulaires, en prévision de l'échéance électorale de 2019. «Ahmed Ouyahia est allé dans le sens du vent car l'éventualité de le voir briguer l'investiture suprême en qualité de candidat du système est constamment évoquée dans les milieux politiques algérois», indique-t-on. En tout état de cause, à travers ses déclarations, le secrétaire général du RND a réussi à dresser tout le monde contre lui!. La classe politique, les organisations des droits de l'homme condamnent à l'unanimité ses propos, selon lesquels «l'immigration africaine est source de crime, de drogue et de plusieurs autres fléaux». Certains sont allés jusqu'à souligner «le caractère dangereux de ses propos, qui peuvent jeter en pâture les migrants subsahariens, qui sont déjà mal vus par beaucoup de gens». Dans les réactions en cascade suscitées par ses déclarations, même le parti de Amar Ghoul n'a pas été d'un quelconque soutien à Ouyahia. Le chargé de communication du TAJ a déclaré à TSA que «la question des réfugiés risque de ternir l'image de l' Algérie à l'étranger, d'où l'impératif de mettre en place un statut juridique permettant l'organisation de la présence des réfugies sur le sol algérien d'autant plus que l'Algérie a ratifié les conventions internationales». D'autre part, tous les partis de la mouvance islamiste, qualifient de choquantes, contraires aux usages, protocoles internationaux et aux principes humanitaires et religieux, les déclarations de Ahmed Ouyahia sur les migrants. Le MSP prône «la promulgation d' une forme juridique à même d'encadrer la présence des migrants en Algérie, qui se doit d'assumer sa responsabilité dans la gestion du dossier des migrants africains». Les formations de l'opposition quant à elles, condamnent les propos du directeur de cabinet à la présidence de la République. Pour le FFS, «la prise en charge de ce dossier doit se faire d'une manière la plus sérieuse dans le cadre des conventions internationales des droits de l'homme ratifiées par l'Algérie». «On ne peut rester insensible à cette détresse des migrants. Il faut donner un statut clair à ces réfugiés et s'occuper de leur santé et de leur sécurité», a indiqué à TSA Hassen Ferli, secrétaire national chargé de la communication. Le RCD déplore les déclaration, «scandaleuses de Ahmed Ouyahia sur les migrants subsahariens en sa qualité d'ex-chef de gouvernement et actuel directeur de cabinet du président de la République. L'Etat algérien doit assumer ses responsabilités, s'organiser pour la prise en charge de ces migrants qui ont fui les guerres, comme c'était le cas des Algériens pendant la guerre de libération. Et ce qui est condamnable, c'est que ce discours ressemble à celui du Front national français», indique sur le même site le responsable à l'organique et chargé de communication au RCD, Aissiouane Yacine.