Une véritable catastrophe sanitaire épie de près les habitants Des monticules de toutes les formes de rejets se sont formés durant le mouvement de débrayage de ces entreprises spécialisées dans la collecte des ordures. Malgré la suspension de la grève déclenchée par les entreprises privées spécialisées dans la collecte des déchets ménagers, Oran est devenue, dans tous ses coins et recoins, une ville sale, les déchets ménagers jonchent ses entrailles. Une véritable catastrophe sanitaire épie de près les habitants de la deuxième capitale du pays que l'on veut hisser vaille que vaille, au rang de métropole régionale. De l'est à l'ouest, des monticules de toutes les formes de rejets se sont constitués durant le mouvement de débrayage de ces entreprises créées, dans leur majorité au titre du dispositif de l'Agence nationale de l'emploi de jeunes, Ansej. Quelle est donc cette institution municipale qui aura l'audace de nettoyer la ville ternie durant la haute saison estivale? Ce n'est, contre toute attente pas l'APC d'Oran seulement à qui on impute une telle responsabilité? D'autant que les moyens matériels de celle-ci sont très limités, malgré les budgets faramineux dépensés durant les mandats précédents dans l'acquisition des camions et bennes tasseuses de gros tonnage. Il aura donc fallu l'intervention du secrétaire général de la wilaya d'Oran pour désamorcer le clash qui a opposé les concessionnaires et la collectivité autour d'une seule et unique revendication: le règlement de leurs redevances financières constituant le point de discorde opposant les localités ayant paraphé des contrats avec ces entreprises de collecte des déchets. Autrement dit, le paiement des dettes dont elles sont redevables est inéluctable. Mais contrairement aux attentes des propriétaires de ces camions ces dettes ne sont pas près d'être apurées définitivement. Dans ce chapitre, le secrétaire général de la wilaya s'est engagé solennellement à faire d'une telle situation une affaire personnelle en s'engageant au paiement de quelques redevances mensuelles tout en prenant en compte le règlement définitif des montants dus dans les prochains jours. Une telle mesure est toutefois apaisante, d'autant que les propriétaires des entreprises sont revenus à de meilleurs sentiments en mettant un terme à leur mouvement tout en ambitionnant que leur «calvaire», qui a trop duré, soit sérieusement pris en charge afin de percevoir leurs dus dans les tout prochains jours. D'ailleurs, ce sont ces lenteurs dans le paiement des factures mensuelles qui a été à l'origine du déclenchement, au milieu de la semaine dernière, du mouvement de grève des entreprises spécialisées dans la collecte des ordures. Ce qui a vraisemblablement fait suer les responsables locaux est le fait que ces entreprises ont, au départ de leur mouvement, affiché une intransigeance en signant et persistant que leur grève serait illimitée, d'où le spectre d'une ville totalement sale qui hantait les esprits. Les trois premiers jours de la grève ont attesté d'une telle appréhension en engendrant de sérieuses perturbations dans la collecte des ordures ménagères. Ajouté à cela le manque de civisme de certains foyers, la saleté et les odeurs nauséabondes ont atteint leur apogée. La mise à l'arrêt de pas moins de 150 camions à benne a du coup noyé la ville dans des détritus donnant d'elle une image d'une ville hideuse alors que celle-ci abrite le bureau régional de l'organisation environnementale mondiale de Arnold Schwarzenegger, le R20. En clair, la perception environnementale n'est que matière à spéculation revenant sur les lèvres des responsables locaux à l'occasion des différentes rencontres organisées dans des salons feutrés. Sinon, comment interpréter le fait que la ville qui produit quotidienne une moyenne de 1600 tonnes de déchets n'arrive plus à honorer ses redevances vis-à-vis des concessionnaires à qui le nettoiement a été confié? La réponse n'est sûrement pas pour demain! La municipalité d'Oran, du moins ses responsables, ne sont, contre toute attente, pas près de tirer les enseignements appropriés dans le traitement d'une telle situation avant de ranger le dossier. Car, les mêmes entreprises sont, durant le mois de mars de l'année en cours, montées au créneau en brandissant la même revendication: le règlement de leur situation financière. Bien mieux, au lieu d'apaiser les esprits en prenant des mesures courageuses, des responsables locaux ont opté pour la provocation en multipliant des déclarations incendiaires contre les jeunes propriétaires de ces entreprises estimant que «leur mouvement illimité est illégal». Ce n'est pas tout. Dans l'une des sorties médiatiques du secrétaire général de l'APC d'Oran, celui-ci a affirmé, sans aucune gêne, que «les grévistes ne se sont pas avisés d'informer les services municipaux de la division hygiène pour que celle-ci puisse prendre à l'avance ses dispositions en renforçant son programme de collecte». Il a ajouté en soulignant que «le problème réside au niveau de la trésorerie». Plus d'un se demande si «cette trésorerie qui n'obéit à aucune règle républicaine, soit transformée en citadelle inexpugnable! Cette institution financière échappe-t-elle à la gestion et aux ordres de sa hiérarchie? Est-ce de cette manière que l'on aborde le règlement des conflits, notamment pendant la saison estivale dans une wilaya qui mise sur 20 millions d'estivants? «C'est l'été, saison des vacances à passer dans les villes ibériques, quitte à mettre la demeure en péril ou encore en abandonnant la gestion de la cité!», dira d'un ton ironisant, un jeune cadre municipal en fonction malgré la forte chaleur caniculaire.