Les ordures s'amoncellent dans les rues du chef-lieu de wilaya. Les services de la commune n'arrivent plus à assumer leurs tâches. L'insalubrité continue de donner une image hideuse à la ville de Tizi Ouzou qui croule toujours sous les ordures. La situation s'achemine de plus en plus vers le pourrissement. Les déchets ménagers n'ont pas été ramassés depuis une semaine. Les monticules d'ordures jonchent les trottoirs dans les différents quartiers de la ville. Celle-ci est livrée à l'insalubrité avec la prolifération de décharges sauvages, notamment à proximité des habitations. Des amoncellements d'ordures, de sacs-poubelles éventrés sont laissés à même la chaussée dans certains endroits, provoquant un désagrément généralisé. Les immondices s'entassent en tous coins de rue dans chaque cité. A coté du Jardin public du centre ville, le constat est amer. En plus des eaux usées coulant à ciel ouvert, des déchets ménagers entassés ça et là dégagent des odeurs pestilentielles. Au quartier la Tour, au sud du chef-lieu de wilaya (Nouvelle ville), la station de transport urbain s'est transformée en un vaste dépôt d'ordures diverses ; sachets et bouteilles en plastique, gravats et autres détritus en tout genre, jonchent également les trottoirs de la ville, principalement les grandes artères comme la Grande rue (Bd Abane Ramdane), et la rue Lamali, longeant l'hôpital Nedir-Mohamed jusqu'au campus universitaire de Hasnaoua. «C'est désolant de voir quotidiennement cette saleté insupportable», déplore un citoyen. La ville de Tizi Ouzou génère, rappelons-le, plus de 140 tonnes de déchets ménagers par jour. Les agents de la voirie communale n'arrivent pas à assurer régulièrement leur ramassage à travers tous les quartiers du chef-lieu. Une entreprise française, Nicollin, devait être engagée pour le mois de mai dernier pour prendre en charge ces opérations, mais à ce jour rien n'est concrétisé. Selon une source proche de l'APC, le marché s'est avéré caduc, car il devait être attribué par la commission nationale, compte tenu de son enveloppe financière qui dépasse les 57 milliards de centimes. «Il y aura une entreprise privée qui sera chargée de la collecte des déchets ménagers. Celle-ci créera environ 250 nouveaux postes d'emploi. Les 200 ouvriers et le matériel de la voirie de la commune seront affectés vers les villages pour la collecte quotidienne des déchets», avait déclaré, il y a quelques semaines lors d'un point de presse, le président de l'APC de Tizi Ouzou. Notons aussi que l'APC a eu recours à des entreprises privées locales pour épauler le service de la voirie communale mais sans pour autant régler le problème à la base. La semaine dernière, les propriétaires de camions poubelles ont entrepris une action de protestation devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou pour demander le paiement des prestations fournies pendant la grève des travailleurs de la voirie communale. Enfin, les pouvoirs publics et élus à l'APC sont les premiers indexés par la population quant à l'ampleur de la saleté dans laquelle évolue la capitale du Djurdjura. Nos tentatives de faire parler le maire ou un autre responsable à l'APC de Tizi Ouzou pour plus d'explication sur cette situation n'ont pu aboutir.