Parfois, il y a des films qui sont produits en France et qui sont sensiblement algériens. Le film Paris la blanche a une relation étroite avec Alger la Blanche. Parfois, c'est plus facile de faire des films en France que de produire un film algérien en France. On est loin des films Aller simple avec Sid Ali Kouiret ou encore Une femme pour mon fils ou Prends 10 mille balles et casse-toi de Mohamed-Zemmouri. Ou surtout Ali au pays des mirages de Ahmed Rachedi. Paris la blanche relance ce cinéma de l'émigration venant d'Algérie et tourné en France. Sorti le 29 mars 2017 en salles Paris la blanche est le premier long métrage de Lidia Terki, coécrit avec Colo Tavernier. La réalisatrice filme le voyage de Rekia quittant la Kabylie pour retrouver Nour, son mari parti chercher du travail en France dans les années 1970. Pour sa prestation, la comédienne Tassadit Mandi reçoit le Prix de la meilleure actrice au Festival international du film de Saint-Jean-de-Luz en 2016. Paris la blanche est également récompensé du Prix du meilleur film France Bleu et du prix Jean-Claude Brialy des longs-métrages français au Festival Premiers Plans d'Angers en 2017. Lidia Terki est née en Algérie mais a grandi en France. Elle a interprété successivement plusieurs rôles au sein de l'industrie cinématographique, tour à tour assistante de la mise en scène, décoratrice ou membre d'une équipe de production. Sans nouvelles de son mari, Rekia, 70 ans, quitte pour la première fois l'Algérie. Pour ramener Nour dans leur village, elle est prête à tout. Mais l'homme qu'elle finit par retrouver est devenu un étranger. L'histoire de cette femme qui erre dans Paris à la recherche de son mari, ancien travailleur émigré à la retraite, a ému ceux qui ont vu le film. Algérienne, née en Kabylie, sous la colonisation, son père a épousé sa mère, une Française à la fin des années 1950. Elle a vécu en Algérie durant 10 ans par amour. L'amour est assez rare dans les films qui traitent de l'émigration algérienne en France. Ces personnes qui quittent leur pays, leurs familles, leurs parents, leurs enfants pour aller travailler ailleurs. C'est Zahir Bouzerar qui interprète le mari. L'actrice algérienne que j'avais choisie a eu un problème de santé à 10 jours du tournage. Le producteur, Jan Vasak, a choisi Tassadit Mandi pour interpréter la femme. Elle avait été choisie parce qu'elle parlait kabyle. Tassadit s'est tout de suite énormément investie dans le rôle et avec Zahir, cela a fonctionné immédiatement. Son personnage nous fait rencontrer des Syriens, des Soudanais, cette nouvelle émigration continue, des gens qui sont encore dans l'espoir, qui voient peut-être dans cette femme algérienne qui cherche son mari, la mère qu'ils ont laissée ou la femme qui pourrait venir les chercher un jour. Ce genre de films ne sera malheureusement pas découvert en Algérie, puisqu'aucune sortie n'est prévue. [email protected]