L'accord de la baisse de la production des pays producteurs sera-t-il prolongé? Les pays qui ne respectent pas leurs quotas ont été priés de rectifier le tir a indiqué hier le ministre de l'Energie. Les «24» ne dorment que d'un oeil. Comme les chats. Il y a de quoi. Tous les efforts qu'ils ont déployés depuis des mois pour rééquilibrer le marché et faire rebondir les prix peuvent être anéantis à la moindre défaillance. Les 13 pays membres et leurs 11 alliés veillent à ce que l'accord de la baisse de leur production de 1,8 million de baril par jour, décidée le 10 décembre 2016, soit scrupuleusement respecté. Il y va de leur crédibilité. De leurs équilibres budgétaires. De leur stabilité carrément. Le marché ne leur fera pas de cadeau à la moindre incartade. Les cours de l'or noir peuvent replonger. Ce qu'il faut absolument éviter. Les «égarés» ont donc été rappelés à l'ordre. Les pays qui ne respectent pas leurs quotas ont été priés de rectifier le tir, lundi à Vienne lors d'un point mensuel de suivi de l'accord, a indiqué le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. «Les commissions (de l'Opep) ont travaillé, les pays qui ne respectaient pas leurs quotas ont été rappelés à l'ordre, je pense que les choses vont aller beaucoup mieux pour la prochaine réunion de l'Opep à Vienne vers le 21 ou 22 septembre prochain» a t-il déclaré hier à l'issue d'une réunion d'inspection à la raffinerie d'Alger. Le successeur de Noureddine Bouterfa n'a cependant pas donné plus de détails sur les pays et les quotas en question. On sait cependant que le Nigeria et la Libye qui étaient exemptés de l'accord de la baisse de production de 1,8 million de b/j ont été «invités» à participer à la réunion de son suivi qui s'est tenue le 24 juillet en Russie. «Les deux pays africains ont été invités à participer à la réunion de suivi de cet accord qui se tiendra le 24 juillet en Russie», avait déclaré le ministre koweïtien du Pétrole, Essam al-Marzouk, cité par l'agence Bloomberg. Ils sont pointés du doigt au même titre que les Américains qui ont profité de la remontée des cours de l'or noir provoquée par l'accord historique conclu lors d'un sommet de l'Opep, qui s'est tenu à Alger le 28 septembre 2016, en marge du 15ème Forum de l'énergie pour relancer leur production de pétrole de schiste. L'Opep maintient malgré tout le suspense.Rien n'a filtré ou presque de la réunion qui s'est tenue le 21 août à Vienne entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés hors cartel. L'accord de la baisse de la production des pays producteurs (Opep et non-Opep) de près de 1,8 million de barils par jour qui court jusqu'en avril 2018 sera-t-il prolongé? La question demeurera en suspens. Ceux qui sont pressés de le savoir doivent prendre leur mal en patience. Cela devrait dépendre de l'état du marché. Le niveau qui sera atteint par les cours de l'or noir sera déterminant. La décision ne sera prise que dans trois mois. En novembre lors du prochain sommet de l'Opep. «L'Opep n'a pas donné d'indications sur ses plans pour le futur de ses baisses de production. Le ministre du Koweït du Pétrole a affirmé que la décision de prolonger ou non l'accord serait prise lors de la réunion officielle de novembre», a indiqué Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group. Le baril a fait fi de toutes ces déclarations. Il avait une revanche à prendre sur la séance de lundi où il avait accusé un recul. Il est reparti à la reconquête du terrain perdu. Hier vers 11h00, à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 51,98 dollars surl'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 32 cents par rapport à la clôture de lundi.Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de septembre, dont c'est le dernier jour de cotation, prenait 17 cents à 47,54 dollars. Le baril reste en embuscade. Il attend les chiffres hebdomadaires des stocks US. «Les marchés vont désormais attendre les données sur les réserves américaines, dont l'American Petroleum Institute (API) fournira un premier aperçu après la clôture européenne», a souligné Henry Croft, analyste chez Accendo Markets. Wait an see donc.