L'apport de l'Algérie, tant au niveau opérationnel que celui de la réflexion la met au centre du dispositif et lui confère une respectabilité certaine. Le mémorandum d'Alger sur la lutte contre les prises d'otages contre rançon gagnerait à connaître une mise en oeuvre avec toute la rigueur que la question impose. C'est la conviction d'experts internationaux réunis hier en atelier à Alger. Il convient de noter, à ce propos, la motion spéciale adressée par ces experts à l'Algérie pour l'efficacité dont elle fait montre dans la lutte antiterroriste. Il faut savoir à ce propos que la prévention contre les enlèvement contre rançon représente une partie importante de la lutte antiterroriste, vu que ces sommes d'argent versées pour la libération des otages aident «grandement au financement des organisations terroristes et de leurs actes», relève le coordinateur-résident des Nations unies en Algérie, Eric Overvest. «Il y a une recrudescence des enlèvements contre rançons au Sahel, ces dernières années. Les groupes terroristes tels Daesh et Al Qaïda ont de plus en plus recours à ce type d'opérations comme moyen de collecter des fonds», a indiqué le haut fonctionnaire onusien. L'ensemble des intervenants dans l'atelier ont abondé dans le même sens, mettant en exergue la nécessité d'assécher les sources de financement des organisations terroristes. Le document prescrit aussi aux gouvernements la sensibilisation du public aux poursuites judiciaires dans les affaires d'enlèvement contre rançon. L'apport de l'Algérie, tant au niveau opérationnel que celui de la réflexion la met au centre du dispositif et lui confère une respectabilité certaine. Cela dit, les efforts déployés pour réduire la portés du phénomène, fait face, selon Alger, à une architecture internationale actuelle de lutte contre le financement du terrorisme dans ses différentes dimensions insuffisante. De fait, une lutte efficace contre ce fléau n'est toujours pas à l'ordre du jour rappelle l'ambassadeur conseiller près du cabinet du ministre des Affaires étrangères, El Houas Riache. L'Algérie a, rappelons-le, offert d'abriter une conférence de l'Union africaine consacrée à la problématique, et ce, en vue d'obtenir l'élaboration d'un protocole additionnel à la convention de 1999 sur la répression du financement du terrorisme criminalisant les paiements de rançons, a expliqué El Houas Riache. «La criminalisation du paiement des rançons ainsi que l'arrêt des flux de financement du terrorisme provenant de l'extérieur du continent restent des priorités de l'action africaine en matière de lutte contre le financement du terrorisme», a-t-il poursuivi.