Une réunion se tient aujourd'hui à Alger, consacrée aux modalités de mise en œuvre du mémorandum d'Alger sur le financement du terrorisme et le paiement de rançons. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne I de la radio nationale, M. Ahmed Mizab, expert des questions sécuritaires et président de la Commission algéro-africaine pour la paix et la réconciliation, a expliqué que cette rencontre, «d'une importance stratégique se tient à l'appel de l'Algérie, qui a acquis une grande expérience en matière de lutte antiterroriste, avec la décennie noire que le pays a vécu». «L'Algérie multiplie ses interventions partout dans le monde pour faire profiter les autres pays de son expérience», ajoutant que la «lutte contre le terrorisme n'est pas forcément le recours à l'action armée, mais l'usage de moyens appropriés à ce phénomène transnational», a-t-il expliqué. Explicitant sa pensée, le président de la Commission algéro-africaine pour la paix et la réconciliation a souligné «le rôle de premier plan joué par l'Algérie pour faire face au terrorisme», précisant que le pays «grâce à son expérience sur le terrain est passé de la phase défensive à la phase de prévention contre ce phénomène qui déstabilise beaucoup de pays, en asséchant ses ressources de financement et la criminalisation du versement des rançons», a-t-il indiqué. «L'Algérie agit, au plan international, pour l'institution de lois criminalisant le versement des rançons», révélant que les organisations terroristes «ont reçu plus de deux cents (200) millions de dollars, représentant le versement de rançons par certains pays», a-t-il expliqué. «Ces ressources en cash dont bénéficient les organisations terroristes leur ont permis non seulement d'acquérir des armes redoutables mais étendre leur capacité de nuisance à d'autres pays», a encore expliqué l'invité de la radio, ajoutant que «l'Algérie continuera à mener son lobbying, au plan international, pour resserrer l'étau autour des sources de financement du terrorisme et la criminalisation du versement des rançons», a-t-il martelé. Les experts se réunissent aujourd'hui à Alger en vue «d'élaborer un addendum au mémorandum d'Alger pour identifier des mesures plus pratiques et mieux ciblées sur la prévention du paiement de rançons. Un cheminement qui reflète la volonté des Etats à lutter efficacement contre le financement du terrorisme et le paiement de rançons», a indiqué Ahmed Mizab, rappelant que c'est au mois de janvier 2014 que le Conseil de sécurité «a adopté à l'unanimité la résolution 2133 dans laquelle il est demandé aux Etats membres de l'organisation onusienne de réfléchir aux moyens d'empêcher les terroristes de profiter directement ou indirectement des enlèvements d'otages en vue d'obtenir des fonds ou des concessions politiques». «L'Algérie a traduit de nouveau dans les faits son engagement pour le non-paiement de rançons en parvenant à libérer, sans aucune contrepartie, les derniers otages enlevés par les groupes terroristes il y a plus de deux ans à Gao, au nord du Mali», a tenu à préciser le président de la Commission algéro-africaine pour la paix et la réconciliation.