Après une éclipse qui a duré des années, elle se replace de nouveau sur le marché algérien et livre concurrence. Cette eau aux vertus thérapeutiques: affection des artères, veines, appareils urinaire et digestif, provient de la source de Kasrou, distance de 7 km de l'implantation de l'entreprise. Cette source, qui existait dans les temps les plus reculés, déjà canalisée et exploitée par les Romains pour sa valeur curative (bain thermal) et conseillée par les nutritionnistes et des médecins, est en train de prendre du galon et de passer du peloton des eaux minérales chères à celui des eaux minérales sages: une bonne qualité du produit et un prix très compétitif. Au dernier classement des eaux algériennes, après analyse, l'eau de Batna (37°), a été confirmée eau minérale à 100%. Localisée au sommet du village de Tagharbit, commune de Fesdis, daïra de Batna, l'entreprise Source de Batna, dès sa création en 1976, gagna le marché national et livra même une partie de sa production à l'Arabie Saoudite. Malheureusement, ce règne fulgurant fut stoppé net par l'acte de sabotage perpétré le 12 septembre 1994 contre ses installations et machines dont la moitié fut incendiée lors de la période noire qu'a vécue l'Algérie. Ainsi, l'entreprise connut une limitation ou abolition des mouvements et sa chaîne de distribution cessa ses activités. Pour l'intérêt de l'ensemble des salariés, pour l'idéal du pays, le groupe des boissons algériennes remplaça la chaîne de production incendiée par une chaîne de marque italienne toute neuve mais l'entreprise n'arriva pas à reprendre du poil de la bête. Une mauvaise gestion et des problèmes inhérents à l'approvisionnement, aux fournitures et aux provisions freinèrent ses activités. La production, après cette phase économique de stagnation, s'ankylosa carrément. Les travailleurs essayèrent de la tenir en vie sous perfusion, mais elle vacilla et les dettes s'accumulèrent. Résultat: L'entreprise rendit l'âme. Mise en vente par le groupe de boissons d'Algérie, l'entreprise Source Batna fut adjugée à la SPA Attia. Revigorée par la combinaison des trois facteurs: source naturelle, capital et main experte de l'ensemble de son personnel, l'entreprise Source Batna est devenue compétitive. Depuis son rachat par le privé Attia, la production enregistre une courbe ascendante et, par miracle, elle retrouve sa santé. En l'espace de deux mois et demi, l'eau minérale de Batna inonde le marché national. Non seulement elle arrose toute la wilaya de Batna, mais elle est allée conquérir d'autres wilayas telles que Constantine, Biskra, Khenchela, SétifSkikda, Jijel, Alger, Souk-Ahras et la liste est longue. Plus concurrente par sa qualité et par son prix très compétitif, Batna commence à faire des jaloux. La bouteille d'une contenance de 1,5 litre est cédée aux fournisseurs à 15,80 DA. Transportée gratuitement par une dizaine de camions, Batna s'arrache. Le jour de notre passage, des camions faisaient la chaîne. Ceci confirme les témoignages des habitants du petit village de Tagharbit. Un voisin de l'entreprise dit: «Avant il passait un camion de temps en temps, maintenant ils sont nombreux, ils viennent de toutes les wilayas.» Un café vient d'ouvrir à proximité du village et peut-être un restaurant, un petit motel, qui sait, surtout que la nature offre un joli paysage. L'usine qui vacillait, retrouve son équilibre, son dynamisme et le résultat est surprenant. Le secret de la réussite du patron Attia junior, qui a accueilli L'Expression dans son bureau, l'explique par le capital injecté et l'approvisionnement conséquent en équipement et en matière. A ce sujet, il fait observer que l'entreprise était en butte à une mauvaise gestion et aux problèmes inhérents à l'approvisionnement des bouchons, des bouteilles, PET et au cumul des dettes, qui avait plongé l'entreprise dans l'inertie totale. Deux mois et demi après achat de l'entreprise, ces difficultés sont surmontées et l'entreprise a retrouvé son énergie et a commencé à produire. Lors de la visite guidée dans les ateliers de production, le patron de l'entreprise, Attia Junior, nous a fait remarquer que la chaîne de production n'avait pas encore atteint sa vitesse de croisière et que les machines tournaient uniquement à 50% du taux de production à cause des problèmes techniques qu'une équipe de techniciens italiens allaient corriger incessamment. «Dès que les machines auront été réparées et la stabilité retrouvée, observe-t-il, nous atteindrons les 12.000 bouteilles par heure. Actuellement, nous ne produisons que 5000 bouteilles à l'heure.» Il nous apprend aussi que l'entreprise Source Batna a déjà engagé des pourparlers pour acheter une deuxième chaîne de production toute neuve pour répondre à la demande du marché. Il ajoute: «Pour produire une eau de qualité, nous avons changé tous les filtres et les avons remplacés par des filtres tout neufs de 0,25 micron». Parlant de la main-d'oeuvre, il dit que l'entreprise va se renforcer par d'autres recrues. «Nous avons gardé l'ensemble des travailleurs de l'entreprise (...) Nous avons recruté six (6) ingénieurs qui sont d'ailleurs en stage de formation pour plus tard assurer le fonctionnement et la maintenance des machines.» Notre interlocuteur poursuit: «Plus tard, avec l'implantation de la deuxième machine, nous comptons compléter l'effectif du personnel de l'entreprise en enrôlant d'autres recrues, plus exactement entre 100 à 110, selon les besoins ressentis». Les travailleurs que nous avons rencontrés sur leurs lieux de travail et avec qui nous nous sommes entretenus nous ont assuré que leurs conditions de travail se sont améliorées et que la production est nettement meilleure que celle de la dernière décennie. En plus, des deux bouteilles de contenance de 1,5 litre et d'un demi-litre, l'entreprise va lancer des bouteilles de 5 litres. Il est à rappeler que l'entreprise Source Batna produit aussi de l'eau gazeuse.