La Réconciliation nationale c'est prioritairement le confortement de l'Etat de droit Cohésion, solidarité et justice sociale sont les principaux fondements de l'action de l'Exécutif, selon les instructions du chef de l'Etat. Le caractère social de l'Etat et l'obligation de solidarité entre les acteurs du Pacte national économique et social de croissance ont été réitérés par le Premier ministre et les partenaires du gouvernement lors de la «prise de contact» qui les a réunis ce jeudi. Ahmed Ouyahia, Abdelmadjid Sidi Saïd et les huit patrons présents à la rencontre, ont convenu d'un certain nombre de décisions au plan technique. Sur le fond, par contre, ce sont les orientations du chef de l'Etat en rapport avec la nécessaire cohésion des rangs qui ont constitué le fil d'Ariane de cette réunion décidée par le président de la République pour confirmer le retour de la sérénité au sein de la maison Algérie. D'ailleurs, le ton détendu du Premier ministre, du secrétaire général de l'Ugta et des autres patrons en disait assez sur la fin d'une tempête qui allait faire exploser un pacte ratifié il y a près de 30 ans et renforcé par le chef de l'Etat qui a fait de la tripartite un espace idéal pour la concertation entre les forces vives de la nation. Il faut dire que les décisions prises par le président de la République, concernant le Premier ministre sortant et le message qu'il a adressé aux Algériens à l'occasion de la journée du Moudjahid devaient constituer la fin d'une totale incompréhension et le début d'une nouvelle dynamique censée porter l'économie nationale à un niveau supérieur en matière de coordination. Le chef de l'Etat a été on ne peut plus clair dans les instructions qu'il a adressées au gouvernement. Il est question de faire du caractère social de l'Etat algérien un principe immuable. L'économie de marché, adoptée depuis près de trois décennies par l'Algérie ne doit pas se développer sur le dos des Algériens. En cela, le président Bouteflika est catégorique. Toute politique économique n'a de sens que si elle permet l'émancipation de la société dans son ensemble. Cette profession de foi a été endossée par les participants à la réunion de ce jeudi et aucun acteur ne dérogera à la règle. De fait, l'économie nationale se construira sur la base d'une solidarité sans faille. La prochaine loi de finances et toutes les mesures que décidera le gouvernement prendront en considération l'attachement du chef de l'Etat à la solidarité nationale. C'est là le sens profond du message présidentiel transmis aux Algériens, mais également aux partenaires du gouvernement. C'est également la mise en oeuvre de la démarche de Réconciliation nationale dans ses dimensions sociale et économique. Le président de la République qui en fait explicitement référence dans l'ensemble de ses messages à la nation prend toute sa signification et suppose un comportement exemplaire de l'Exécutif et du patronat pour réussir le bond «historique» que l'Algérie est condamnée à faire, ces toutes prochaines années. La Réconciliation nationale c'est prioritairement le confortement de l'Etat de droit. Pour cela, Ahmed Ouyahia qui a compris le message, l'a souligné dans son intervention à l'issue de la rencontre de ce jeudi. «L'Algérie est un Etat de droit qui s'est doté de tous les instruments juridiques pour combattre toute atteinte à la loi, en s'appuyant sur une justice indépendante. Cependant, cette tâche consiste à oeuvrer à l'application des lois, y compris dans le domaine économique avec toute l'efficacité voulue», a affirmé le Premier ministre, comme pour dire que le pays a les moyens de donner au droit sa place au sein de la société. Et d'ajouter: «Aussi, dans la sérénité et la quiétude et non en semant le trouble et la confusion». L'allusion aux méthodes brutales de son prédécesseur est évidente. Cela étant, le chef de l'Etat invite tous les Algériens à voir au-delà des personnes et considérer que l'Algérie est la maison de tous. Pour la sauvegarder, chacun est tenu à une obligation de solidarité. C'est à cela que doit s'atteler le gouvernement. Sa mission n'est certes pas facile, mais elle sera transparente et lisible, à la seule condition qu'il applique les lois de la République. La Réconciliation nationale qui a été intériorisé par les Algériens fera le reste.