Policiers et militaires sont devenus au cours des dernières années des cibles d'attaques en Europe, comme celles survenues vendredi à Bruxelles et à Londres, le plus souvent au nom du jihad. Lors des attentats jihadistes début 2015 à Paris, deux policiers font partie des douze victimes de la tuerie du 7 janvier à l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et une policière municipale est tuée le lendemain en banlieue. La France a aussi été marquée par l'assassinat le 13 juin 2016 d'un policier et de sa compagne, travaillant également pour la police, à leur domicile de Magnanville (région parisienne), où se trouvait leur fils de trois ans et demi. Le 20 avril 2017, un policier est tué par balles et deux autres blessés sur les Champs-Elysées. Sur la même avenue, un homme ayant fait allégeance à l'EI fonce deux mois plus tard sur un fourgon de gendarmerie et meurt dans l'incendie de sa voiture, chargée de deux bonbonnes de gaz fermées, d'armes et de milliers de munitions. Autre agression dans un lieu touristique: le 6 juin 2017, un «soldat du Califat» blesse à coups de marteau un policier sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Les militaires de l'opération Sentinelle, déployés depuis les attentats de 2015, sont eux attaqués à six reprises et certains blessés, par des couteaux, des machettes ou des voitures: le 3 février 2015 devant un centre communautaire juif à Nice (sud-est), le 10 avril 2015 à l'aéroport d'Orly, le 1er janvier 2016 à Valence (sud-est), le 3 février 2017 au Carrousel du Louvre, le 18 mars 2017 à l'aéroport d'Orly-sud, le 9 août 2017 à Levallois-Perret (banlieue parisienne). En mars 2012, trois militaires avaient été tués au nom du jihad par Mohamed Merah, qui a aussi assassiné trois enfants et un enseignant dans une école juive. Le 22 mars 2017, un Britannique de 52 ans, converti à l'islam et connu des services de police, lance sa voiture contre la foule sur le pont de Westminster, dans le coeur de Londres, puis poignarde un policier dans la cour du Parlement, tuant au total cinq personnes et en blessant plusieurs dizaines. L'assaillant, Khalid Masood, est abattu par la police. L'attaque est revendiquée par le groupe Etat Islamique, mais Scotland Yard ne trouve pas de preuve d'une association de l'assaillant avec l'EI ou Al Qaîda. Un soldat, Lee Rigby, avait déjà été assassiné à Londres le 22 mai 2013, par deux Londoniens d'origine nigériane voulant venger «les musulmans tués par des soldats britanniques». Le 6 août 2016, un homme vivant en Belgique attaque à la machette deux policières devant l'hôtel de police de Charleroi (sud), les blessant au visage et au cou, avant d'être abattu. L'EI revendique l'attaque. En octobre 2016, deux policiers, un homme et une femme circulant à proximité d'un hôpital, avaient été agressés avec un couteau par un homme à Schaerbeek. L'un des policiers avait été blessé «au ventre» et l'autre «au cou». L'assaillant, ancien militaire, a été inculpé de «tentative d'assassinat dans un contexte terroriste» et de «participation aux activités d'un groupe terroriste». Deux autres agressions contre les forces de l'ordre belges n'ont finalement pas fait de blessé: en septembre 2016 deux policiers avaient reçu des coups de couteau mais ont été protégés par leur gilet pare-balles, dans la commune bruxelloise de Molenbeek. Le 21 juin 2017, un militaire a abattu un Marocain, sympathisant de l'EI, qui s'était précipité sur lui après avoir fait exploser un bagage dans une gare de Bruxelles, sans faire de blessé.