Le tueur silencieux a encore frappé Les victimes sont un couple âgé de 50 et 40 ans et de deux filles de 8 et 14 ans. L e monoxyde de carbone continue encore à tuer et attrister des familles en Algérie. Le quartier de Bab El Oued, dans la capitale, a vu la fête de l'Aïd El Adha gâchée cette année par des émanations mortelles. Quatre personnes d'une même famille ont perdu en effet la vie à cause de cette substance incolore et inodore jeudi dernier. Le drame est survenu, selon le premier rapport établi par les services de la Protection civile, à 21h51. Les victimes sont, selon le même rapport, un couple âgé de 50 et 40 ans et ses deux filles âgées de 8 et 14 ans. Le décès était causé par une fuite de gaz provenant d'un chauffe-eau. Les corps des quatre victimes ont été transférés à la morgue du CHU de Bab El Oued. Les services de sécurité, qui ont été informés de l'accident ont vite ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de ce tragique accident. Le drame de Bab El Oued a rappelé par ailleurs avant-hier tristement aux Algérois l'autre accident mortel qui s'est produit le 8 août dernier dans la localité d'Hussein Dey. L'accident d'Hussein Dey a causé en effet la mort de quatre personnes: un couple et ses deux enfants en bas âge. En ayant ainsi ras le bol de ces accidents tragiques qui tendent à caractériser désormais l'Algérie dans le monde, plusieurs citoyens ont saisi avant-hier l'occasion pour interpeller une nouvelle fois les autorités concernées à revoir le mode de contrôle de ces appareils. Sachant que ces appareils sont importés dans leur grande majorité de Chine, de Turquie et de Taïwan, les citoyens sont unanimes à dire que les appareils commercialisés en Algérie sont d'une qualité médiocre. Les citoyens sont convaincus de leur préjugé, car ils savent que jusqu'à présent l'Algérie ne dispose pas d'un laboratoire spécialisé dans l'identification et le contrôle de ces appareils. Autrement dit, tous les appareils qui circulent sur le marché ne sont pas contrôlés et homologués. Cet aveu est en réalité celui des services du ministère du Commerce censés vérifier justement l'authenticité de ces appareils. Ces derniers ne cessent de déplorer l'absence de ce laboratoire dont l'information de sa réalisation remonte au moins à huit ans. Le retard dans la réalisation dudit laboratoire, est pour les ménages algériens, condamnable à plus d'un titre. Il est davantage condamnable aujourd'hui qu'il y a huit ou 10 ans. Car l'utilisation de ces appareils est généralisée à travers tous les foyers. Le gaz de ville qui permettait le fonctionnement de ces appareils il y a 15 ans uniquement dans les grands centres urbains, est présentement disponible presque dans toute l'Algérie. La seconde raison de l'enregistrement d'autant d'accidents mortels en Algérie dus à ces appareils, affirme-t-on, est la méconnaissance du mode d'emploi de ces appareils. Ecrites dans leurs majorité en anglais ou en chinois, les notices expliquant le fonctionnement de ces appareils ne sont pas à la portée des Algériens. Chose qui les pousse directement à recourir au bricolage et la débrouillardise. Les campagnes de sensibilisation devant atténuer un tant soit peu cette ignorance quant au mode d'emploi sont, force de constater, organisées de façon sporadique. Le mode d'utilisation de ces appareils devrait être, s'accordent d'aucuns parmi les spécialistes à dire, enseigné dans les établissements scolaires. 'importance du sujet n'est pas minime par rapport à celle du Code de la route. Il s'agit dans les deux cas de la préservation de la vie, laquelle n' a pas de prix.