Deux grands champions aux destins croisés Alors qu'il ne reste que quatre des dix premières têtes de série en 8es de finale, l'Espagnol et le Suisse sont bien au rendez-vous à New-York. Une hécatombe. Après une semaine de compétition, il ne reste plus en lice que quatre des 10 premières têtes de série à New York. Dans un tournoi masculin sens dessus dessous, où les hommes forts présumés tombent comme des mouches, surtout dans le bas du tableau, où Pablo Carreno Busta, 19e mondial, était le joueur le mieux classé au stade des 8es de finale débutés dimanche, Roger Federer et Rafael Nadal sont encore debout dans un haut du tableau où la hiérarchie est plus ou moins respectée. Bon gré, mal gré, le Suisse avait commencé le tournoi sur la pointe des pieds avec deux victoires laborieuses en cinq sets (Frances Tiafoe au 1er tour et Mikhail Youzhny au 2e tour). Jamais le maestro n'avait disputé deux thrillers en cinq manches lors de ses deux premiers tours en Grand Chelem. Un maître, en dos mineur, qui a connu une préparation tronquée en raison d'une blessure au dos survenue le 13 août en finale à Montréal. Pas de fausse note dans la partition au 3e tour en revanche, avec un succès en trois sets face à Feliciano Lopez (6-3, 6-3, 7-5) en 1h46. La légende vivante a retrouvé son efficacité au service et un bon timing dans ses frappes. Après avoir signé sa 13e victoire en autant de confrontations contre l'Espagnol, le numéro trois mondial retrouve en 8es de finale l'Allemand Philipp Kohlschreiber, 37e mondial, qu'il a toujours battu en 11 confrontations. De quoi nourrir certaines ambitions. «Je me suis bien mieux senti, je suis content, car j'avais de l'énergie, c'est ce qui m'inquiétait le plus après les deux premiers matchs en cinq sets, a soufflé Federer. J'avais besoin d'un match comme ça. Je redoutais de manquer de jus et d'avoir des difficultés à lancer le moteur et ça n'a pas du tout été le cas.» Dans sa ligne de mire, un 20e Grand Chelem et un petit Chelem (trois Grands Chelems remportés la même saison). Exploit qu'il avait réalisé en 2004, 2006 et 2007. Federer, 36 ans depuis le 8 août, pourrait par ailleurs devenir le plus vieux numéro un de l'histoire s'il remporte le tournoi. Un record de plus pour cet insatiable compétiteur qui n'a plus été au sommet du tennis mondial depuis le 5 novembre 2012, soit 4 ans et 9 mois. J'espère que mes trois derniers sets, bien meilleurs que mes deux premiers matchs du tournoi, vont marquer un tournant pour moi. Pour l'heure, Rafael Nadal reste accroché à son trône. Trois ans et deux mois après l'avoir quitté, l'Espagnol (31 ans) a retrouvé le 21 août le sommet du classement mondial (neuf ans après sa première accession). Pour la première fois depuis 2010, il a abordé le tournoi new-yorkais dans la peau du numéro un. Le patron s'est fait quelques frayeurs au 3e tour face à Leonardo Mayer, 59e mondial. L'Espagnol a perdu le premier set, comme ce fut le cas au tour précédent face à Taro Daniel (121e), avant de prendre progressivement la mesure de l'Argentin. «J'espère que mes trois derniers sets, bien meilleurs que mes deux premiers matchs du tournoi, vont marquer un tournant pour moi.» Peu réaliste sur ses occasions de break (6 sur 25), le double vainqueur du tournoi (2010, 2013) devra encore monter en puissance en 8es contre le fantasque Alexandr Dolgopolov, 64e mondial, très en forme, comme le prouve sa démonstration face au Serbe Viktor Troicki (6-1, 6-0, 6-4). «Je m'attends à un match difficile contre un adversaire qui peut vous compliquer la vie, surtout si je ne frappe pas mes coups droits comme j'en suis capable.» Le Majorquin, qui mène 6-2 dans son face-à-face avec l'Ukrainien, qui fut 13e mondial en 2012, s'avance en grand favori... Mais un autre tremblement de terre n'est pas à exclure dans cet US Open 2017 complètement fou.