Une crise qui au début s'est basée sur des informations accréditant le fait que ce sont deux conduites principales qui seraient en panne Si le complexe sidérurgique n'est pas alimenté par l'eau brute, pourquoi a-t-on décidé d'arrêter sa chaîne de production? Question impertinente d'une vérité qui s'est dévoilée d'elle-même, lorsqu'on considère que les 15.000 m3 /h, sur un total de 84.000 m3, représentant les besoins hydriques, destinés à l'usine sidérurgique, proviennent de la récupération des eaux de stations d'épuration de Boukhmira dans la localité de Sidi Salem. Mieux encore, il a été retenu l'achèvement et la concrétisation de deux ou trois forages, par le complexe pour assurer sa propre alimentation. Dans ce cas de figure, le complexe d'El Hadjar n'aurait nullement besoin d'eau brute et ne pourrait en aucun cas être affecté par la pénurie d'eau qui caractérise depuis le mois d'août la wilaya de Annaba. Une crise qui au début s'est basée sur des informations accréditant que ce sont deux conduites principales qui seraient en panne. Après un silence assourdissant, on vient annoncer que «le barrage de Chaffia est à sec ou presque». Situation imputée à la baisse du volume d'eau emmagasiné par le barrage, à hauteur de 21 millions de m3, dont 18 millions inexploitables en raison du problème d'envasement, principale «cause de cette crise d'eau», indique-t-on. L'état du barrage repose sur une situation dont le constat fait ressortir que, depuis 10 ans, le barrage Chaffia d'une capacité de 160 millions de m3, n'a jamais atteint son taux de remplissage complet». Et que «les 200.000 m3 d'eau /J, mobilisés pour l'approvisionnement de la wilaya de Annaba en plus des quantités destinées à l'irrigation agricole dans la wilaya d'El Tarf dépassent le volume annuellement reçu par ce barrage», justifie-t-on. Pour conclure que le volume de 4600 m3/heure affecté avant l'été à l'alimentation en eau potable des principales communes de la wilaya de Annaba: El Bouni, Sidi Amar et El Hadjar a été réduit actuellement à 850 m3/heure, est la principale raison de la crise d'eau dans la wilaya de Annaba. Cet état de fait, renseigne sur l'opacité entourant la question de l'alimentation du complexe en eau. Ce dernier qui, décidément et vraisemblablement, est, bel et bien alimenté pour ses besoins, en eau destinée aux populations, depuis le barrage de Chaffia. Contrairement à ce qui a été rapporté dans les diverses interventions des responsables de la wilaya, qui, depuis le début de la crise, n'ont pas cessé de répéter que le complexe d'El Hadjar «n'est pas alimenté depuis le barrage de Chaffia». Voilà qu'aujourd'hui, la vérité s'avère tout autre. Puisque la chaîne de production de l'entité est otage et sans équivoque de l'insuffisance hydrique dans ce barrage...! Ce qui explique la décision de l'arrêt du HF2 du géant de l'acier. Ainsi, et sur proposition de la cellule de crise mise en place par le wali de Annaba, et sur décision du ministère des Ressources en eau, après concertation avec le ministère de l'Industrie et des Mines, et pour faute de ressources hydriques, il a été, décidé mercredi dernier, en fin d' après-midi, un arrêt sécuritaire du HF2 du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Le processus d'arrêt qui est une opération technique, signifiant «descente de charge», permettrait de récupérer les 15.000 m3 alimentant le HF2 et toutes ses unités de production, les deux aciéries à oxygène entre autres. Selon les précisions apportées par le staff dirigeant du complexe, l'opération d'arrêt du HF°2, ne présente aucun danger pour les équipements du complexe fraîchement réhabilités. L'opération s'est effectuée conformément aux normes sécuritaires requises dans le domaine de la sidérurgie. C'est ainsi qu'un dispositif de sécurité a été mis en place, en présence de techniciens hautement qualifiés, et des éléments de la Protection civile, pour parer à toute éventualité. S'agissant de la reprise des activités des équipements du complexe, le HF2 et les deux aciéries à oxygène entre autres, elle se fera dans les mêmes conditions, selon un cadre du complexe, contacté par téléphone. Une reprise, qui reste pour l'heure, et selon notre interlocuteur, tributaire de l'alimentation du complexe en eau. «Quelque 4800 sidérurgistes se sont retrouvés au chômage technique, mais la situation reste soutenable pour les aguerris d'El Hadjar, qui ont supporté et surpasser des crises plus aiguës que celle-ci, qui n'est que conjoncturelle», a tenu à préciser le même interlocuteur. A noter que, profitant de l'arrêt d'activité du complexe, la direction a décidé de lancer un programme de prévention et de nettoyage sur l'ensemble des équipements du complexe. Cela consiste en la mise en service des dépoussiéreurs d'ambiance et de processus qui sera incessamment lancée. Pour l'heure et au moment de la mise sous presse, une commission ministérielle a été dépêchée par le département de Hocine Necib, pour tenter de gérer la crise de l'eau qui secoue la wilaya de Annaba, depuis plus d'un mois. Des sources proches du cabinet du wali Mohamed Salamani, nous ont confié que, les représentants de Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, les membres de la cellule de crise mise en place par le wali et tous les acteurs en charge de gérer la crise de l'eau à Annaba, enchaînent les réunions et les sorties, pour tenter, outre, de garantir une alimentation en eau, le moins que l'on puisse dire rationnalisée, d'amorcer le programme pouvant assurer à court terme des sources d'alimentation en eau pour la population annabie. Pour cela, le wali de Annaba a annoncé le lancement des travaux de réhabilitation de cinq forages inexploités et le fonçage de 12 autres nouveaux exploitables dans les deux prochains mois, en attendant les prochaines pluies. Il faut noter que les retombées de la pénurie d'eau et à défaut de mesures adéquates et urgentes risqueraient indubitablement de catalyser un embrasement démesuré à Annaba, où la crise devient chaque jour exécrable.