Cette frange de la population est en proie à la mal vie et à l'oisiveté. Yakouren, un nom évocateur qui renvoie à la forêt du même nom, un site classé qui représente l'un des plus grands espaces forestiers du pays. Yakouren, son air vivifiant, ses fontaines d'eau douce, sa faune (dont des dizaines de singes) et sa flore, endroit rêvé pour des milliers de gens qui ne cessent d'y affluer sans oublier tous ceux qui, quotidiennement, traversent le site en empruntant la nationale qui relie Tizi Ouzou à Béjaïa. Mais Yakouren a sa face cachée, celle qu'elle ne veut absolument pas montrer. Comme toutes les villes et régions du pays, elle a sa jeunesse et elle a aussi ses soucis et ses problèmes. Mal-vie, oisiveté, manque d'activités culturelles et sportives, manque d'animation tout court, le jeune de Yakouren ne peut se suffire des bienfaits de la forêt avoisinante. Comme tous ses concitoyens des autres zones d'Algérie, il a besoin d'avoir autre chose, de s'adonner à des loisirs. Comme il n'y en a pas, il tombe alors fatalement, dans «d'autres loisirs», prohibés ceux-là, du point de vue légal, mais aussi sur le plan de la santé mentale et physique. Bref, Yakouren et son site idyllique ne parviennent pas à satisfaire leur jeunesse qui verse dans la délinquance et les fléaux sociaux. L'action des pouvoirs publics est limitée, souvent par manque de moyens mais aussi par négligence face aux insurmontables problèmes de toute nature auxquels ils sont confrontés. C'est alors que la société civile entre en jeu par le biais du mouvement associatif. Un groupe de citoyens, excédé par les dérives de la jeunesse de la ville et des environs, a décidé récemment de s'unir autour du même idéal qui vise à servir cette frange de la population par des actions porteuses, car après tout, ces jeunes, en plein désarroi, sont un peu les enfants de toute la population de Yakouren. Les laisser à leur triste sort alors qu'ils ont besoin d'être soutenus et écoutés serait assimilé à un abandon familial. Le problème est si épineux, si vaste, que même des citoyens ayant quitté la région pour s'installer ailleurs comme M.Amara Hamici, ont voulu s'intégrer dans cette association pour apporter leur aide car ils ne peuvent oublier la ville qui les a vu naître. Lors de son assemblée constitutive, l'association qui a porté à sa présidence, M.Aït Si-Saïd communément appelé «Ammi Younès», compte parmi ses membres le Dr Sadok qui a rencontré un toxicomane dont les paroles l'ont ému, se sentant abandonné, car aucune initiative n'est prise à son égard. La première action de l'association portera sur la réactivité du club sportif de l'IRB Yakouren, en hibernation depuis fort longtemps. A travers le sport, elle compte amener des jeunes à avoir une occupation plus saine. Elle a également comme projet la restauration des installations sportives et d'un centre culturel pour laquelle un budget doit être dégagé. De ce point de vue, l'association a reçu les encouragements et le soutien du directeur de la jeunesse et des sports ainsi que de la DAS de la daïra d'Azazga. En attendant, l'association demande l'implication d'autres citoyennes et citoyens de la région ainsi que celle des groupes scolaires qui se doivent d'inciter leurs élèves à la pratique sportive et aux activités culturelles.