60% de la population vit aujourd'hui dans les villes. Les travaux de l'APN en séance plénière se sont poursuivis hier avec la présentation de l'avant-projet de loi relatif à l'orientation de la ville. Ce dernier est, selon des sources parlementaires, d'une importance capitale pour l'avenir du pays dans le sens où il ambitionne la réorganisation du schéma urbanistique. Selon le ministre, le texte portant orientation de la ville intervient pour parachever «une série de lois représentant une partie intégrée de la loi n° 01-20 du 12 décembre 2001 portant aménagement du territoire et de son développement durable et qui vise à protéger et à valoriser les espaces sensibles qui sont le littoral, la montagne , la steppe et les régions du Sahara.» «La loi vise la revitalisation du milieu rural et l'organisation de la ville». Le texte indique que le réseau des villes représente près de 600 agglomérations du pays dont 4 métropoles. Alger à elle seule accueille 1/14 de la population urbaine. Le gouvernement préconise avec ce texte de mettre en place de nouveaux outils, outre l'institution de l'Observatoire national de la ville dont le rôle est le suivi de la politique et l'élaboration d'études et d'analyses en vue d'améliorer et de promouvoir la ville ainsi que la mise en place d'un cadre de concertation et de coordination des différentes interventions sectorielles. La mouture aurait également pour finalité la limitation des acteurs impliqués dans cette nouvelle politique, mais aussi de permettre aux collectivités locales d'augmenter leurs ressources financières et aux citoyens d'être partie prenante dans les décisions qui concernent leur ville. Six chapitres composent le projet de loi. Le premier chapitre définit les principes généraux, à savoir la déconcentration, la décentralisation, la concertation et la coordination, les développements humain et durable, la bonne gouvernance, l'information, la culture, la préservation, l'équité sociale. Le chapitre II définit les concepts inhérents à la ville et la classification des segments qui la composent. Le chapitre III délimite le cadre et les objectifs. Ainsi, la politique de la ville vise selon le gouvernement «la réduction des disparités interquartiers et la résorption du vieux bâti de l'habitat précaire ou insalubre, mais également la maîtrise des plans de transport, de déplacement et de circulation». Le chapitre suivant détermine les acteurs et les compétences. Quant aux deux derniers registres, il est question de la mise en place des instruments et des organes qui consolideront cette politique mais aussi la mise sur pied des outils et des formules de partenariat. Les interventions des députés ont abondé pratiquement toutes dans le même sens à des exceptions près. Pour ces derniers qui émettaient leur avis concernant le projet de loi relatif à l'orientation de la ville, le texte fait état d'une grave situation qui risque de bouleverser les fondements mêmes de la société algérienne. L'exode rural qui progresse à une allure vertigineuse n'a pas fait l'objet d'une étude rationnelle quant aux raisons qui font que les habitants des zones rurales désertent leurs régions pour venir s'installer en ville au point que 80% d'Algériens vont s'installer dans les villes d'ici 2025. Ce qui constitue une grave dérive pour notamment l'agriculture qui se trouve être le premier secteur lésé dans cette histoire. Les députés ont décortiqué la loi non sans exprimer leur satisfaction quant à l'intérêt porté à la ville. A ce propos, Fateh Guerd du MSP propose carrément l'institution d'un ministère de la Ville qui serait chargé de mettre en place les mécanismes adéquats en vue d'oeuvrer à une meilleure prise en charge des préoccupations des citoyens.