Se référant à un entretien accordé par l'émissaire onusien au quotidien allemand Die Welt, la presse internationale a rapporté vendredi qu'une mission militaire d'un peu moins de 250 soldats de l'ONU allait être déployée à Tripoli. L'ONU a déclaré qu'elle n'envisageait pas de déployer une force de maintien de la paix en Libye, précisant que le retour de la Manul, évoqué par l'émissaire Ghassan Salamé, allait intervenir avec un effectif renforcé pour assurer la sécurité du personnel onusien dans ce pays. Dans une note adressée vendredi aux correspondants, la mission d'appui des Nations Unies en Libye (Manul) a démenti formellement des informations de presse attribuées au représentant spécial du secrétaire général, Ghassan Salamé, selon lesquelles l'ONU allait déployer une force de maintien de la paix en Libye. Le retour progressif de la Manul en Libye, évoqué à plusieurs reprises par M. Salamé, prévoit une augmentation de ses effectifs, y compris le personnel de sécurité chargé d'assurer la sécurité des locaux de l'ONU à Tripoli, a précisé la Manul. «La Manul est une mission politique et son mandat, tel qu'établi par le Conseil de sécurité de l'ONU, n'autorise pas la présence d'une force de maintien de la paix ou comme mentionné (par la presse) Casques bleus) à opérer en Libye», a relevé la mission, réitérant «son plein engagement en faveur de la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'unité de la Libye». Se référant à un entretien accordé par l'émissaire onusien au quotidien allemand Die Welt, la presse internationale a rapporté vendredi qu'une mission militaire d'un peu moins de 250 soldats de l'ONU allait être déployée à Tripoli pour assurer la sécurité du personnel de la Manul. Le porte parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric, a précisé vendredi qu'il s'agissait de «gardes» chargés de la sécurité du personnel civil de la mission. «Ce n'est pas un déploiement de Casques bleus», a-t-il déclaré lors de son point de presse quotidien. A l'image de la plupart des missions diplomatiques, la Manul avait quitté la Libye en 2014 face à la recrudescence des violences. Elle est basée depuis à Tunis, mais ses membres effectuent régulièrement des missions en Libye. Cet incident intervenait à la veille de l'ouverture des travaux de la réunion du comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye à laquelle participe le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, en qualité de représentant du Président de la République, hier à Brazzaville, en République du Congo. «Cette réunion s'inscrit dans le cadre des décisions de la Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UA réitérant l'engagement de l'Organisation continentale à aider les parties libyennes à trouver une solution durable à la crise dans leur pays», précise un communiqué du MAE. La réunion, qui est présidée par le président de la République du Congo, Denis Sassou N'Guesso, «se penche sur l'examen de l'évolution de la situation en Libye et passe en revue les efforts régionaux et internationaux visant au règlement de la crise dans ce pays frère», ajoute le communiqué. De hauts responsables africains ont stigmatisé à cette occasion les «dissonances des interventions» extérieures dans les tentatives de règlement du conflit libyen. «Rien n'est plus nuisible à nos efforts de solution de la crise libyenne que la contrariété des agendas et des approches des intervenants», a déclaré le président de la Commission de l'Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat en ouverture d'une réunion du comité de l'UA sur la Libye. «Je voudrais par la voie la plus audible exprimer la forte opposition de l'Afrique à cette contrariété et ces dissonances des interventions, approches et agendas extérieurs», a ajouté M.Moussa Faki plaidant pour une «meilleure cohésion entre les acteurs internationaux» pour éviter les «dysfonctionnements» et la «cacophonie». Des observateurs ont interprété ses propos comme une critique voilée envers l'initiative du président Macron, qui avait réuni à Paris fin juillet le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj et son rival le maréchal Khalifa Haftar. «L'Union africaine et son comité n'ont pas d'agenda caché en Libye», a insisté le président congolais Denis Sassou Nguesso, hôte de la rencontre. Il a demandé à la «communauté internationale de ne pas ignorer, comme en 2011, la voix de l'Afrique sur la question libyenne», en référence à l'intervention franco-britannique contre le régime du colonel El Guedhafi. Le président congolais a par ailleurs «exhorté» les Libyens à un «sursaut et à «tout mettre en oeuvre pour dépasser les clivages, à vaincre les égoïsmes individuels et partisans», lors de cette rencontre à laquelle participe le Premier ministre libyen. Les présidents sud-africain Jacob Zuma et nigérien Mahamadou Issoufou participent également à la réunion de Brazzaville, de même que des représentants de l'Union européenne et des Nations unies.