Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé à son nouveau représentant spécial en Libye, Ghassan Salamé, d'élargir les consultations sur le règlement de la crise qui secoue ce pays depuis 2011, en appuyant une solution inclusive dans le cadre de l'accord politique libyen (LPL). Le chef de l'ONU a demandé à M. Salamé de consulter largement et d'élaborer une approche globale des Nations unies ainsi qu'un plan d'action à l'appui d'une solution politique inclusive à la crise, a rapporté le site ONU Info dans un entretien avec le nouvel émissaire onusien. Le chef de la mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a été reçu vendredi dernier par Guterres au siège de l'ONU pour discuter de sa nouvelle mission qu'il va entamer ces jours-ci en Libye, selon la même source. Avant de se rendre en Libye pour des consultations approfondies avec tous les acteurs libyens, le représentant spécial devrait se réunir à New York avec les représentants de l'Algérie, de l'Egypte et de l'Italie ainsi qu'avec d'autres représentants des pays membres du Conseil de sécurité, a-t-il indiqué au site ONU Info. L'émissaire onusien a fait savoir que le chef de l'ONU avait réaffirmé durant cet entretien «la place importante qu'occupe la question libyenne dans l'agenda du secrétariat général». «Le secrétaire général accorde une très grande importance à la mission que je vais commencer en Libye», a déclaré Salamé au site d'informations de l'ONU. «Il m'a indiqué qu'il était disposé à être personnellement impliqué dans la recherche d'une solution et que je pouvais compter sur son engagement personnel pour tenter de trouver une sortie de crise qui soit acceptable pour les Libyens», a-t-il ajouté. Guterres a clairement précisé que le plan d'action onusien doit s'appuyer sur une solution politique inclusive dans le cadre du LPL. L'ONU, rappelle-t-on, avait évoqué en février dernier la possibilité d'amender cet accord pour le rendre acceptable par toutes les parties libyennes. Ghassan Salamé a relevé que la toute première priorité est d'aider les Libyens et de proposer des solutions créatives et innovantes. Il a reconnu que la déclaration conjointe adoptée à Paris par le général Khalifa Haftar et le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale libyen (GNA), Fayez al-Serraj, est certes théorique mais importante du fait que les deux parties se sont entendues sur la nécessité de parvenir à une solution politique à la crise. «Le fait que les deux parties se soient entendues qu'il n'y a de solution que politique à leur conflit est quelque chose qui, certes est théorique, mais qui est très important», a déclaré le représentant spécial. Dans son premier rapport sur la Libye transmis en avril dernier au Conseil de sécurité, Guterres avait indiqué que l'accord politique libyen continuait d'être soutenu par la majorité des acteurs libyens et internationaux comme seul cadre politique pour faire avancer le pays. Guterres avait déclaré avoir pris note de l'émergence d'un consensus sur la nécessité d'apporter des modifications limitées à l'accord. Cela représente une opportunité pour surmonter l'impasse politique actuelle et faire avancer la transition. Le secrétariat général de l'ONU avait, alors, soutenu qu'il était nécessaire d'accélérer le processus de révision de l'accord pour stabiliser la Libye car il s'agit d'un pays africain important détenant les plus grandes réserves de pétrole du continent.