on ne parle pas des augmentations de 10 ou de 15 DA, mais des prix qui ont complètement doublé En plus des prix qui ont doublé, la quasi- totalité des fruits et légumes exposés était de qualité médiocre. La succession des dépenses pour les ménages algériens ne semble pas passer sans dégâts cette fois-ci. Le peu d'économies qu'ont pu mettre de côté ces derniers après les dépenses de l'Aïd El Adha et de la rentrée scolaire, viennent d'être emportées par les flambées tous azimuts des prix des fruits et légumes. Il y a lieu de préciser, que l'on ne parle pas des augmentations de 10 ou de 15 DA, mais des prix qui ont complètement doublé. Une simple virée que nous avons effectuée hier aux deux marchés des fruits et légumes de Kouba, l'une des communes les plus peuplées de la capitale, nous a permis largement de faire le constat et de mesurer les dégâts. En plus des prix qui ont doublé, la quasi-totalité des fruits et légumes exposés était de qualité médiocre. C'est le cas de la pomme de terre, des produits maraîchers (poivron et tomate), des carottes, des navets et oignons. Outre la qualité médiocre des marchandises, les étals des commerçants étaient presque vides. A croire certains clients, les commerçants sont en train d'écouler les stocks d'avant l'Aïd. Interrogés sur cette question, bon nombre de commerçants ont avoué à demi-mot que c'était le cas. Bien entendu, pour se dédouaner de cette situation, nos interlocuteurs ont bien préparé les arguments. «J'écoule la marchandise d'avant l'Aïd, parce qu'il n'y a pas de marchandise fraîche. Tous les grossistes qui ont l'habitude de m'approvisionner n'ont donné aucun signe de vie depuis l'Aïd El Kebir. Les marchés de gros sont vides», a tenté de nous convaincre l'un des commerçants. Tout près de lui, un autre commerçant se joint à la discussion et enchaîne «si les marchés du gros sont vides, c'est parce que les agriculteurs n'ont pas encore rejoint les champs», dira-t-il, ajoutant que cette période coïncide avec la saison de l'épuisement de nombreux produits agricoles dans les champs. La pomme de terre par exemple qui se vend maintenant, provient de l'Est d'Algérie, plus précisément de Tébessa, apprend-on. La pomme de terre des wilayas du centre n'a pas encore été récoltée par les agriculteurs. L'épuisement de la production est valable aussi pour ce qui est du poivron et de la tomate. Pour revenir aux prix, la pomme de terre coûtait hier 65 DA le kg. Ce légume même s'il est de mauvaise qualité, était plus ou moins disponible sur les étals. La tomate et le poivron étaient cédés à 140 DA. La courgette à 150 DA. Ce légume qui est normalement de saison coûtait, avant la fête de l'Aïd 50 à 60 DA, a-t-on appris sur place. Les carottes et les navets dont la qualité est des plus médiocres, coûtaient respectivement hier à l'heure de notre passage (11h) 80 et 140 DA. L'oignon qui est également un aliment prisé et qu'on appelle à raison, le roi de la marmite, était cédé hier à 50 DA. L'oignon est parmi les produits dont les prix ont doublé. En effet, son prix n'excédait pas 25 DA avant la fête de l'Aïd. Concernant les haricots verts, l'autre légume qui est très prisé par ces temps de chaleur, était affiché hier à 230 DA/kg. Le prix élevé des haricots verts s'explique selon les commerçants par rapport à leur disponibilité uniquement en petites quantités. Le légume selon les commerçants se vend de plus en plus ces dernières années au niveau des champs par ceux qui ont des fêtes à organiser. Quant à la laitue, elle était cédée entre 130 et 140 DA. L'ail était affiché à 700 DA. Son prix d'avant l'Aïd, rappelons-le, était de 70 DA. Quant aux fruits dont l'indisponibilité était moins ressentie, leurs prix ont aussi connu une hausse vertigineuse. En effet, hormis le raisin dont le prix est 160 DA, tous les autres fruits coûtaient hier plus de 200 DA. La pomme dont la qualité laissait vraiment à désirer était cédée à 200 DA, la poire qui est un fruit très prisé coûtait 250DA/kg. Le melon qui est normalement un dessert de saison, son prix qui était de 40 DA, est passé à 110 DA/kg. La nectarine, quant à elle coûtait 350 DA. Par ailleurs, en venant s'approvisionner en fruits et légumes, les consommateurs faute de moyens, se sont tous contentés, a-t-on pu assister, d'acheter de petites quantités. «Je vais me contenter de ça, en attendant des jours meilleurs», nous a indiqué un citoyen apostrophé au marché de proximité jouxtant la mosquée de Ben Omar.