Quelque 23 000 entreprises activent dans l'agroalimentaire et pèsent 50% de la production nationale hors hydrocarbures. Au coeur de tous les espoirs de diversification de l'économie nationale, le secteur de l'agroalimentaire s'est doté, hier, d'un instrument stratégique censé le placer en orbite pour un développement exponentiel. Le pôle pilote de compétitivité agroalimentaire, lancé hier, par le ministre de l'Industrie et des Mines Youcef Yousfi, à partir de Blida, est censé faire office «d'outil d'importance dans la diversification de l'économie nationale, tout en donnant un nouveau souffle à notre jeune industrie», souligne Youcef Yousfi. Le séminaire qui a été consacré à l'annonce de ce lancement est le fait de l'université Saâd Dahleb de Blida. l'implication directe de l'université en qualité d'acteur actif dans le développement de la filière agro-industrielle est un signal on ne peut plus sérieux sur la volonté des pouvoirs publics. Associée à l'université de Blida, l'Union européenne (UE) qui a pris part au montage de ce pôle apporte un gage de réussite du projet, entrant dans le cadre du «processus inéluctable de diversification de l'économie classé comme prioritaire dans le programme présidentiel», a rappelé le ministre. Le choix de la Mitidja pour abriter cette rencontre s'explique, a-t-il ajouté, par le «grand dynamisme de cette région dans le domaine de l'agroalimentaire». Youcef Yousfi ne croit pas si bien dire, puisque la région compte quelque 23 000 entreprises activant dans ce créneau. La Mitidja à elle seule se taille la part du lion de la production industrielle nationale hors hydrocarbures, puisqu'elle en représente la moitié. Un bel exemple de dynamisme économique qui vient donner au pôle de compétitivité toute sa raison d'être. Mais aussi impressionnants soient-ils, les chiffres de la Mitidja demeurent encore loin des capacités dont regorge la région. «Nous n'avons pas encore atteint le niveau escompté en dépit des efforts louables», note le ministre qui pointe la grande faiblesse du secteur, puisqu'en termes d'exportation l'industrie agroalimentaire ne pèse quasiment rien du tout. Le pôle dont la mission est prioritairement de mutualiser les moyens et les efforts de l'ensemble des acteurs aura un apport certain dans l'acte d'exporter. D'ailleurs, le ministère de l'Industrie et des Mines mise beaucoup sur ce mode d'organisation pour booster la filière agroalimentaire et pas seulement. Youcef Yousfi annonce, à ce propos la création de pôles de compétitivité à d'autres régions et d'autres filières industrielles. Il est projeté le lancement de pôles en mécanique et en électromécanique. L'objectif étant, selon le ministre, «le rapprochement des entreprises entre elles en vue de les aider à faire face ensemble aux difficultés du terrain, tout en rapprochant également l'université et les centres de recherche des industriels et des producteurs». Le lancement de ce pôle, «le premier du genre à l'échelle nationale, est également inscrit en droite ligne des efforts de l'Etat pour soutenir l'innovation», a indiqué le ministre de l'Industrie et des Mines, non sans souligner que «l'Algérie a les moyens d'élargir cette initiative, eu égard à ses infrastructures de base de qualité, son parc industriel, sa main-d'oeuvre de plus en plus expérimentée, la présence d'une énergie peu coûteuse, un grand marché local et des capacités d'exportation à exploiter».