«Un gouvernement cruel avec à sa tête une femme cruelle qui a eu le prix Nobel de la paix tue et brûle des gens sans protection, incendie leurs maisons et il n'y a aucune réaction réelle. On condamne, on publie des communiqués, mais à quoi cela sert, il faut agir...» Les violences contre les musulmans rohingyas en Birmanie marquent ́ ́la mort du prix Nobel de la paix ́ ́, a déclaré le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, en mettant directement en cause la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, récompensée en 1991. ́ ́Un gouvernement cruel avec à sa tête une femme cruelle qui a eu le prix Nobel de la paix tue et brûle des gens sans protection, incendie leurs maisons et il n'y a aucune réaction réelle. On condamne, on publie des communiqués, mais à quoi cela sert, il faut agir (...) Cela marque la mort du prix Nobel de la paix ́ ́, a déclaré M. Khamenei, dans une vidéo publiée sur son site officiel. M. Khamenei a réfuté l'idée que la crise autour des Rohingyas relève d'un conflit religieux entre bouddhistes, largement majoritaires en Birmanie, et musulmans même s'il y a selon lui ́ ́certains extrémistes religieux impliqués ́ ́. ́ ́Cette affaire est politique, car c'est un gouvernement qui agit ́ ́, a-t-il affirmé. ́ ́Les gouvernements musulmans doivent agir. Nous ne disons pas qu'il faut envoyer des troupes sur place. Mais il faut faire des pressions politiques et économiques ́ ́ sur le gouvernement birman pour faire cesser les violences, a ajouté le dirigeant iranien, demandant une réunion de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) pour prendre des mesures contre la Birmanie. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir mercredi pour discuter de la crise des Rohingyas, communauté musulmane marginalisée de longue date en Birmanie (pays à 90% bouddhiste) et dont plus de 370 000 membres se sont réfugiés au Bangladesh depuis fin août pour fuir de nouvelles violences. Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, avait estimé lundi que leur ́ ́situation ïsemblaitû être un exemple classique de nettoyage ethnique ́ ́. Plusieurs lauréats du prix Nobel de la paix, comme la Pakistanaise Malala Yousafzai, le Sud-Africain Desmond Tutu ou le dalaï lama ont appelé sans succès Aung San Suu Kyi à intervenir en faveur des Rohingyas. Selon quelques médias iraniens, le Croissant-Rouge iranien a préparé une cargaison de 100 tonnes d'aide humanitaire à destination du Bangladesh pour venir en aide aux Rohingyas.