Dans plusieurs formations politiques, la femme est tout simplement exclue Plus d'un parti, notamment ceux de la mouvance islamiste, est en quête accélérée de cette représentation exigée par la réglementation, la présence féminine. Les élections locales n'emballent pas trop la gent féminine dont la présence dans les listes électorales comporte, tel que stipulé par la réglementation, une représentation de pas moins de 30% des femmes candidates. Les premiers partis à pâtir d'une telle défection, volontairement orchestrée, sont les formations islamistes ayant imposé un panel de critères inadmissibles dont le port du voile obligatoire et l'ancienneté dans le militantisme. Même ces deux critère ne sont pas dévoilés publiquement. Un tel «faux bond» est observé dans plusieurs localités déshéritées et lointaines où la femme militante est contrainte de faire dans la figuration tout en se conformant à la pensée à la fois religieuse, classique et archaïque. En effet, elle est «rétrogradée» dans le second rang laissant les premières places aux hommes, sans pour autant lui laisser le champ de manoeuvre pour qu'elle «n'ouvre» pas droit à revendiquer ses droits alors qu'elle peut facilement jouer le rôle à la fois de leader et d'avant-gardiste. Dans plusieurs listes prévues à Oran, la femme n'est pas à prendre en main ni à guider la liste des candidats à proposer aux votants. La Constitution épingle les partis en lice ne présentant pas de femmes. Plusieurs partis de la mouvance islamiste ont, comme à leur accoutumée, brillé par la ségrégation totale qu'ils affichent à l'égard de cette catégorie de la société. D'autres sont en quête accélérée de cette représentation exigée par la réglementation, la présence d'un tiers de la candidature féminine. Faute de quoi, ces formations politiques n'ouvrant pas leurs portes aux femmes sinon boudées par celles-ci, sont systématiquement exclues de la course électorale pour manquement à la loi. Plusieurs de ces formations sont prises dans l'engrenage, ne peinant pas quant à trouver cette femme dont le nom, prénom et la photo sont à placarder sur la liste devant les représenter aux municipales. Fini donc le bon vieux temps où les élections constituaient une aubaine à ne pas rater, du moins pour les femmes se faisant toutes belles avant pour entamer le périple électoral en sillonnant les quatre coins de la wilaya dans le cadre de la dissuasion des votants tout en les amadouant par leurs voix sulfureuses, en prononçant un discours plus ou moins audacieux dans lequel les droits de la femme sont réitérés ainsi que le rôle à jouer par celle-ci tout en s'engageant à se mettre à la besogne dès sont élection, défendre les acquis de la femme tout en promettant de prendre activement part à la conquête d'autres terrains dans le cadre de l'égalité des chances. Malgré les quelques droits qu'elle a arrachés et plusieurs terrains qu'elle a conquis, la femme d'aujourd'hui ne se sent plus concernée par le tralala électoral, d'où son absentéisme ces dernières années sur la scène politique. Là est toute la question qui mérite qu'on s'y attarde ne serait-ce qu'un tant soit peu. Il existe chez l'homme militant une certaine notoriété ou encore une certaine primauté qu'il n'hésite pas à afficher explicitement en tentant de rabaisser la femme sans le dire. C'est déjà un acquis chez la femme militante qui s'estime «heureuse» d'être rivalisée par l'homme et son ego, d'où l'acharnement de la femme dans la défense de ces droits que lui consacre la Loi fondamentale, la Constitution. Seulement, il s'agit là d'une petite caste de femmes qui a brisé les murs du silence l'entourant tout en démontrant que la femme peut facilement jouer des grands rôles d'ordre politique ou encore dans la gestion des affaires de la cité au même titre que l'homme. Et les «dégâts» commencent à voir le jour à commencer par la fomentation de tous les coups bas contre la femme. Dans plusieurs formations politiques, la femme est tout simplement exclue sous plusieurs fallacieux prétextes. Souvenons-nous-en. Lors des dernières législatives, plus d'une femme n'a rien trouvé de mieux à faire que de taire le mépris pour lequel elle a eu droit. Plus d'une, politiquement mature, a estimé juste de taire une telle injustice de peur de porter préjudice à sa formation dans laquelle elle est encartée, s'acquittant régulièrement de ses cotisations mensuelles tout en étant présente dans les différentes rencontres politiques organisées par son parti. Mieux, les femmes sont allées jusqu'à soutenir, malgré elles, les candidats les ayant marginalisées. C'est le cas d'une ancienne militante d'un grand parti politique qui, au lieu de se tailler la deuxième place, s'est vu placer au 10e rang de la liste des candidats. Au final, ladite militante a abdiqué à la «réalité» l'ayant quelque peu tarabustée, mais sans pour autant juger utile de crier au scandale ni encore moins claquer les portes de sa formation, comme l'ont fait plusieurs autres dans d'autres partis politiques. En somme, le choix des candidats à présenter pour les municipales du 23 novembre n'est pas une si simple mission. Se présenter aux 500 sièges municipaux des 26 communes, en plus de 52 sièges APW à pourvoir, constitue un véritable casse-tête chinois pour les responsables hiérarchiques de tous les partis, grands ou petits. La femme finira-t-elle par avoir gain de cause en étant amplement représentée? En attendant, les listes, sûrement surprenantes, sont en...confection. «Pour peu que le couturier excelle dans sa couture», dira, d'un ton ironisant, une femme ayant déposé son dossier de candidature pour représenter le vieux parti, le Front de Libération nationale. Les routes qui mènent vers les assemblées locales sont jonchées de coups bas et de peaux de bananes. Un seul credo est mis en exergue dans un tel combat: la lutte est acharnée pour se tailler les premières places quitte à faire preuve d'un mépris total vis-à-vis de la femme. Pour plus d'une pensée aux idéaux intégristes, la femme n'a pas à guider la nation, sinon pas moins une petite municipalité. Souvenons-nous-en. N'a-t-on pas observé plusieurs rassemblements qui ont fini par avoir gain de cause de la première femme élue maire de Bousfer dès qu'elle a été élue en 2012? Elle a tout simplement été chassée sans qu'aucune administration ni un quelconque parti n'ait daigné la défendre, elle qui a prouvé ses talents dans la gestion des affaires de cette municipalité durant le mandat 2007-2012.