Une foule nombreuse et un florilège d'artistes au gala de solidarité avec cet ancien militant du Mouvement culturel berbère. Une foule nombreuse et un florilège d'artistes ont pris part avant-hier, à Tizi Ouzou, au gala de solidarité avec l'ancien animateur du Mouvement culturel berbère (MCB), Saïd Boukhari, qui en dépit de sa grave maladie a tenu à être là, selon le comité de soutien à ce militant de la cause amazighe. La salle de spectacle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri d'une capacité de 600 places, qui a abrité cet événement initié en collaboration avec la direction locale de la culture et l'Organisation nationale des moudjahidine, s'est avérée trop exiguë pour contenir la foule nombreuse de citoyens, amis, militants, élus et artistes, ainsi que les membres du comité de son village natal, Bouarfa (Maâtkas), tous venus exprimer à Boukhari, souffrant d'un cancer, leur soutien et leur solidarité. «La totalité des 700 billets d'un coût de 300 DA chacun ont été vendus», s'est félicité le comité. Malgré sa lourde maladie, un cancer du pancréas pour lequel il a été opéré et suit actuellement une chimiothérapie, ce militant de la démocratie et des droits de l'homme a tenu à être présent en assistant à une bonne partie du spectacle, défiant le mal qui ronge son corps et en affichant un large sourire au public qu'il a remercié pour son soutien. Le jeune chanteur Abdelhak Sahel, a eu le privilège d'interpréter la chanson inaugurale de ce spectacle-hommage auquel a assisté le secrétaire général de la wilaya, Zinedine Tibourtine et la directrice locale de la culture, Nabila Goumeziane, ainsi que de nombreux artistes, dont certains anciens qui ont tenu à marquer leur présence. Anciens et jeunes chanteurs, dont Dahmani Belaïd, Malika Domrane, Djaffar Ali Mammar, Taleb Tahar, Ouazib Mohand Ameziane et Malik Kezoui, se sont succédé sur scène pour offrir à Saïd Boukhari un moment de joie et d'espoir. Un burnous et un diplôme de reconnaissance, ont été offerts à cet «homme de tous les combats pour les causes justes», né le 28 août 1962 au village Bouarfa dans la commune de Maâtkas, dans une famille révolutionnaire (son père et sa grand-mère paternelle ayant pris les armes contre l'armée coloniale française). De son parcours, ses amis, qui se sont relayés au micro lors de ce gala, ont cité entre autres la création, en 1988 à Tigzirt, d'un cours de langue tamazighe, sa participation au deuxième séminaire du MCB en 1989, et sa participation en 1992 à l'organisation de la lutte contre le terrorisme dans la région de Maâtkas, son grand humanisme et son dévouement pour aider les malades et les démunis. Le 3 septembre le wali avait rendu visite à Saïd Boukhari à l'unité Belloua du Centre hospitalo-universitaire de Tizi Ouzou pour le rassurer de son entière disponibilité et lui souhaiter un prompt rétablissement, rappelle-t-on.