D'une clairvoyance inouïe, ses réflexions sur la cause amazighe ont toujours été pertinentes. Le militant de la cause amazighe Saïd Boukhari, est malade. Mais sa maladie est loin de l'isoler. Bien au contraire, un large élan de solidarité s'est constitué autour de lui et sa famille. Hier, c'était au wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Bouderbali, de se rendre à son chevet accompagné de la directrice de la culture Nabila Goumeziane et du directeur général du CHU Nédir Mohamed, Abbès Ziri. Le premier responsable de la wilaya de Tizi Ouzou a assuré le malade de son entière disponibilité. Pour sa part, Saïd Boukhari a tenu à remercier les visiteurs de leur geste et a tenu également à exprimer sa satisfaction des conditions et de la prise en charge dont il bénéficie actuellement de la part du corps médical de l'hôpital. La visite du wali et de la directrice de la culture de la wilaya n'est pas la première. Bien au contraire, il y a quelques jours, un grand nombre d'artistes et d'hommes de culture se sont rendus à son chevet avec Lounis Aït Menguellet et El Hadi Ould Ali, actuel ministre de la Jeunesse et des Sports et non moins ex-directeur de la culture entre autres. L'élan de solidarité du monde artistique ne s'est pas arrêté à ce stade, mais un groupe constitué de ses membres a initié, en partenariat avec la Maison de la culture, un grand gala artistique. Ce grand rendez-vous artistique auquel on annonce de grandes figures, est prévu le 16 du mois de septembre. Ses bénéfices seront consacrés à couvrir les frais de prise en charge de l'artiste en France. Pour rappel, Saïd Boukhari a toujours été un fervent militant de la cause amazighe pour laquelle il a consacré toute sa vie. Militant de première date du MCB (Mouvement culturel berbère), il a toujours été serviable quand il a été sollicité. D'une clairvoyance inouïe, ses réflexions sur la cause amazighe ont toujours été pertinentes. Ses conférences ont toujours attiré des foules que ce soit à la Maison de la culture ou à travers les communes quand il est invité pour intervenir sur la thématique du mouvement berbère. En fait, Saïd Boukhari a conquis l'estime de tout le monde car le militant de la cause amazighe a toujours vécu sans jamais dévier à la poursuite d'un attrait quelconque. Par ailleurs, notons que la solidarité des autorités officielles est, à maints égards, rassurante. D'abord, la visite d'une personnalité comme le wali au chevet d'un militant culturel est un gage de l'importance que donne l'Etat à la culture et aux hommes qui la portent. Puis, ces visites sont aussi un gage de la volonté d'améliorer le système de santé. Car, en fait, la prise en charge à l'étranger n'est pas uniquement un besoin de Saïd Boukhari, mais de nombreux Algériens qui ne trouvent ni les moyens techniques ni les moyens financiers dans leur pays. Devant ce problème, avant l'Etat, ce sont les jeunes des quartiers et villages qui s'organisent pour faire des quêtes. Et, ces quêtes réussissent souvent à réunir les sommes nécessaires pour le transfert à l'étranger. Enfin, notons qu'au-delà de ces élans de solidarité de la part d'officiels ou de citoyens, le malade franchit déjà un pas vers la guérison. Le fait de ne pas se sentir seul et d'être soutenu dans ces moments difficiles, on va déjà mieux.