Ce chiffre représente approximativement 43% du budget de l'Etat. Un taux d'évolution de 12% a été enregistré en 2004 par rapport à l'année 2003 dans le cadre des opérations de recouvrement fiscal, hors hydrocarbures, initiées par la tutelle au niveau national. En fait le recouvrement fiscal a réalisé une recette de 711,7 milliards de dinars (MDA), soit près de 8 milliards de dollars représentant une part approximative de 44% du budget de l'Etat. L'excédent par rapport à 2003 est de 79,4 MDA. C'est ce qu'a révélé, hier, sur les ondes de la Radio nationale, Mohamed Abdou Bouderbala, directeur général des impôts. Pour ce dernier, ces recettes, en constante évolution depuis 2000, traduisent la bonne santé de l'économie nationale et l'amélioration des opérations de recouvrement. En chiffres, l'intervenant a rappelé que durant l'année 2000, le recouvrement fiscal a atteint les 455,2 MDA. Un chiffre passé d'abord en 2001 à 535,6 MDA avant de passer à 581,7 MDA en 2002. Ce qui signifie un taux d'évolution de 50% en 4 ans. M.Bouderbala a regretté néanmoins que le taux de recouvrement reste insignifiant comparativement aux autres pays dont la croissance économique reste proche de celle de l'Algérie. Ce déficit est dû essentiellement, selon l'invité de la Radio nationale, à la mauvaise organisation des services des impôts. Ce qui a obligé les responsables de tutelle à restructurer leurs services afin de dépasser un taux variant entre 1 et 2% par an, dans l'espoir que le recouvrement fiscal atteigne les 20 à 24% du PIB. Pour ce faire, l'administration fiscale subit ces derniers temps une restructuration profonde, a précisé le même responsable qui a révélé également que l'Etat a dégagé pour cette opération une enveloppe budgétaire de 19 milliards de dinars dans le cadre du plan de relance économique. Ces réformes sont étalées sur cinq ans, rappelle-t-on. Dans le même sillage, M.Bouderbala a affirmé que l'intronisation de la Direction des grandes entreprises chargée de la gestion de la fiscalité des grandes entreprises n'est qu'une première étape des réformes engagées. Créée en septembre 2002 par décret exécutif, la DGE, convient-il de préciser, a pour principale mission d'assurer une meilleure gestion de la fiscalité des gros contribuables que sont les entreprises publiques et privées dont le chiffre d'affaires annuel dépasse les 100 millions de dinars, ainsi que les entreprises et les sociétés étrangères. La DGE aura à prendre en charge la fiscalité d'«un millier de grandes entreprises nationales et étrangères opérant en Algérie», ce qui représente une part de «plus de 70%» du produit fiscal global. Le chiffre d'affaires annuel de la DGE devrait dépasser les 100 millions de dinars. Par ailleurs, et toujours dans le cadre de ces réformes, il est prévu la création d'une centaine de centres locaux des impôts, implantés dans toutes les wilayas et chargés de gérer la fiscalité des petites et moyennes entreprises (PME), mais aussi une structure spécifique aux petits commerçants au nombre de 75.000 devant contribuer à simplifier les procédures et à améliorer le recouvrement fiscal de cette catégorie de contribuables. Ces commerçants contribuent à hauteur de 75% des contribuables même si leur taux de participation ne représente que 5% des rentrées fiscales, soit 0,68% du PIB. Enfin, le responsable des impôts a annoncé la création d'une inspection spécialisée chargée du recouvrement de la fiscalité de l'immobilier, l'or, des spiritueux, du tabac et de l'activité agricole.