Abdelkader Mesdoua Il a été directeur général du protocole au niveau du ministère des Affaires étrangères. Un poste qui avait fait de lui le véritable chef d'orchestre gérant avec doigté tous les ambassadeurs accrédités en Algérie. Un torrent de critiques a accompagné la nomination de Abdelkader Mesdoua en qualité d`ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l'Algérie auprès de la France. Une avalanche de 30 articles de presse s'est abattue en l'espace de quelques jours sur ce diplomate chevronné le clouant au pilori. Il fallait avoir une carapace blindée pour ne pas céder à un pareil déchaînement ou peut-être Abdelkader Mesdoua a-t-il lu Paul Valéry: «Le triomphe de l'adversaire est de vous faire croire ce qu'il dit de vous.» Ses états de service sont pourtant éloquents. Né le 19 mars 1957 à Oran, son compteur affiche allégrement 36 ans de carrière bien remplie. Il a été trois fois ambassadeur au Nigeria, au Bénin et au Togo avec résidence à Abuja, en Serbie et au Monténégro avant d'être nommé en Libye, un poste qu'il n'a pas rejoint en raison de la situation sécuritaire qui régnait dans ce pays voisin. Au Nigeria, il a eu à gérer le Programme du Nepad pour lequel l'Algérie a joué un rôle majeur. Un programme aux grandes ambitions. Les projets engagés par l'Algérie sont, de par leur envergure, des facteurs favorisant l'intégration régionale et continentale. Son passage à Abuja a été surtout marqué par une dense activité diplomatique et politique. Il a eu à gérer en tant qu'ambassadeur plus de 10 visites présidentielles, sans le moindre couac, sans la moindre faille. Quand on sait qu'il y a des ambassadeurs qui n'ont jamais reçu la visite d'un ministre, l'on comprend que Mesdoua a plusieurs étoiles à accrocher sur son tableau. En Serbie, il s'est attelé surtout à récupérer un patrimoine d'une valeur inestimable. Après l'éclatement de l'ex-Yougoslavie, il fallait bien s'occuper des archives de la guerre de libération fort nombreuses et qui allaient disparaître dans la nature. Chemin faisant, il a rétabli les ponts de la coopération entre l'Algérie et la Serbie. En Libye, Mesdoua a été directement impliqué dans le processus de règlement de la crise libyenne sou la direction avisée du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. C'est ainsi qu'il a pris part à tous les rounds de négociations, aux rencontres parlementaires et avec les pays impliqués dans le dossier libyen comme la France, la Grande-Bretagne, la Tunisie, l'Egypte et le Niger. Que dire encore sinon que Mesdoua était directeur général du protocole au niveau du ministère des Affaires étrangères. Un poste qui avait fait de lui le véritable chef d'orchestre gérant avec doigté tous les ambassadeurs accrédités en Algérie. Une tâche d'une immense complexité et qui renseigne sur sa parfaite maîtrise des affaires consulaires. Des affaires pour lesquelles il sera d'ailleurs très sollicité en France où réside une forte communauté algérienne. Aux Nations unies, Abdelkader Mesdoua n'a pas fait que de la figuration. Son CV est à ce titre éloquent: on retient qu'il a été ministre-conseiller, représentant permanent adjoint de la mission permanente de l'Algérie à l'ONU de décembre 1997 à janvier 2001, avant de devenir le premier conseiller de cette même mission. N'a-t-il pas représenté l'Algérie à la 1ère commission chargée du désarmement et de la sécurité internationale? Vice-président de la commission du désarmement de l'ONU en avril 1998, président du groupe de travail sur la création des zones exemptées d'armes nucléaires en avril 1997, chef de la délégation algérienne au Sommet de l'ONU sur l'environnement Rio-5 à New York en juin 1997 et le CV est encore trop long... sans compter sa participation à plusieurs sommets de l'OUA, de l'UA, Nepad, OCI, Ligue arabe, conférences, séminaires et ateliers internationaux sur diverses questions et différentes thématiques. Faut-il encore souligner que Mesdoua est coauteur d'une étude intitulée: «Voies et moyens de la sécurité en Méditerranée perçue par les pays du Sud», publiée en juin 1995 par la revue Fondation méditerranéennes d'études stratégiques en juin 1995. Le gouvernement français a donné son agrément et Abdelkader Mesdoua rejoindra son poste dans les tout prochains jours. Sa première activité, son premier dossier, sera la préparation de la quatrième session du Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn) algéro-français, prévu le 7 décembre prochain avec la participation du Premier ministre, Ahmed Ouyahia.