Le téléphérique d'Oran est tout simplement en panne Les Jeux méditerranéens, pour lesquels l'Algérie met le paquet, sont à quelques encablures. L'Expression a fini par avoir gain de cause en soulevant dans l'une de ses éditions toutes récentes, l'ensemble des détails et embûches entravant la remise en fonction des câbles du téléphérique d'Oran. Sa panne sera totalement prise en charge par l'Entreprise nationale des ascenseurs et ce, dans le cadre du projet de réfection totale dudit transport par câbles. Une telle information vient d'être confirmée par la direction des transports d'Oran annonçant, sans avancer un quelconque montant budgétaire, que «les travaux de réfection du téléphérique seront lancés en 2018». Le projet, ajoute-t-on, portera essentiellement sur le remplacement des anciennes installations par de nouveaux équipements répondant aux normes technologiques modernes». Autrement dit, un téléphérique neuf sera mis en place. Dans le but de la concrétisation d'un tel chantier, une délégation, guidée par le directeur de l'Entreprise algéro-suisse, se rendra en visite à Oran en vue de discussions essentiellement sur le téléphérique et superviser le projet à relancer au cours de l'année prochaine, 2018. Ladite entreprise s'est vu rappelons-le, attribuer les projets de rénovation et de requalification des téléphériques d'Alger, Blida et Tlemcen. Le cas d'Oran mérite qu'on s'y attarde. Comme un peu partout dans plusieurs wilayas du pays, la rénovation des installations de base est devenue plus qu'un refrain. En effet, après chaque opération de rénovation d'un quelconque projet, on songe déjà à la réhabilitation que l'on doit opérer quelques années après. C'est le cas du téléphérique d'Oran qui, moins de 10 années, après son relancement par le président de la République, est totalement à l'abandon après que ses cabines eurent été clouées dans le terminal de Derb pendant que d'autres demeurent suspendues dans la trajectoire liant, dans le ciel, le centre-ville d'Oran au Plateau de Moula Abdelkader situé sur les hauteurs du Mont Murdjadjou. Le téléphérique d'Oran est tout simplement en panne attendant une opération de rénovation. A qui la faute? La réponse à une telle question revient de droit aux responsables du métro d'Alger, entreprise ayant pris en main la gestion du téléphérique d'Oran. Qui aura donc l'audace quant à prendre cette décision courageuse visant à redémarrer le téléphérique après un arrêt qui n'a que trop duré? Là encore, la réponse n'est pas pour demain, d'autant que la crise économique, provoquée par la chute des prix du pétrole, oblige les responsables locaux à ne plus évoquer la question des finances. La crise économique a frappé de plein fouet plusieurs secteurs névralgiques. En attendant, les cabines du téléphérique d'Oran ne survolent plus le ciel de la capitale de l'Ouest au grand dam des amoureux de la ville attendant sa transformation en métropole régionale sur tous les plans! Après donc avoir servi de plateforme accueillant les passionnés de la traversée via le ciel, les environs entourant les terminaux des Planteurs et de Derb sont devenus des dépotoirs géants, renvoyant des images à la fois hideuses et désolantes de la ville. Le constat est de visu perceptible, d'où la sortie récente des habitants des deux quartiers de Derb et des Planteurs revendiquant la prise en charge, par la wilaya d'Oran, dudit projet. Celle-ci, mise dans l'embarras, n'a d'autre alternative que d'abdiquer et songer d'ores et déjà à relancer le projet, d'autant que les Jeux méditerranéens, pour lesquels l'Algérie a mis le paquet, sont à quelques encablures. Ayant fait l'objet d'un acte de sabotage terroriste, le téléphérique a vu son câble exploser en plein ciel de Sidi El Houari en 1992. Et depuis, ses cabines sont restées plombées en l'air sans que l'on ait pensé à leur réfection vu la situation sécuritaire qui ne le permettait pas. Plusieurs autres cabines ont été clouées dans les terminaux de Ben Daoud, ex-Magenta. La décennie noire passée, les responsables locaux songèrent à la remise sur câble. Un premier fonds de 24 milliards de centimes a été dégagé, 10 milliards sur un fonds communal et le reste sur le budget de la wilaya. En 2007, le coup d'envoi officiel du transport par câbles a été donné pompeusement par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, malgré les petites remarques faites sur place par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales d'alors, Noureddine Yazid Zerhouni affirmant à l'époque que «les cabines devant survoler le quartier de Sidi El Houari en ralliant la ville d'Oran au Mont Murdjadjo, ne sont pas appropriées pour le transport, étant donné qu'elles sont identiques à celles du transport des skieurs».