Palais de justice d'Oran L'entreprise suisse s'est fixée un délai de 15 mois pour la remise à l'état neuf du téléphérique. Le devenir du téléphérique d'Oran est tributaire de l'arbitrage de la justice devant trancher sur le contentieux opposant la Société algérienne Batimétal à la société suisse Garaventa, ayant raflé le marché portant sur la rénovation des installations et cabines du téléphérique. C'est ce que l'on apprend auprès des sources proches du métro d'Alger sans pour autant avancer une quelconque raison palpable ayant motivé le recours à l'arbitrage de la justice. Selon des indiscrétions, le motif principal serait lié au non-paiement d'une facture relative à des travaux supplémentaires accomplis par l'entreprise étrangère. Celle-ci n'a rien trouvé de mieux à faire que de plier bagage avant d'abandonner le projet. Pour le moment, deux solutions sont envisageables. La première consiste en la résiliation du contrat liant les deux parties et la mise en place d'un nouveau cahier des charges devant jalonner l'étape à observer dans le cadre de la réhabilitation du téléphérique d'Oran, opération pour laquelle un montant de 120 milliards DA a été consacré. La deuxième démarche porte sur la désignation d'une nouvelle entreprise. Dans la première étape, la société suisse, ayant pris le projet en marche en 2015, s'est, selon des indiscrétions, lancée dans des travaux en commençant par le déboulonnement des anciennes installations, poteaux et anciennes cabines. La même entreprise étrangère s'est fixée un délai de 15 mois pour la remise à l'état neuf du téléphérique. Du coup et sans aucune explication avancée jusque-là, des problèmes administratifs surgissent bloquant ainsi le projet au grand dam des admirateurs survolant le vieil Oran par câble. Le projet a été lancé au petit pied. Il porte sur la réhabilitation totale de ce moyen de transport par câbles à commencer par la révision à la hausse du nombre de cabines et la réduction de la durée de la trajectoire devant lier le centre d'Oran au plateau de Murdjadjou. Les Oranais ainsi que les visiteurs de la ville des Deux Lions ne jouiront par de sitôt des avantages de ce mode de transport écologique. Dans un passé récent, ses responsables locaux «vantaient» pompeusement le projet consistant en la rénovation totale du téléphérique d'Oran. Plus d'un, notamment des cadres proches à la wilaya d'Oran, annonçaient que «le projet, qui sera lancé en urgence, revêt une priorité et une importance capitales». «En plus du réaménagement de toutes les stations du téléphérique, de nouvelles cabines seront installées, a ajouté le wali d'Oran», expliquant que «la trajectoire du téléphérique sera élargie pour relier la localité de Mers El Kebir à la ville d'Oran via la plate-forme Moulay Abdelkader. Dans le tas, le projet a été confié à une société mixte algéro-suisse. Ayant fait l'objet d'un acte de sabotage terroriste, son câble a explosé en plein ciel de Sidi El Houari en 1992. Et depuis, ses cabines sont restées plombées dans le ciel, aucun n'a songé à leur réfection vu la situation sécuritaire qui ne le permettait pas. Plusieurs autres cabines ont été clouées dans les terminaux de Ben Daoud, ex-Magenta. La décennie noire passée, les responsables locaux songèrent à sa remise sur câble. Un premier fond de 24 milliards de centimes a été dégagé, 10 milliards sur un fonds communal et le reste sur le budget de la wilaya. Août 2007, le coup d'envoi officiel du transport par câbles a été donné pompeusement par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, malgré les petites remarques faites sur place par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales d'alors, Noureddine Yazid Zerhouni en affirmant à l'époque que «les cabines devant survoler le quartier de Sidi El Houari en ralliant la ville d'Oran au Mont Murdjadjo, ne sont pas appropriées pour le transport, étant donné qu'elles sont identiques à celles du transport des skieurs». Peu de temps après, le téléphérique a été de nouveau saccagé et vandalisé, voire saboté dans le sillage des protestations populaires menées par les habitants des quartiers des Planteurs, Sidi El Houari et Derb, revendiquant leur droit au logement social. La facture payée a été de l'ordre de 500 millions de centimes qui ont été alloués à l'acquisition de nouvelles télécabines. Un autre pactole de 500 millions de centimes a été déboursé, suite à d'autres tracasseries enregistrées, peu de temps après. Les techniciens suisses, venus à la rescousse, n'ont rien pu faire. Les responsables de l''Entreprise publique des transports d'Oran (ETO), qui ont pris les commandes ont sué dans la gestion aussi bien technique que financière du téléphérique. L'un de leurs rapports tombera comme un couperet, vu que les conclusions sont accablantes en faisant état de la non-conformité du téléphérique avec les normes d'exploitation requises. D'autres problèmes se sont accumulés à telle enseigne que plus d'un versera dans la spéculation. En attendant, le téléphérique d'Oran ne fonctionne plus malgré tous les moyens, humains et financiers, qui ont été mobilisés à plusieurs reprises pour qu'il assure de bonnes prestations et un bon service. Le téléphérique d'Oran a vu le jour durant les années 1980 avant qu'il ne soit plastiqué par la horde terroriste en 1992. «Là est la légende surréaliste d'un projet budgétivore pour se retrouver encore une fois avec des cabines immobilisées dans l'air.»