Le logement, l'un des casse-tête quotidiens, et l'emploi au coeur des activités de cette responsable. La région de Tizi Ouzou qui a connu des événements aussi tragiques que longs et douloureux a décidé de tourner la page et de s'atteler au développement. Partout, l'espoir est au bout des lèvres, le retard est certes immense, mais les volontés existent et c'est assez réconfortant que de voir aussi bien des responsables locaux que les citoyens unir leurs efforts pour dépasser les problèmes et affronter l'avenir. L'un des problèmes les plus cruciaux de la ville de Tizi Ouzou reste, sans conteste aucun, le logement. Approchée, la chef de daïra, Mme Zaoui Rachida, qui nous reçoit dans son bureau explique ses espoirs et ses voeux, comme elle fait part des contraintes que connaît ce secteur combien sensible. La chef de daïra dans un large tour d'horizon dira également ses espoirs de revoir enfin l'activité économique repartir du bon pied. A propos du logement, Mme Zaoui commence par expliquer que «le problème crucial à Tizi Ouzou est le manque d'assiette. La totalité des terrains étant pris par les coopératives immobilières. Il y a énormément de spéculation autour de ces terrains. Certaines coopératives ont carrément versé dans ce travers. Si je vous dis qu'il y a des coopérateurs qui ont vendu leur logement avant même que les fondations de l'immeuble ne soient tracées. D'autres logements sont revendus deux, voire trois fois et ce, avant même que ces logements ne soient construits. D'où le problème assez ardu qui se pose à la ville: des gens ayant jusqu'à trois ou même quatre logements et des pères de famille attendant des années, voire des décennies leur logement! C'est tout simplement kafkaïen!» En ce qui concerne le logement social participatif, la chef de daïra affirme que «tous les terrains sont bradés et il a été difficile de lancer des projets faute justement de terrain d'assiette». Comme elle ajoute et avec beaucoup de peine «aucun programme n'a pu être lancé. Les 250 logements prévus en 2000 ont été ainsi délocalisés». Le problème des espaces verts a été également abordé par la chef de daïra qui a expliqué à ce sujet que «le POS de la Nouvelle-ville où existe ce problème est fait en classant cette zone comme une zone d'habitat à haute densité. Certes, la situation est au moins dramatique. La quasi-totalité des espaces verts est vendue aux coopératives ou sur le point de l'être. Il y a des constructions qui empiètent sur les trottoirs ou encore qui sont érigées sur les réseaux d'AEP, d'assainissement, de gaz etc. La situation est alarmante. L'administration n'est pas restée les bras croisés, loin de là. Une enquête est ainsi déclenchée à la Nouvelle-ville; des constructions pourraient fort bien être touchées par des décisions difficiles. On pourrait aller jusqu'à l'annulation des permis de construire, entre autres». La chef de daïra garde cependant l'espoir chevillé au corps et semble assez sereine car, dit-elle, «pour le logement socio-participatif un terrain de 14 ha vient d'être dégagé du côté de la zone des dépôts (zone sud-ouest) et la situation est assainie. Aussi, nous comptons lancer en cet endroit 440 logements auxquels il faut ajouter les logements socio-participatifs accordés à l'Opgi. C'est un souffle pour la ville». La chef de daïra n'omet pas d'évoquer les logements squattés: «Il y a 260 logements qui sont indûment occupés à Tizi Ouzou. La justice est saisie du dossier. Le règlement de ce problème est attendu incessamment!» Mme Zaoui donne les chiffres des demandes de logements pour Tizi Ouzou qui sont de l'ordre de 8000 pour 260 logements prêts. Autrement dit, des difficultés attendues. La chef de daïra de Tizi Ouzou a bien voulu aborder un autre problème de taille, celui du chômage. Elle s'est montrée assez positive car pour elle «des investisseurs se pressent à Tizi Ouzou. La zone de Tala Athmane est prête pour recevoir ces investisseurs, ce qui dans un avenir immédiat est porteur d'espoir. Déjà un investisseur vient de promettre 800 emplois, c'est énorme et peu à la fois, mais tout cela mis bout à bout...». Pour Mme Zaoui, «les horizons sont prometteurs et Tizi Ouzou connaît une amélioration qui ira en grandissant! Pour le foncier le problème est réglé. Il reste ces tiraillements dans certaines APC et ces communes sans assemblée, ce qui explique des retards au niveau des PCD». Enfin interrogés sur certains «sinistrés», notamment ceux actuellement toujours sous la tente à la piscine olympique, Mme Zaoui ne démord pas de sa position: «Pour moi, ce sont des cas sociaux et pas des sinistrés; que ceux en mesure de prouver le contraire viennent le dire! Ces gens-là sont donc en mesure d'espérer des logements décents comme tous les autres cas sociaux et ils sont nombreux à Tizi Ouzou.» Mme Zaoui qui compte cinq ans à la tête de la daïra de Tizi Ouzou est certainement l'exemple d'administrateur qui se déploie sans compter pour sa circonscription; il lui arrive de trancher dans le vif, mais il semble que c'est avec beaucoup de peine que la femme et la mère de famille qu'elle est prend le dessus, et selon des sources il lui arrive souvent de faire plutôt que ce dicte la situation ce que dicte son coeur!