La Ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit vient par un arrêté ministériel de sommer le corps de l'enseignement d'interdire le port du voile intégral et du niqab dans les écoles algériennes. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a réitéré son soutien à la ministre de l'Education par rapport à ce qu'elle est en train de subir comme pression et chantage de la part des islamo-conservateurs en soulignant que «en mon nom et au nom de tout le gouvernement je dis qu'il n'y a qu'un seul Dieu, avant d'ajouter que ceux qui apostasient les gens sont des terroristes», a-t-il fulminé. L'école est devenue un espace de tiraillements idéologiques par excellence. Alors que la vocation de ce sanctuaire réservé scrupuleusement au savoir et à la promotion de la connaissance et la citoyenneté doit être préservé des pesanteurs et des prismes qui s'expriment sous tous les acabits. Benghabrit, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est la cible potentielle des porteurs de projet rétrograde et obscurantiste, se cachant derrière l'argument fallacieux de défendre les valeurs de la nation en faisant d'elles des constantes immuables et ubuesques, au nom de la religion pour régenter la société et la détourner des vrais défis qui la guettent mordicus. Les islamo-conservateurs en mal d'ancrage au sein de la société, s'attaquent à l'école répulicaine en faisant de Benghabrit leur cheval de bataille. Cette ministre, de surcroît une femme, a été l'objet d'attaques et d'insultes, voire frappée d'hérésie même, qu'aucun ministre de la République n'a été traité de la sorte, pour cause, l'approche moderne, critique de l'enseignement qui doit sous-tendre le système éducatif qui a été dévoyé et dénaturé par les dépositaires d'une école sclérosée et dépourvue de sa sève, à savoir de promouvoir la raison critique et l'esprit scientifique. De la «Basmala» au niqab, les islamo-conservateurs cherchent à dénaturer le grand débat censé être approfondi pour sortir l'école de l'ornière et la libérer du joug de la régression qui font d'elle réellement, une école sinistrée. L'école doit être balisée et éloignée du poids des clivages politiciens et idéologiques des plus mortifères. L'expérience des années 70 n'a pas suscité ce genre de débats stériles que l'on observe aujourd'hui à propos des manuels scolaires. Alors que ces derniers n'ont pas été estampillés par la «Basmala», hormis le manuel réservé à l'éducation religieuse. C'est dire que, «quand on chasse le naturel, il revient au galop». Les islamistes se proposent toujours comme les gardiens de la vertu et du sacré, alors qu'ils oublient qu'ils sont soumis à la loi qui encadre l'activité des partis politiques. Faire de la politique, c'est se référer à ses critères et non pas recourir à l'opportunisme et l'hypocrisie, en adoptant des démarches d'arrière-garde pour dissimuler un contenu politique, le moins que l'on puisse dire désuet. Cette attitude politique est manifestée par le président de l'association des Ouléma algériens, Abderezzak Gessoum qui dénonce Benghabrit en soulignant que cette décision vise à «nuire à l'identité algérienne et de porter atteinte a l'intégrité spirituelle de nos enfants», a-t-il martelé. La ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit vient par un arrêté ministériel de sommer le corps de l'enseignement d'interdire, le port du voile intégral et du niqab dans les écoles algériennes. Cette décision qui est corroborée par un texte de loi ne vise pas la religion en soi, si ce n'est les islamo-conservateurs qui veulent faire de l'école un terrain de choix dans leur entreprise politicienne pour atteindre leurs fins: le pouvoir. Le niqab est une habitude vestimentaire qui n'a rien à voir avec les fondements et les préceptes de la religion, plus que ça, cette tradition vestimentaire n'est pas du tout islamique, elle est l'émanation d'une tradition perse. Ceci étant, l'école est une enceinte où on dispense le savoir et la science, la tenue doit être conçue en intime relation avec les critères exigés par la norme pédagogique qui puise ses valeurs de la matrice républicaine. La mosquée se réfère à des énoncés où le référentiel religieux affiche toute sa plénitude relevant du rituel, mais l'école est une institution constituant le socle et les supports de la République qui est dépositaire d'une seule valeur, la citoyenneté. L'article 46 de l'arrêté ministériel, est clair dans son contenu et sa forme, il indique qu'«il est strictement interdit de porter des tenues destinées à dissimuler le visage», c'est-à-dire que si l'on enseigne ont devrait exercer le pouvoir pédagogique et le dispenser en toute transparence et clarté. Le niqab est utilisé comme piédestal au service de la machine machiavélique des islamo-conservateurs pour asseoir un semblant de légitimité politique en assumant des attitudes moyenâgeuses et passéistes sur fond d'intérêt bassement politicien et vil. Les islamo-conservateurs vivent une ère d'une vraie misère politique montrant en sorte l'état de la décadence dans laquelle ils se sont empêtrés. Cette mouvance obscurantiste est dans l'impasse politique de par le monde, à défaut de proposer des alternatives concrètes et objectives, elle en appelle au charlatanisme politique et des stratagèmes qui ne sont autres qu'un exercice funambulesque, voire vaudevillesque.