Les craintes relatives à une année scolaire encore une fois perturbée par des grèves et des actions politiciennes déstabilisatrices envers les réformes de notre système scolaire prennent déjà forme. Durant le temps où la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit est attelée au lancement dans les meilleures conditions de la rentrée scolaire 2016-2017, le «Mouvement de la société pour la paix» sur son site se permet de propager à l'endroit de la classe politique, et des associations l'idée de la constitution d'un «front national uni », pour mettre en échec les réformes mises au point par la ministre, pour améliorer sur le plan pédagogique l'enseignement prodigué aux élèves. Accusant sans ambages Benghebrit de : «Compromettre l'avenir des générations, ou de porter atteinte à l'identité nationale et à l'école algérienne», les rédacteurs du communiqué et son signataire en l'occurrence le secrétaire national à la communication cherchent à former un front parmi l'ensemble des sensibilités partisanes de la mouvance des islamo conservateurs, pour faire culbuter le projet et précipiter le limogeage de la ministre. Le MSP fait également appel aux syndicats des enseignants pour déclencher des grèves afin de déstabiliser Benghebrit et empêcher la mise en application de ses réformes qualifiées de «suspectes». Le débat sur l'école algérienne que veulent lancer les auteurs du message existant sur le site du MSP pour faire appel à des «pédagogues soucieux de l'avenir et du pays» pour contrer le programme de la ministre aurait pu être demandé durant les décennies, où des voix s'étaient élevées pour mettre un terme à l'archaïsme des méthodes d'enseignement. Le Premier ministre a été pourtant extrêmement clair à partir de Saïda en affirmant que «l'école n'est pas le lieu de la surenchère, et de la manœuvre politique...étant donné que l'Algérie a libéré par sa Constitution les questions de langue, de religion, et d'identité du marécage politicien, pour les élever à la sphère académique et scientifique, où elles sont abordées objectivement par des spécialistes pour le bien du pays et l'unité du peuple». En appelant à la grève les enseignants, et en cherchant à rallier les organisations de la société civile aux positions des islamo- conservateurs, ainsi que les médias, les rédacteurs du texte oublient les parents d'élèves qui, durant des années, n'ont cessé de dénoncer le niveau scolaire extrêmement bas de leurs enfants. Des enfants, qu'il fallait soutenir en leur prodiguant des cours de soutien payants le soir, ou durant les vacances, mais, ô combien profitables pour leur réussite lorsqu'il fallait affronter les épreuves de passage. En appelant «à la grève», et «à ce qu'il n'y est point de trêve» pour dégommer la ministre, les premières victimes de ce bras de fer engagé contre Benghebrit sont encore une fois les élèves, et les parents d'élèves. Des parents d'élèves qui soutiendront Benghebrit sans aucun doute. Il suffit de leur demander pour en être définitivement convaincu.