Dans un communiqué rendu public, ils attaquent de front la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. La polémique sur la «Basmala» continue d'enflammer le débat. Après avoir fait réagir le mouvement des ouléma de manière virulente, c'est étrangement au tour d'un syndicat des enseignants et du personnel administratif de monter au créneau. Il s'agit en fait de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef). Dans un communiqué rendu public, il attaque de front la ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit. «Nous sommes surpris de la suppression de la «Basmala» des manuels scolaires et la dérobade (de la ministre de l'Education nationale à ne pas justifier la présence de symboles de la franc-maçonnerie dans le CD destiné à la formation des enseignants», rapporte le communiqué. D'après cette réaction, il est aisé de déduire que l'Unpef a clairement pris position en faveur des islamistes qui, depuis le début de cette controverse, n'ont cessé de grogner et de crier au «sacrilège». C'est ce que s'accordent à dire nombre d'observateurs, qui expliquent le parti pris de ce syndicat par un souci de contenter les islamistes qui comptent parmi ses adhérents. Toujours selon les mêmes observateurs, il est inconcevable que ce syndicat, censé défendre les droits moraux et matériels des travailleurs puisse réagir de la sorte, donnant ainsi un autre sens aux engagements pris par celui-ci. Aussi, même si les manquements pointés du doigt par l'Unpef enregistrés lors de cette rentrée scolaire sont fondés, tels que le manque de sérieux du traitement de la question de la surcharge des classes, il n'en demeure pas moins que le syndicat s'est aventuré dans les marécages de l'idéologie. Cette prise de position étonne encore plus, lorsque l'on sait que même le syndicat des zaouïate a qualifié cette polémique de «faux débat». Ce qui est aussi le cas pour le Conseil islamique (HCI) qui est allé jusqu'à accuser les ouléma de vouloir faire de cette affaire de «Basmala» un slogan politique. Il est important de souligner qu'au lieu de faire une fixation sur ce qui sûrement est un débat stérile, ce syndicat aurait dû proposer de débattre autour de questions qui justement pourraient remédier aux multiples problèmes qui tirent dans un gouffre sans fond l'école algérienne. Pour rappel, cette affaire a commencé dès les premiers jours de la rentrée scolaire 2017-2018. Après avoir constaté que la formule religieuse appelée en arabe «al Basmala» a été supprimée des premières pages d'ouverture de certains manuels scolaires du cycle primaire, les réactions des islamistes de tout bord ne se sont pas fait attendre. La première attaque a alors émané du président de l'Association des ouléma algériens. Ce dernier a publié un communiqué sur sa page facebook où il a accusé Nouria Benghabrit de nuire à «l'identité algérienne» et de «porter atteinte à l'intégrité spirituelle de nos enfants». Pour sa part, la ministre de l'Education nationale a juste affirmé que la décision de supprimer la «Basmala» ou pas ne relève pas de son secteur. Benghabrit avait déjà expliqué lors d'une sortie médiatique que ce sont les concepteurs de ces livres qui décident de la suppression ou non de cette formule religieuse. Elle a également affirmé que les manuels sur lesquels ne figurait pas cette formule étaient juste des prototypes qui n'ont pas été publiés.