La masse monétaire à la Banque d'Algérie, au mois de septembre en cours, a permis un changement des prévisions Le Premier ministre a appelé à l'intensification des efforts pour surmonter cette difficile conjoncture. C'est avec un franc-parler que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a répondu jeudi dernier aux préoccupations des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) soulevées lors des séances de débat autour du plan d'action du gouvernement. Tout de go il a tenu à dire que le pays se trouve confronté à une pénurie d'argent public pour alimenter le budget de fonctionnement et payer les fonctionnaires. Devant une telle situation et en explication de ses récentes déclarations sur «la non- capacité du gouvernement à verser les salaires du mois de novembre prochain» Ouyahia a rassuré que l'augmentation de la masse monétaire à la Banque d'Algérie, au mois de septembre en cours a permis un changement des prévisions. En effet, selon le Premier ministre, les fonds de la fiscalité recouvrée à la date citée ci-dessus, permettront de verser les salaires des fonctionnaires des trois prochains trois mois. Et pour convaincre les députés inquiets il a révélé les détails des données financières jusqu'au 31 août dernier où la masse monétaire à la Banque d'Algérie était de l'ordre de 50 milliards de DA, tandis qu'elle a atteint le 14 septembre en cours, 360 milliards de DA, et ce, grâce aux fonds de la fiscalité recouvrée. Le Premier ministre a,en outre, affirmé que l'étape difficile requiert l'intensification des efforts de tous les acteurs, d'autant plus que le pays a besoin d'une moyenne de 200 milliards de dinars pour la gestion d'un seul mois». Pour ce faire «nous avons adopté le financement non conventionnel» a-t-il indiqué. A la question de savoir quel sera le montant de l'argent injecté, le Premier ministre a affirmé qu'il est impossible actuellement de fixer la valeur effective des fonds à injecter dans l'économie nationale à travers le financement non conventionnel. Mais il a tenu à souligner que ce financement est une affaire de gestion économique pour une période de cinq ans au maximum, ajoutant qu'il (le financement non conventionnel) dépend de données purement économiques, loin des calculs politiciens. Il a affirmé avant de clore ce volet que la masse monétaire dont dispose le pays est inférieure aux réserves de changes (103 milliards de dollars) sans compter les réserves de l'Algérie en or estimées, selon lui, à 6 milliards de dollars. Concernant le total des crédits alloués par les banques, Ouyahia a révélé que le rapport présenté par la Banque d'Algérie le 12 septembre en cours, indique que le total des crédits émis par les banques au profit des emprunteurs est de l'ordre de 8467 milliards de DA, dont 4000 milliards de DA accordés aux entreprises publiques et 700 milliards DA accordés aux microentreprises (Ansej), le reste au profit des particuliers. Pour ce qui est des crédits non remboursés, le Premier ministre a indiqué qu'ils constituent 11% du total des crédits et sont estimés à 800 milliards DA auprès des entreprises publiques et privées et des microentreprises à travers le dispositif de l'Ansej cumulant à elles seules 100 milliards DA de dettes. Au sujet de l'effacement des dettes de certaines microentreprises, le Premier ministre a déclaré que «le gouvernement est déterminé à aider les jeunes», soulignant que 27 milliards DA de dettes ont été effacées récemment par les banques au profit d'entreprises Ansej tandis que d'autres entreprises ont bénéficié d'un rééchelonnement de leurs dettes. Cependant, le Premier ministre a tenu à faire savoir que le non- remboursement de certains crédits est dû à la faillite de certaines entreprises. A propos des mesures prévues dans le cadre du projet de loi de finances 2018, le Premier ministre a déclaré que le budget de fonctionnement prévu ne sera pas augmenté contrairement au budget d'équipement qui sera revu à la hausse, en raison de la hausse du coût des projets de développement des communes et des crédits du Fonds spécial du Sud et des Hauts-Plateaux, outre l'assainissement des dettes envers les entrepreneurs. Toujours au sujet du projet de la loi de finances 2018, Ouyahia a annoncé que le gouvernement prévoit l'introduction de chèques islamiques au Trésor public, ainsi que l'introduction avant la fin de l'année 2017 de la finance islamique dans le domaine bancaire pour deux banques publiques contre quatre autres banques publiques en 2018. S'agissant des fonds de l'économie parallèle, le Premier ministre a indiqué que les chiffres présentés par le gouverneur de la Banque d'Algérie montrent que l'Algérie disposait jusqu'à juillet 2017 de 14.500 milliards de dinars dont 2700 mds de dinars en circulation sur le marché parallèle. Le Premier ministre a enfin annoncé après l'adoption du projet de loi sur la monnaie et le crédit que le financement des logements Aadl de type location-vente devrait être assuré par le Fonds national d'investissement (FNI) à travers l'injection de 250 milliards DA sous forme de crédits remboursables sur une durée de 30 ans. De quoi rassurer les milliers de postulants à un logement sous la formule Aadl.